Après les deux crashes de Boeing 737 MAX en moins de cinq mois, les autorités aériennes américaines défendront leurs méthodes de certification devant le Congrès tandis que l’avionneur continue ses essais en vol pour obtenir l’autorisation de faire de nouveau décoller ses avions.

Les autorités aériennes américaines défendront mercredi devant le Congrès leurs méthodes de certification des nouveaux avions deux semaines après avoir cloué au sol le Boeing 737 MAX en raison de deux catastrophes aériennes en moins de cinq mois.

La sécurité du 737 MAX remise en cause

Alors que l’avionneur procède à des essais en vol pour tester une version corrigée du système anti-décrochage MCAS équipant la flotte des 737 MAX – mis en cause dans ces accidents – les parlementaires américains ont convoqué des dirigeants des autorités de sécurité aérienne pour faire la lumière sur les conditions de certification de cet appareil, entré en service il y a moins de deux ans. Un 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air s’était abîmé le 29 octobre en mer de Java tuant 189 personnesavant qu’un même avion d’Ethiopian Airlines ne s’écrase près d’Addis-Abeba le 10 mars, faisant 157 victimes.

Des soupçons de collusion entre la FAA et Boeing

Le témoignage de Dan Elwell, le responsable par intérim de l’agence fédérale de l’aviation (FAA), est particulièrement attendu. Des soupçons de collusion entre l’agence américaine et l’avionneur américain ont alors émergé. La FAA, qui a délégué une partie du travail de certification à Boeing, “a été directement impliquée” dans l’approbation du MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System), va affirmer Dan Elwell selon un discours préparé en amont. 

“Des ingénieurs de la FAA et des pilotes d’essais ont été impliqués dans l’évaluation opérationnelle du MCAS”, va-t-il dire, tout en expliquant que “comme c’est toujours le cas dans la certification de nouveaux produits, ce sont les données dans le temps qui permettent d’analyser en continu (le système) et de l’améliorer”. Il va toutefois concéder que face à des systèmes toujours plus complexes, “l’approche de la FAA en matière de supervision doit évoluer” si l’agence veut demeurer un leader de la sécurité aérienne.

Boeing multiplie les essais en vol

De son côté Boeing est lancé dans une course contre la montre pour obtenir une nouvelle autorisation de faire voler les 737 MAX. Des essais en vols pour tester une version corrigée de ce système se sont déroulés lundi après des tests sur simulateurs de vol effectués samedi à Renton par des pilotes d’American Airlines et Southwest, deux compagnies clientes du 737 MAX.

Le MCAS, qui met l’avion en piqué quand cela est nécessaire pour lui permettre de reprendre de la vitesse et l’éloigner du risque de décrochage fatal, avait été développé spécialement pour le 737 MAX dont les moteurs sont plus lourds que ceux du traditionnel 737 NG. Boeing n’a toutefois pas encore transmis le correctif à la FAA, censée le certifier avant de lever la suspension de vol, a indiqué une source gouvernementale.

Des changements importants dans le MCAS

Parmi les changements apportés par Boeing, le MCAS ne pourra plus effectuer des opérations répétées quand le pilote s’efforce de reprendre la main et sera automatiquement déconnecté en cas de désaccords entre deux sondes d’incidence (“Angle of attack”, AOA), ont expliqué deux autres sources proches du dossier. Le pilote sera en outre capable de déduire que le MCAS ne fonctionne plus grâce à un système d’alerte lumineux, baptisé “AOA disagree”, indiquant que les deux sondes émettent des données contradictoires. Boeing a informé les compagnies clientes du 737 MAX qu’elles pouvaient commander le correctif, désormais gratuit. Celui-ci sera installé ultérieurement sous réserve qu’il obtienne sa certification.


Bouteflika lâché par l’armée algérienne : “Il ne faut pas que le peuple s’arrête”

La décision du chef d’état-major de l’armée d’engager une procédure pour déclarer Abdelaziz Bouteflika inapte réjouit les Algériens, qui restent très prudents sur la suite.

Combien de temps Abdelaziz Bouteflika va-t-il encore rester président de l’Algérie ? Mardi, l’armée a ouvert la voie à son départ, avec l’engagement par le chef d’état-major d’une procédure pour le déclarer inapte à exercer le pouvoir en vertu de la Constitution.

Méfiance sur l’article 102

Pour justifier cette décision prise à l’encontre du président, très affaibli depuis un AVC en 2013, le général Ahmed Gaïd Salah a fait référence à l’article 102 applicable “pour cause de maladie grave et durable”. Une annonce surprise de l’armée qui n’a pourtant pas conquis les foules en Algérie, même si les manifestants reconnaissent que c’est un net progrès.

Rougeole : les enfants non vaccinés bannis des lieux publics dans une banlieue new-yorkaise

Face à l’épidémie de rougeole qui sévit dans la ville de Rockland, à 40 kilomètres de New York, le chef du comté a annoncé mardi l’interdiction pour les mineurs non vaccinés de se rendre dans les lieux publics pendant les 30 prochains jours.

Frappé par une épidémie de rougeole, un comté au nord de New York a pris mardi la décision radicale de déclarer l’état d’urgence et de bannir de ses lieux publics tout mineur non vacciné contre la maladie.

La mesure – qui définit les lieux publics comme tout endroit censé rassembler plus de 10 personnes, moyens de transport inclus – a été annoncée mardi par le chef du comté de Rockland sur son site officiel, puis lors d’un point presse. L’interdiction, effective à compter de ce mardi minuit et pour 30 jours, semble être la mesure la plus radicale annoncée aux États-Unis depuis que la rougeole est réapparue dans plusieurs régions, suite à des mouvements de résistance à la vaccination.

International

Gaza : les hostilités ont continué avec Israël malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

Les échanges de roquettes et de tirs de mortiers se sont poursuivis entre Israël et la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi malgré le cessez-le-feu négocié par l’Égypte. Ces hostilités dans un contexte déjà tendu font craindre une nouvelle confrontation ouverte dans la région.

Les frappes israéliennes dans la bande de Gaza et les tirs de roquettes palestiniennes se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi malgré l’annonce d’un cessez-le-feucensé mettre fin à des hostilités faisant craindre une nouvelle confrontation ouverte dans l’enclave.

Des échanges de roquettes entre Gaza et Israël malgré le cessez-le-feu

L’armée israélienne a rapporté tôt mardi matin 30 nouveaux tirs de roquettes et d’obus de mortier en provenance de Gaza depuis 21 heures (heure de Paris lundi), soit un total d’une soixantaine depuis le début des échanges de feu lundi en début de soirée. Elle a indiqué avoir frappé une quinzaine de nouvelles cibles, dont un complexe militaire du Djihad islamique, en plus des dizaines déjà visées depuis lundi soir. Elle s’est dite prête, dans un communiqué, à “augmenter ses opérations en fonction des nécessités”.

Le Hamas avait pourtant annoncé un cessez-le-feu. “Les efforts égyptiens ont débouché sur la conclusion d’un cessez-le-feu entre l’occupant et les organisations de résistance”, avait dit dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne sans partage l’enclave sous blocus coincée entre Israël, Égypte et Méditerranée. Aucune confirmation d’arrêt des hostilités n’a été obtenue de la part d’Israël qui, par le passé, s’est gardé de corroborer de tels accords négociés secrètement par l’entremise de l’Égypte avec les Palestiniens.

Un contexte de haute tension

La bande de Gaza, éprouvée par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, ainsi que ses environs ont été le théâtre lundi d’une énième poussée de fièvre depuis la guerre de 2014. Répliquant à une attaque de roquette contre l’État hébreu la nuit précédente, l’armée israélienne a indiqué avoir frappé “des dizaines de cibles terroristes” à Gaza.Sept Palestiniens ont été blessés, selon les secours gazaouis.

Les hostilités, déclenchées par un tir de roquette en provenance de Gaza qui avait fait sept blessés au nord de Tel-Aviv la nuit précédente, sont survenues dans un contexte hautement volatil, après des semaines de tensions, des manifestations de contestation interne dans la bande de Gaza, et à deux semaines d’élections parlementaires israéliennes à l’issue incertaine.

Une proximité renforcée entre Netanyahu et Trump

Elles se sont produites en pleine visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche, et quelques jours avant une grande mobilisation attendue à Gaza contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël à l’enclave palestinienne. Les représailles israéliennes ont commencé au moment précis où le Premier ministre israélien était reçu par le président américain Donald Trump.

Grand allié de Benjamin Netanyahu, Donald Trump lui a fait un cadeau de prix en officialisant la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël, malgré la réprobation suscitée à l’étranger par cette nouvelle rupture du président américain avec le consensus international au profit de l’État hébreu.

Le Pentagone débloque un milliard de dollars pour le mur à la frontière mexicaine

Le Pentagone a annoncé lundi avoir débloqué un milliard de dollars pour financier la construction d’un mur de 91 kilomètres de long, réparer les routes et installer des éclairages à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a annoncé lundi avoir débloqué un milliard de dollars pour la construction d’une section du mur frontalier voulu par le président Donald Trump à la frontière avec le Mexique.

Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a demandé au Pentagone de construire un mur de 91 kilomètres de long dans la région d’El Paso (Texas), et le corps du génie de l’armée de Terre “est autorisé à se coordonner directement avec le DHS et les gardes-frontières pour entreprendre la planification et la mise en oeuvre de ce projet à hauteur d’un milliard de dollars”, a indiqué le ministre de la Défense par intérim dans un communiqué.

Un mur de 91 kilomètres de long bordé de routes et d’éclairages

Patrick Shanahan justifie cette dépense par la loi fédérale. Un paragraphe de l’article 10 du Code des États-Unis “autorise le ministère de la Défense à construire des routes et des barrières et à installer des éclairages pour empêcher (…) le trafic de drogue transfrontalier”.

Frustré par le refus du Congrès de lui accorder le budget qu’il réclamait pour construire le mur frontalier, Donald Trump a déclenché le 15 février une procédure d'”urgence nationale” qui lui permet de contourner les parlementaires afin de débloquer plus de huit milliards de dollars de financements. Cette mesure exceptionnelle a indigné les démocrates, mais aussi des élus de son camp, qui estiment que le Républicain outrepasse les pouvoirs présidentiels et crée un dangereux précédent.

En commandant 300 Airbus, “la Chine veut montrer qu’elle est un acteur incontournable”

Pour le spécialiste des questions de stratégie Loïc Tribot La Spière, la commande inédite de 300 Airbus par la Chine, annoncée lundi, est le signe que le pays veut s’affirmer encore plus comme une puissance majeure dans le monde.

Il s’agit de l’une des plus grosses commandes jamais réalisées dans l’aérien : lundi, lors de la visite de Xi Jinping à l’Élysée, un accord commercial a été signé pour l’achat par l’entreprise d’État China Aviation Supplies Holding Company de 300 Airbus, dont 290 A320. Le prix catalogue est de 35 milliards d’euros.

“L’Etat chinois a décidé de marquer un très grand coup et d’avoir une commande phénoménale, à la hauteur de sa volonté de démontrer au reste du monde qu’il est un acteur majeur et qu’il a les moyens de son ambition économique et politique”, analyse pour Europe 1 Loïc Tribot La Spière, délégué général du Centre d’Étude et de Prospective Stratégique (CEPS).