Dans une tribune publiée sur le site du “Journal du Dimanche”, le PDG de Facebook présente “quatre idées pour réguler internet”.

“Nous ajustons sans cesse nos règles avec des experts, mais compte tenu de notre échelle, nous ferons toujours des erreurs et prendrons des décisions avec lesquelles les gens ne seront pas forcément d’accord.” Dans une longue tribune publiée dimanche soir par quatre médias internationaux dont le Journal du Dimanche, le PDG de Facebook Mark Zuckerberg présente “quatre idées pour réguler internet”, sans nier l’ampleur de la tâche à laquelle est confrontée son entreprise. Il en appelle également aux gouvernements.

“Nous avons besoin d’une nouvelle régulation”. “Tous les jours, nous devons prendre des décisions pour déterminer quel discours est dangereux, ce qui constitue de la publicité politique ou encore comment prévenir des cyber-attaques complexes”, explique Mark Zuckerberg dans ce texte. “Ce que je retiens de mon expérience, c’est que nous avons besoin d’une nouvelle régulation dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l’intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.”

“Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d’expression, et franchement, je suis d’accord. J’en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seuls”, ajoute-t-il, rappelant que Facebook travaille à la création d’un “organisme indépendant” qui permettra de faire appel des décisions de modération.

Un rôle “plus actif” pour les gouvernements ? Autre piste évoquée par le PDG : l’obligation pour toutes les grandes entreprises du numérique de publier chaque trimestre “des rapports de transparence” sur les contenus violents et haineux retirés, comme le fait Facebook. “C’est aussi important que publier les rapports financiers”, estime-t-il.

“Personne n’attend des entreprises qu’elles répondent seules à ces enjeux”, conclut le patron de Facebook, en appelant aux pouvoirs publics. “Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif”, appuie-t-il, se disant disposé à “en discuter avec les décideurs publics du monde entier”.

Sciences

Extinction des dinosaures : découverte de fossiles du jour où un astéroïde a frappé la Terre

Ces fossiles de poissons et autres animaux ancestraux ont été découverts sur un site du Dakota du Nord, à 3.000 kilomètres du cratère de Chicxulub, où l’impact avec l’astéroïde s’est produit.

Une équipe de chercheurs a découvert aux Etats-Unis des fossiles extrêmement bien conservés de poissons tués il y a 66 millions d’années, au moment de l’impact d’un astéroïde responsable de l’extinction de 75% de la vie sur Terre et peut-être de celle des dinosaures.

Des vagues géantes qui inversent le courant des rivières. Ces fossiles de poissons et autres animaux ancestraux ont été découverts sur un site du Dakota du Nord, à 3.000 kilomètres du cratère de Chicxulub, où l’impact avec l’astéroïde s’est produit, dans la mer des Caraïbes. Cette étude, à paraître lundi dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, montre à quel point cet événement a eu un impact dévastateur très rapide sur des zones étendues, souligne son auteur principal, Robert dePalma, cité par le site spécialisé Eurekalert.

“C’est comme un musée de la fin de la période du Crétacé sur une couche d’un mètre et demi d’épaisseur”, décrit Mark Richards, l’un des auteurs et professeur émérite de l’université californienne de Berkley, dans un communiqué de l’institution. Les secousses provoquées par l’impact de l’astéroïde ont engendré des vagues géantes dans une mer intérieure de ce qui est maintenant le Dakota du Nord, qui, en atteignant une rivière proche abritant des poissons, en a inversé le courant, selon ce communiqué. Des torrents de pierres et de débris se sont abattus sur les poissons, avant qu’une deuxième vague ne vienne les enterrer. Ils se sont ensuite fossilisés avec le temps.

De nouvelles espèces découvertes. “Un enchevêtrement de poissons d’eau douce, de vertébrés terrestres, d’arbres (…) et d’autres créatures marines ont été compactés dans cette couche”, explique Robert dePalma. Avant même d’être tués, les poissons avaient inhalé des ejecta – des fragments propulsés par l’impact de l’astéroïde – pointent les chercheurs, qui en ont retrouvé des morceaux dans leurs branchies. Certains poissons sont peut-être morts du simple fait d’en avoir ingéré, estiment-ils.

La biodiversité découverte sur le site est remarquable. “Au moins plusieurs specimen se révèlent être de nouvelles espèces, et d’autres sont les meilleurs exemplaires de leur genre”, s’est réjoui Robert dePalma. “Nous regardons un enregistrement instant par instant de l’un des événements les plus importants de l’histoire de la Terre. Aucun autre site n’en porte la trace comme celui-là.”

Sciences

Les grenouilles du monde entier décimées par une bactérie mortelle

Selon une étude de la revue “Science”, un bactérie mortelle a causé le déclin de 6,5% % de la population mondiale d’amphibiens.

Les grenouilles sont en danger. Une étude de la revue Science, publiée vendredi, lève le voile sur une bactérie mortelle, qui décime depuis 50 ans les populations d’amphibiens à travers le monde.

Venue d’Asie, la Batrachochytrium dendrobatidis s’attaque à la peau des amphibiens, qu’elle grignote jusqu’à priver ces derniers de protection, et entraîne leur mort, souvent par des attaques cardiaques mortelles. Et les chiffres sont spectaculaires. Ce champignon a causé l’extinction de 90 espèces d’amphibiens, tandis que 124 autres ont perdu plus de 90% de leur population. Au total, la bactérie a contribué au déclin de 501 espèces. 

“Imaginez si une nouvelle maladie décimait 6,5% des mammifères en quelques décennies, ce qui équivaut à peu près à tout ce qui a des palmes et des sabots “, explique le site américain The Atlantic dans un article repéré par Slate.

Sa diffusion facilitée par les humains. Surtout présente en Océanie et dans les Amériques, la bactérie agissait depuis les années 70, mais n’a été identifiée qu’en 1998. Sa diffusion a été facilitée par les humains, notamment par le commerce international.

Et si 20% des espèces touchées montrent des signes d’améliorations, les scientifiques sont pessimistes quant à leur chance de mettre fin à l’épidémie. “Il n’y a aucune méthode efficace pour gérer cette crise, ce qui en dit long sur la nature de cette maladie terrifiante”, explique à The Atlantic Karen Lips, chercheuse à l’Université du Maryland. “Après des décennies de collaborations entre scientifiques, nous n’avons toujours pas trouvé de solution”.