Un géant pharmaceutique jugé aux États-Unis pour une expérimentation sur la syphilis au Guatemala
Dans les années 1940, des centaines de Guatémaltèques avaient été délibérément infectés avec la syphilis dans le cadre d’une expérimentation.
La justice américaine a décidé que le géant pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, l’université Johns Hopkins et la Fondation Rockefeller doivent être jugés pour leur rôle dans une expérimentation menée dans les années 1940 sur des centaines de Guatémaltèques délibérément infectés avec la syphilis.
Les victimes assurent qu’elles n’avaient pas donné leur consentement. Ainsi, 774 victimes, voire des membres de familles de victimes, réclament au total un milliard de dollars de dédommagements, a indiqué un juge fédéral américain. L’expérimentation incriminée avait pour but de vérifier si la pénicilline pouvait prévenir les maladies sexuellement transmissibles. Les victimes assurent qu’elles n’avaient pas donné leur consentement pour subir ces expérimentations. Le juge Theodore Chuang a rejeté la demande de la défense de ne pas autoriser le procès.
L’expérimentation réalisée dans les années 1940 et 1950 a été révélée par le médecin Susan Reverby, professeur à Wellesley College aux États-Unis. Elle a pris connaissance des faits en étudiant des notes de John Charles Cutler, un expert en maladies sexuelles décédé en 2003, et qui a dirigé l’expérimentation incriminée.
Les États-Unis se sont excusés en 2010. John Charles Cutler et ses collègues chercheurs ont fait participer à cette expérimentation, des soldats, des handicapés mentaux, des prostitués et des détenus de droit commun. L’ancien président américain Barack Obama avait présenté ses excuses en 2010, tandis que sa secrétaire d’État à l’époque, Hillary Clinton, avait qualifié cette affaire d'”ouvertement dépourvue d’éthique”.
– Cinq millions de passeports directement exposés par le piratage du groupe Marriott
Le piratage a cependant concerné moins de clients que prévu, a affirmé vendredi le géant mondial de l’hôtellerie.
Le méga-piratage informatique dont Marriott a récemment dévoilé l’existence a finalement concerné moins de clients que prévu mais les hackers ont eu accès aux informations de plus de cinq millions de passeports, a indiqué vendredi le géant mondial de l’hôtellerie.
La compagnie avait annoncé fin novembre avoir découvert qu’une de ses bases de données pouvant contenir les informations d’environ 500 millions de clients avait fait l’objet d’intrusions illégales, certaines depuis 2014. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait quelques jours plus tard imputé à la Chine ce piratage, le plus important piratage connu de données privées depuis celui de Yahoo! en 2013.
Au maximum 383 millions de dossiers concernés. Marriott a précisé vendredi qu’au maximum, 383 millions de dossiers avaient été concernés, certains clients pouvant avoir plusieurs dossiers. Le groupe estime par ailleurs que les numéros d’environ 5,25 millions de passeports non protégés par du cryptage faisaient partie des informations auxquelles ont pu accéder les hackers.
Les numéros d’environ 20,3 millions d’autres passeports étaient aussi inclus dans la base de données mais ces derniers étaient protégés par un code ou une clé les rendant illisibles pour une personne ne connaissant pas la clé, et les pirates informatiques n’ont, semble-t-il, pas pu y avoir accès, selon Marriott.
Un “petit nombre” de numéros de cartes de crédit pourraient ne pas avoir été protégés. Selon son enquête interne, le groupe hôtelier estime aussi que les informations d’environ 8,6 millions de cartes de paiements, dont 354.000 étaient encore actives en septembre, étaient dans la base de données, mais que ces dernières étaient cryptées. Il est toutefois possible qu’un “petit nombre” de numéros de cartes de crédit, moins de 2.000 selon Marriott, puissent avoir été entrés dans des cases où ils n’étaient pas protégés par du cryptage.
L’entreprise avait déjà prévenu que la base de données incluaient des informations sur les noms, les adresses postale et électronique, les numéros de téléphone et de passeport, les dates de naissance ou encore les détails sur la carte de fidélité Starwood Preferred Guest (SPG), mais n’avaient pas apporté de détails sur le nombre de clients concernés.
L’entreprise veut “continuer à répondre aux inquiétudes” des clients. “Alors que nous approchons de la fin de l’enquête informatique et de l’analyse des données, nous continuerons à nous efforcer de répondre aux inquiétudes de nos clients et à répondre aux critères d’excellence que nos clients méritent et attendent de Marriott”, a affirmé le PDG de l’entreprise, Arne Sorenson, cité dans le communiqué.
– Meurtre de Khashoggi : le récit de Ryad pas encore assez “crédible”, selon Washington
“De notre point de vue, les récits qui ont émergé côté saoudien au cours du processus judiciaire n’ont pas encore atteint le seuil de crédibilité et responsabilité nécessaire”, affirme un haut responsable américain.
Les autorités saoudiennes ne se sont pas encore montrées suffisamment “crédibles” dans la gestion de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a déclaré vendredi un haut responsable américain.
“Tourner la page de cet incident”. “De notre point de vue, les récits qui ont émergé côté saoudien au cours du processus judiciaire n’ont pas encore atteint le seuil de crédibilité et responsabilité nécessaire”, a affirmé ce responsable à des journalistes sous couvert de l’anonymat. “Il est dans l’intérêt des Saoudiens de s’attaquer vigoureusement à ce problème pour se débarrasser de ce boulet et tourner la page de cet incident qui a suscité un tel tollé”, a-t-il ajouté en référence à l’affaire du journaliste saoudien tué début octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Selon ce responsable, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui fera étape à Ryad lors de la tournée qui l’emmènera au Moyen-Orient à partir de mardi, “va évoquer le cas” avec les Saoudiens. Il va “continuer à faire pression pour que les responsables rendent des comptes et pour que les dirigeants saoudiens se montrent crédibles au cours du processus judiciaire qui a commencé cette semaine”, a-t-il affirmé.
L’attente d’un “récit crédible”. Un procès s’est ouvert jeudi à Ryad au cours duquel le procureur général a requis la peine de mort contre cinq suspects de ce meurtre commis par des agents saoudiens. Mais l’identité des commanditaires continue de faire des vagues : le Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain du président Donald Trump, a estimé en décembre, dans une résolution adoptée par consentement unanime, que le puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane était “responsable du meurtre”.
L’administration Trump assure pourtant ne pas avoir de preuve irréfutable d’une telle responsabilité et a fait savoir qu’elle entendait quoi qu’il en soit préserver l’alliance avec le royaume, jugée indispensable à ses yeux. “Les Saoudiens doivent présenter un récit crédible de ce qui s’est passé”, et “s’assurer que les exécutants comme les commanditaires soient tous identifiés par les Saoudiens et soient tenus entièrement responsables avec des châtiments appropriés”, a estimé vendredi le responsable américain.
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