En plus d’un nouveau design, Facebook va évoluer pour redonner plus de places aux groupes d’intérêts, aux amis proches, à la famille et… à l’amour.
Pour ses 15 ans, Facebook s’offre un lifting. Dans la lignée des annonces disséminées ici et là depuis plusieurs mois, Mark Zuckerberg a présenté mardi le nouveau design de son appli, déjà effectif, et de son site – dans quelques mois – marqué par l’abandon du bandeau bleu historique, et de nouvelles fonctionnalités destinées à reconnecter réellement les utilisateurs entre eux, jusque dans la vraie vie.
Plus d’interactions et respect de la vie privée
Le célèbre réseau social a donc lancé mardi une toute nouvelle version de son application, “une évolution majeure” destinée à “rendre les communautés aussi centrales que les amis”, selon son patron Mark Zuckerberg. Cette version repensée de Facebook fait écho aux annonces récentes du jeune PDG, qui a promis un virage fondamental vers une plateforme plus soucieuse de l’intimité, centrée sur les groupes et les messages privés, ou encore les “stories”, ces montages photo/vidéo éphémères.
Ces orientations sont censées répondre à deux enjeux : le goût croissant des internautes pour les interactions plus restreintes que le traditionnel “fil d’actualités”, mais aussi les inquiétudes liées à la gestion des données personnelles. Les annonces de mardi sont les premières illustrations concrètes de ce changement de stratégie, prévu sur des années. “À mesure que le monde (…) devient plus connecté, nous avons besoin de ressentir de l’intimité plus que jamais”, a dit le chef d’entreprise de 34 ans sur la scène de sa conférence annuelle des développeurs.
“C’est pourquoi je pense que l’avenir est privé”, a-t-il lancé, en forme de nouveau mantra pour son groupe tant critiqué pour sa gestion – jugée laxiste et opaque – des données personnelles ou son contrôle des contenus publiés par ses usagers. Une nouvelle fois, il s’est attaché à convaincre de sa bonne foi, après plus de deux ans de controverses quasi-ininterrompues autour de son réseau social. “Je sais que beaucoup de gens ne sont pas certains que nous sommes sérieux” quant au virage vers le privé, et “je sais que nous n’avons pas vraiment la meilleure réputation question (protection de la) vie privée en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire”, a-t-il lancé en souriant. Mais “je suis résolu à mener cela à bien” et “à entamer un nouveau chapitre pour nos produits”, a-t-il assuré.
Facebook s’inspire de Tinder
Un “nouveau chapitre” qui passe donc notamment par le fait d’encourager ses 2,37 milliards d’utilisateurs à se rencontrer en chair et en os, voire plus si affinités. Sa fonction “Rencontres” (“Dating”) est ainsi étendue à 14 nouveaux pays à partir de mardi (essentiellement en Asie et en Amérique du Sud), avant d’arriver aux États-Unis d’ici la fin de l’année.
Facebook y ajoute aussi une nouvelle fonction appelée “Secret Crush” (“Béguin secret”), qui permet de sélectionner des “amis” que l’on aimerait mieux connaître et de le leur faire savoir discrètement. Par exemple, si “vous avez rencontré quelqu’un en soirée” qui vous intéresse, a expliqué mardi Fidji Simo, nouvelle responsable (française) de l’application Facebook, vous pourrez placer cette personne “sur une liste secrète” contenant jusqu’à neuf “amis”. Si, et seulement si, elle “vous a aussi mis sur sa liste”, les deux personnes en sont averties, à la façon de la célèbre application Tinder.
Remettre les groupes au centre de Facebook
Le Facebook relooké dévoilé mardi va aussi rendre les “groupes” plus visibles. Des amateurs de fromages vegans aux propriétaires de chiens corgi, le réseau social proposera plus de communautés susceptibles d’intéresser ses utilisateurs. Il existe selon Facebook des “dizaines de millions” de groupes et plus de 400 millions de personnes font partie d’un groupe.
Même si cela peut sembler contre-intuitif, Facebook pense que les groupes peuvent aider à interagir avec des gens qui n’ont pas les mêmes idées politiques, alors que les utilisateurs des réseaux sociaux ont tendance à être enfermés dans ce que l’on nomme la “filter bubble” (littéralement, la “bulle de filtrage”), car n’interagissant qu’avec des personnes ou organisations ayant des opinions proches des leurs. Parce que leurs algorithmes priorisent les contenus en fonction des goûts des usagers, les réseaux sociaux sont accusés d’entretenir et d’amplifier cette “bulle”, qui peut devenir un prisme idéologique déformant.
“Les groupes peuvent créer des liens malgré les divisions”, estime Fidji Simo. Ainsi, “si vous êtes amateur de chiens, vous trouverez d’autres amateurs de chiens malgré des divergences, politiques ou autres”, assure la Française. Facebook a aussi annoncé des fonctionnalités de paiement sécurisé, via Facebook Marketplace, ou encore la possibilité d’acheter directement des produits sur sa filiale Instagram. Les changements annoncés mardi concernent d’abord la version mobile, puis d’ici quelques mois la version site Internet.
L’application Messenger également repensée
Facebook a également mis au goût du jour son application de messagerie instantanée. Présentée comme plus rapide et plus légère, la nouvelle application Messenger intégrera également de nouvelles fonctionnalités. La plus marquante est sans doute Watch Together, qui permet aux groupes d’amis ou à la famille de regarder ensemble, en même temps, une vidéo Facebook (postée par soi-même ou par d’autres). Les discussions avec les amis proches et la famille seront également mises en avant. Enfin, une version pour Mac et PC sera disponible.
La baisse des ventes d’iPhone se confirme mais Apple voit une “amélioration”
Le géant américain Apple a annoncé mardi que, malgré la baisse de 17% des ventes d’iPhone sur les trois premiers mois de 2019, il se disait optimiste sur la suite de l’année notamment grâce à la progression de ses services comme Apple Pay ou iTunes.
Apple a rassuré sur ses finances mardi malgré des résultats en repli sur les trois premiers mois de 2019, une nouvelle fois affectés par les ventes d’iPhone dont la marque à la pomme reste très dépendante. Le chinois Huawei a par ailleurs vendu au premier trimestre beaucoup plus de smartphones qu’Apple, auquel il a ravi une nouvelle fois la deuxième marche du podium, toujours dominé par le sud-coréen Samsung.
Après une dégringolade inédite des ventes d’iPhone fin 2018, à cause du ralentissement économique chinois et d’un marché du smartphone mondial saturé dans les pays riches, le groupe américain a toutefois fait état d’une amélioration ces dernières semaines et s’est dit optimiste pour la suite.
Le plus dur est passé, selon Tim Cook
Les iPhone ont rapporté 31,05 milliards de dollars (soit 27,6 milliards d’euros) au cours des trois premiers mois de l’année (qui correspondent au deuxième trimestre de son exercice décalé), soit une baisse de 17% qui avait toutefois été anticipée par les marchés. Le groupe avait indiqué dès janvier que ses résultats seraient affectés par les iPhone. Pour le patron Tim Cook, le plus dur semble être passé.
Il a cité comme facteurs positifs “les effets des mesures du gouvernement pour stimuler l’économie” chinoise, comme des baisses de TVA, ou “un meilleur dialogue entre les États-Unis et la Chine” concernant les échanges commerciaux, de nature à rassurer les consommateurs. Le directeur financier Luca Maestri a même anticipé une “relative amélioration au troisième trimestre” concernant les ventes d’iPhone.
Des services annexes qui ne compensent pas les pertes de ventes d’iPhone
D’autant que les services (Apple Pay, App Store, iTunes, Apple Music, iCloud, etc), dont Apple veut faire son nouveau relais de croissance, ont rapporté 11,45 milliards de dollars (soit 10,2 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, soit un bond de 16%.
Mais si cela a permis de limiter à 5% la baisse du chiffre d’affaires total d’Apple (58 milliards de dollars, mieux qu’anticipé par Wall Street), les services sont loin d’être aussi rentables que les iPhone et ne suffisent donc pas à compenser la chute du bénéfice net total d’Apple, qui a fondu de 16%, pour atteindre 11,56 milliards de dollars (soit 10,3 milliards d’euros). Apple ne dit plus combien d’iPhone ont été vendus, indiquant seulement le chiffre d’affaires qui en est tiré.
Huawei devance Apple sur le marché des smartphones
De son côté, le géant chinois Huawei est parvenu à augmenter ses ventes de smartphones de 50%, prenant ainsi la deuxième place derrière le Sud-Coréen Samsung. Huawei, qui est lancé dans une offensive commerciale mondiale de grande ampleur et a déjà annoncé son intention de devenir numéro un du marché, avait déjà ravi sa deuxième place à Apple l’espace de quelques mois en 2018 avant que le groupe américain ne lui repasse devant en fin d’année.
Mais sur les trois premiers mois de 2019, Huawei a vendu 59,1 millions de smartphones, soit 19% de part de marché, contre 36,4 millions d’iPhone vendus par Apple, soit une part de marché de 11,7%. Avec 71,9 millions d’appareils vendus, Samsung détient à fin mars 23,1% du marché mondial.
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