{"id":18764,"date":"2022-12-11T12:44:39","date_gmt":"2022-12-11T11:44:39","guid":{"rendered":"https:\/\/gamaxlive.com\/?p=18764"},"modified":"2022-12-11T12:46:56","modified_gmt":"2022-12-11T11:46:56","slug":"haiti-sanctions-elections-consensus-appui-a-la-pnh-lambassadeur-du-canada-a-lonu-bob-rae-fait-le-point-sur-sa-mission-lors-dune-interview-avec-nos-confreres-du-nouvel","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/gamaxlive.com\/2022\/12\/11\/haiti-sanctions-elections-consensus-appui-a-la-pnh-lambassadeur-du-canada-a-lonu-bob-rae-fait-le-point-sur-sa-mission-lors-dune-interview-avec-nos-confreres-du-nouvel\/","title":{"rendered":"Ha\u00efti: Sanctions, \u00e9lections, consensus, appui \u00e0 la PNH, l\u2019ambassadeur du Canada \u00e0 l\u2019ONU, Bob Rae, fait le point sur sa mission lors d\u2019une interview avec nos confr\u00e8res du Nouvelliste."},"content":{"rendered":"

Le Nouvelliste: Vous \u00eates au terme d’une mission en Ha\u00efti. Est ce qu’on peut faire un bilan de de celle-ci ? Un bilan de la nouvelle mission de Bob Rae en Ha\u00efti?<\/p>\n

Bob Rae: Le premier ministre canadien Justin Trudeau m’a demand\u00e9 de venir en Ha\u00efti au mois d\u2019ao\u00fbt et de voir la situation, de parler avec les gens. Cette nouvelle visite est une continuation de ce travail. Le gouvernement canadien, naturellement, est en train de regarder les options n\u00e9cessaires, mais il y a d\u00e9j\u00e0 eu quelques d\u00e9cisions. Les sanctions que tout le monde a vu sont une d\u00e9cision prise au niveau du cabinet f\u00e9d\u00e9ral apr\u00e8s la r\u00e9solution du Conseil de s\u00e9curit\u00e9 de l\u2019ONU. Comme autres d\u00e9cisions, on peut noter une augmentation de l’aide humanitaire pour la nourriture, pour le chol\u00e9ra, pour la sant\u00e9 publique, etc.<\/p>\n

Et maintenant, on a encore d\u2019autres choses \u00e0 faire. D’abord c\u2019est la question du dialogue politique et la n\u00e9cessit\u00e9 d’un autre point de vue. Et c’est ce dont j’ai parl\u00e9 avec beaucoup de monde. Et je n’ai pas entendu une personne dire non qu’un accord politique n’est pas important.<\/p>\n

Naturellement, il y a des \u00e9l\u00e9ments diff\u00e9rents que les gens veulent avoir dans le d\u00e9cor. Mais je crois que le dialogue doit continuer.<\/p>\n

J’ai rencontr\u00e9 le Premier ministre Ariel Henry, les repr\u00e9sentants de l\u2019accord de Montana, des hommes d’affaires, j’ai parl\u00e9 avec les leaders religieux, vendredi apr\u00e8s-midi. \u00c7’est une discussion qui continue.<\/p>\n

Pour moi, pour le Canada, avoir une discussion avec la soci\u00e9t\u00e9 civile et avec les acteurs politiques, c\u2019est n\u00e9cessaire. C’est ce que fait mon guide S\u00e9bastien Carri\u00e8re, notre ambassadeur \u00e0 Port-au-Prince. Il fait la m\u00eame chose. Moi j’ai l’opportunit\u00e9 de retourner rapidement \u00e0 New York et il y aura des r\u00e9unions, il y aura des opportunit\u00e9s de parler directement avec l’\u00e9quipe politique \u00e0 Ottawa.<\/p>\n

L.N. : Vu d’Ha\u00efti, on a l’impression que vous continuez ce que M. Nichols, le sous-secr\u00e9taire d’Etat am\u00e9ricain, avait commenc\u00e9. C’est la diplomatie de la navette consistant \u00e0 venir, \u00e0 rencontrer du monde, \u00e0 repartir et revenir?<\/p>\n

BR: Je ne sais pas s\u2019il (Nichols) me suit ou si moi je le suis. Je ne sais pas. Ce n’est pas important. Oui, je crois qu’il y a beaucoup de personnes qui essayent de travailler et de travailler ensemble. Ils essaient de pousser un peu, de cr\u00e9er le momentum, et c’est peut \u00eatre le meilleur mot. Et de laisser savoir \u00e0 tous les \u00e9l\u00e9ments de la politique ha\u00eftienne qu\u2019ils sont des observateurs. Mais pas un observateur neutre ou sans engagement. On ne peut pas traiter la situation ha\u00eftienne comme \u00e9tant une situation normale. On ne peut pas dire que c’est business as usual, ce n’est pas le cas. C’est une crise qui a plusieurs dimensions et qui va \u00e0 mon avis devenir de plus en plus difficile.<\/p>\n

Il est temps que les gens commencent \u00e0 voir l’urgence de la situation et, peut \u00eatre, commencent \u00e0 laisser tomber quelques positions fixes qu’ils avaient. Ce n’est pas le moment pour la partisanerie. On parle d\u2019une approche consistant \u00e0 identifier quels sont les int\u00e9r\u00eats communs d’Ha\u00efti, et c’est \u00e7a qui est important.<\/p>\n

Et la deuxi\u00e8me chose, c’est la s\u00e9curit\u00e9. On continue la discussion avec la PNH, avec le gouvernement, avec les autres, pour voir ce qu’on peut faire effectivement. On parle \u00e0 tout le monde sans donner l’impression que nous voulons intervenir dans une situation o\u00f9 nous agissons seulement pour nous-m\u00eames.<\/p>\n

Tous nos efforts, les trois que j’ai mentionn\u00e9s et le quatri\u00e8me sur les questions de s\u00e9curit\u00e9, c’est une continuation du travail que nous avons fait. On est tr\u00e8s engag\u00e9s dans la formation professionnelle de la police. On va continuer, on va augmenter cet engagement. On a travaill\u00e9 dans le domaine de l’\u00e9quipement pour la police, on va continuer. Et puis nous avons un dialogue avec la police pour voir ce qu’on peut faire d\u2019autres.<\/p>\n

Franchement, la crise de s\u00e9curit\u00e9 concerne tout le monde. Tous ceux que nous avons rencontr\u00e9s s\u2019accordent pour dire que la s\u00e9curit\u00e9 est la priorit\u00e9 num\u00e9ro 1. Et je crois que c’est important de savoir que j’ai entendu le message. Mais aussi j’ai insist\u00e9 sur un point en r\u00e9ponse. C’est-\u00e0-dire que ces deux derniers points, la question du dialogue politique et la question de la s\u00e9curit\u00e9 et de la r\u00e9ponse de la communaut\u00e9 internationale sont interd\u00e9pendants. On va essayer de ne pas r\u00e9p\u00e9ter les erreurs du pass\u00e9. On va essayer de prendre des le\u00e7ons importantes et j’ai pos\u00e9 des questions en ce sens. Qu’est ce qu’on a fait avant qui n’a pas march\u00e9? Qu’est ce qu’on peut faire diff\u00e9remment. Et comment est ce qu’on va le faire dans un processus multilat\u00e9ral et international ? Et ce sont des discussions qui vont continuer. C’est tout ce qu’on peut dire.<\/p>\n

L.N. : Vous rencontrez les acteurs de la crise, cela fait longtemps qu’on rencontre les acteurs ha\u00eftiens. Est ce que vous avez l’impression que quelque chose avance, qu’on est plus proche d’un consensus? Vous repartez avec quel sentiment.<\/p>\n

BR: Ecoutez, c’est tout ce que je peux dire. J’ai fait un vrai effort pour montrer la bonne volont\u00e9 de l’ONU, des forces de l’ext\u00e9rieur, des pays voisins dans les Cara\u00efbes, des \u00c9tats-Unis, du Canada. J\u2019ai fait un effort pour dire qu’on est l\u00e0. Mais vous devez reconna\u00eetre un fait. Ce ne sont pas les forces de l’ext\u00e9rieur qui vont r\u00e9soudre le probl\u00e8me.<\/p>\n

Nous allons appuyer une r\u00e9solution du probl\u00e8me, mais on ne va pas imposer une solution. Alors, le d\u00e9sir d\u2019un compromis doit venir de l’int\u00e9rieur, des organes politiques ha\u00eftiens et c’est tout.<\/p>\n

L.N. : \u00c7a fait longtemps qu’on le dit. Vous pensez qu’on s\u2019en rapproche du compromis, du consensus?<\/p>\n

BR: Je ne fais jamais de pr\u00e9dictions. Tout ce que je peux dire, c’est que, \u00e0 mon avis, c’est le bon boulot \u00e0 continuer \u00e0 faire. J’ai le sentiment que le progr\u00e8s est possible. Mais c’est important de savoir qu’il n’y aura jamais la perfection. Il y aura toujours quelques uns qui vont dire qu\u2019ils ne sont pas d’accord. Et \u00e7a, je l\u2019accepte. Un consensus absolu n\u2019est jamais possible. Par contre, on peut faire des compromis. \u00c7a peut se faire. Je pense que c’est possible et c’est une possible initiative. C’est une option qui est l\u00e0 et c’est le moment de le saisir. Et j’esp\u00e8re que les gens vont le saisir. Ce n’ est pas \u00e0 moi de dire est ce qu’ils vont le faire ? \u00c7a, c’est leur d\u00e9cision. Pour moi qui regarde la situation de l’ext\u00e9rieur du pays, je pense que c’est le moment. On ne peut pas perdre de temps.<\/p>\n

L.N. : Avec les sanctions, entre autres, d\u00e9cid\u00e9es par le Canada, il y a des membres de la classe politique qui sont frapp\u00e9s. Vous avez \u00e9t\u00e9 questionn\u00e9s par ceux qui restent au sujet des sanctions? Sont-ils inquiets d’\u00eatre sanctionn\u00e9s eux-m\u00eames?<\/p>\n

BR: Non, pas du tout. Absolument pas. Aucune fois. Tout ce que j’ai vu, franchement, c’\u00e9tait encore une fois, une grande acceptation des sanctions. Surtout au niveau de la soci\u00e9t\u00e9 civile. Les gens disent que maintenant on est en train de prendre au s\u00e9rieux la question de l’impunit\u00e9. Et je crois que c’est important parce qu’aujourd’hui, nous parlons de la Journ\u00e9e internationale de la corruption.<\/p>\n

Et la corruption est une maladie tr\u00e8s profonde. Et la transparence, c’est la meilleure fa\u00e7on d’agir. C\u2019est important pour les institutions internationales, qu\u2019elles soient financi\u00e8res, capitalistes, etc. Cela n’a rien \u00e0 voir avec des tendances politiques. La transparence est g\u00e9n\u00e9ralement accept\u00e9e comme la fa\u00e7on dont on fait du business. C’est comme \u00e7a qu’on agit et il faut changer notre culture. Il faut changer la pens\u00e9e des gens qui estiment qu\u2019ils peuvent agir comme ils l\u2019entendent. Ce n’est pas acceptable. Et c’est une autre fa\u00e7on de dire aux gens qu\u2019ils doivent faire des efforts ici pour cr\u00e9er une \u00e9conomie qui est transparente. Parce que la corruption cr\u00e9e des divisions \u00e9conomiques et cr\u00e9e des gros probl\u00e8mes pour les investisseurs \u00e9trangers, m\u00eame locaux.<\/p>\n

Et on ne peut rien faire s\u2019il y a de la corruption partout. Alors c’est pourquoi on a d\u00e9cid\u00e9 d\u2019adopter ces sanctions.<\/p>\n

L.N. : Le Canada a ferm\u00e9 les yeux pendant longtemps sur les Ha\u00eftiens corrompus. C’est fini?<\/p>\n

BR: Oui. Je ne sais pas si j’accepte la formulation au d\u00e9but de la question. Mais je dis que je pense qu’avec ce qui se passe en Russie, ce qui se passe avec les sanctions, je crois que c’est maintenant beaucoup mieux accept\u00e9 par tout le monde. On va insister sur des niveaux d’honn\u00eatet\u00e9 et de transparence qui sont clairs. Pour moi, la question n’est pas un aspect de l’honn\u00eatet\u00e9 personnelle. Mais l’honn\u00eatet\u00e9 dans les affaires commerciales, c’est essentiel. C’est essentiel pour une soci\u00e9t\u00e9 d’avoir confiance. Et on voit un manque de confiance dans le monde. On voit un manque de confiance entre les groupes sociaux. On voit un manque de confiance dans la politique. Et c’est pourquoi je pense que c’est important d’insister l\u00e0-dessus.<\/p>\n

L.N. : Alors pour la s\u00e9curit\u00e9, le Canada supporte, finance, forme la PNH depuis son existence. Mais depuis des ann\u00e9es elle n’arrive pas \u00e0 donner de r\u00e9sultats. Le Canada a men\u00e9 des missions d’\u00e9valuation de la PNH. Qu’est ce qui manque ? Pourquoi la PNH ne peut pas avoir un vrai support, de vrais \u00e9quipements, de vrais entra\u00eenements pour pouvoir se colleter aux probl\u00e8mes?<\/p>\n

BR: Il s\u2019agit de la Police nationale d’Ha\u00efti. Nous allons continuer de l’appuyer. Nous allons continuer de le supporter. Mais on doit donner un certain degr\u00e9 de responsabilit\u00e9 \u00e0 ceux qui \u00e9taient au pouvoir depuis assez longtemps. Ils ont eu la chance de voir le probl\u00e8me. Mais tout le renouveau ne viendra pas du Canada ou des \u00c9tats-Unis, ou de quelque part ailleurs. Mais nous sommes maintenant dans une situation o\u00f9, franchement, nous voyons l’impact des gangsters, l’impact de la criminalit\u00e9, l’impact des armes etc. Et c’est pourquoi nous avons d\u00e9cid\u00e9 de continuer et d’acc\u00e9l\u00e9rer, si vous voulez la livraison des camions (blind\u00e9s). Il y a beaucoup d\u2019efforts que nous avons fait et nous allons continuer de voir exactement quelles sont les choses qu’on a besoin et comment est ce qu’on va r\u00e9aliser les opportunit\u00e9s. Et c’est de cela qu’on discute.<\/p>\n

L.N. : Il y aura une prochaine livraison? On va continuer avec la livraison des \u00e9quipements achet\u00e9s par Ha\u00efti.<\/p>\n

BR: Oui. Absolument.<\/p>\n

L.N. : Oui, mais pas de d\u00e9lai pr\u00e9cis?<\/p>\n

BR: Non pas plus de pr\u00e9cision sur le d\u00e9lai. Nous attendons les annonces. Nous n\u2019allons pas dire exactement les dates parce qu’on ne va pas cr\u00e9er des probl\u00e8mes. Mais on continue l’effort. Il faut que la soci\u00e9t\u00e9 ha\u00eftienne dans son ensemble, les gens de Montana, ceux qui appuient le Premier ministre Henry, et tous les autres groupes politiques, s\u2019accorde sur l\u2019importance de la s\u00e9curit\u00e9. Parce que l’ ins\u00e9curit\u00e9 est une maladie qui affecte l’\u00e9conomie, la prosp\u00e9rit\u00e9, etc.<\/p>\n

Les gens ont peur, les femmes, les enfants, ils ont tous peur. La violence sexuelle devient un grand probl\u00e8me. Il n’y a pas d’excuses pour \u00e7a. Alors il faut s’assurer que la police, l’Etat, ils ont tous la possibilit\u00e9 de r\u00e9pondre effectivement \u00e0 ces probl\u00e8mes. Et on doit insister pour que le leadership politique du pays rejette compl\u00e8tement l’utilisation de ces bandits pour cr\u00e9er une politique compl\u00e8tement inacceptable et dangereuse.<\/p>\n

Et c’est pourquoi nous insistons sur l’importance de restaurer la paix sociale et la paix civique. Ce n’est pas seulement la police qui peut le faire. Il y a d’autres secteurs, notamment les partis politiques, les organes religieux, tous ceux qui peuvent contribuer au dialogue. Mais il faut avancer les choses. On ne peut pas perdre du temps l\u00e0 dessus.<\/p>\n

L.N. : Pendant votre pr\u00e9sence en Ha\u00efti un groupe d’hommes d’affaires a sorti une note dans laquelle ils demandent un appui pour la PNH. Alors ici, il y a plusieurs fa\u00e7ons de dire \u00e7a. Il y en a qui disent force sp\u00e9cialis\u00e9e arm\u00e9e. Il y en a qui disent appui \u00e0 la PNH. Il y en a qui disent intervention, occupation. Durant vos conversations avec la soci\u00e9t\u00e9 civile et les partis politiques, ils se sont montr\u00e9s d’accord avec cet appui pour la PNH?<\/p>\n

BR: J’ai entendu plusieurs points de vue. Mais je crois que l’essentiel c’est que tout le monde est d’accord que la s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re priorit\u00e9. Et il n’y a pas de moyens de faire face \u00e0 ce probl\u00e8me sans donner un appui additionnel \u00e0 la PNH. Plus que \u00e7a, on peut dire que le dialogue avec le PNH et avec tous les groupes continue. Vous avez mentionn\u00e9 l’occupation. Je peux vous assurer que jamais il y aura une occupation \u00e0 mon avis de l’ext\u00e9rieur du pays en Ha\u00efti. Ce ne sera pas acceptable. Ce n\u2019est pas tol\u00e9rable.<\/p>\n

L.N. : Je disais que chacun donnait \u00e0 la chose une appellation.<\/p>\n

BR: Mais les noms sont importants. Ce que nous voulons voir, tout ce que nous faisons, c’est d’appuyer les forces ha\u00eftiennes, appuyer l’\u00c9tat ha\u00eftien, appuyer la paix sociale ha\u00eftienne. Ce n\u2019est pas quelque chose qui est impos\u00e9 par le Canada ou par les \u00c9tats-Unis ou n’importe qui. On appui des institutions ha\u00eftiennes.<\/p>\n

Et si les institutions nous disent qu\u2019elles ont besoin de notre appui, on ne va pas leur tourner le dos.<\/p>\n

Nous allons les aider. Mais on va le faire en \u00e9valuant \u00e9tape par \u00e9tape les progr\u00e8s tout en continuant \u00e0 insister sur le dialogue politique. Parce qu’on ne peut pas continuer avec une division fondamentale sur la question de l’\u00c9tat lui-m\u00eame.<\/p>\n

L.N. : Vous \u00eates l’ambassadeur du Canada aux Nations Unies. Il \u00e9tait question d’une r\u00e9solution pour appuyer la demande du PM Ariel Henry d\u2019une force sp\u00e9ciale arm\u00e9e. Cette r\u00e9solution est-elle toujours dans les couloirs ? On en discute encore?<\/p>\n

BR: C’est dans les couloirs. Ce n\u2019est pas encore pr\u00e9sent\u00e9 formellement au Conseil de s\u00e9curit\u00e9. Je ne sais pas si \u00e7a va se faire rapidement ou non. Mais pour le Canada, l’essentiel c’est que les gens doivent savoir jusqu’\u00e0 quel point nous sommes impliqu\u00e9s dans l’effort pour trouver une solution. Et quand je dis une solution, je ne dis pas quelque chose qui est impos\u00e9. Pas du tout. On parle de quelque chose qui est discut\u00e9, qui est r\u00e9solu avec l’appui de la majorit\u00e9 de la population ha\u00eftienne. Et ce n\u2019est pas toujours facile \u00e0 calculer, mais on doit faire l’effort pour voir est ce que c’est acceptable. Moi je dis toujours \u00e0 mon chef qu\u2019il faut aller avec beaucoup de prudence parce qu’ on doit faire des progr\u00e8s importants. On l’a d\u00e9j\u00e0 fait. On a d\u00e9bloqu\u00e9 et on a livr\u00e9 des choses, on a augment\u00e9, on a fait l’assistance sociale, etc. On va continuer sur cette voie. Mais il n’y aura pas de d\u00e9cision qui va causer beaucoup de troubles.<\/p>\n

Ce sont des d\u00e9cisions qui vont, je pense, continuer d’am\u00e9liorer les choses, un peu.<\/p>\n

L.N. : Dans le communiqu\u00e9 qui a annonc\u00e9 votre arriv\u00e9e en Ha\u00efti, il \u00e9tait question des prochaines \u00e9lections. Avez-vous eu des discussions \u00e0 ce sujet aussi?<\/p>\n

BR: En g\u00e9n\u00e9ral, on a discut\u00e9 de la n\u00e9cessit\u00e9 de trouver une voie vers les \u00e9lections. Parce que, dans le monde d’aujourd’hui, c’est une \u00e9lection qui donne la l\u00e9gitimit\u00e9 \u00e0 un gouvernement. Le probl\u00e8me de la l\u00e9gitimit\u00e9 ne sera pas compl\u00e8tement r\u00e9solu sans l’appui total d’une majorit\u00e9 de la population.<\/p>\n

Et une \u00e9lection \u00e7a exige beaucoup. Cela prend du temps pour l’organiser. On continue de discuter comment \u00e7a va se faire. Mais nous appuyons le principe qu\u2019un \u00c9tat d\u00e9mocratique, c’est un \u00c9tat qui a des \u00e9lections, mais qui a aussi des institutions qui fonctionnent. Des instances qui sont n\u00e9cessaires pour l’avenir du pays.<\/p>\n

L.N. : La derni\u00e8re fois que le Canada a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s impliqu\u00e9 dans les \u00e9lections ha\u00eftiennes, c’\u00e9tait en 2010-2011. Le Canada avait le contr\u00f4le, le fonctionnement, et supportait ce qu’on appelle ici le centre de tabulation. Et le centre de tabulation, avec la communaut\u00e9 internationale, avait modifi\u00e9 les r\u00e9sultats des \u00e9lections. Cela nous a donn\u00e9 Monsieur Martelly et tout ce qui s’ensuit. Certains mettent le d\u00e9but de la crise ha\u00eftienne \u00e0 partir de ce moment l\u00e0 o\u00f9 les \u00e9lections de 2010 2011 ont \u00e9t\u00e9 corrig\u00e9es. Est ce que vous avez tir\u00e9 le bilan de cet apport du Canada aux \u00e9lections en Ha\u00efti ?<\/p>\n

BR: Franchement, \u00e7a fait longtemps que cette id\u00e9e est arriv\u00e9e l\u00e0 dans votre t\u00eate? Je ne peux pas faire de commentaire sur des \u00e9lections du pass\u00e9. Tout ce que je peux dire, c’est qu’on a jamais fait une intervention de la part de n’importe quel clan, n’importe quel parti politique ou candidat sp\u00e9cifique. Ce n\u2019est pas comme \u00e7a que le Canada pratique la d\u00e9mocratie. C\u2019est aux Ha\u00eftiens de prendre une d\u00e9cision. Et cela va continuer d\u2019\u00eatre le cas. Nous n’avons pas un candidat favori ou un candidat potentiel favori. C’est une d\u00e9cision de la population ha\u00eftienne. Je pense que c’est le moment pour les Ha\u00eftiens de se rendre compte qu\u2019il y a peut \u00eatre d’autres fa\u00e7ons d’expliquer comment les choses sont arriv\u00e9es lors des derni\u00e8res \u00e9lections. Moi j’ai gagn\u00e9 quelques \u00e9lections et j’en ai perdu. C’est difficile de voir pourquoi c\u2019est arriv\u00e9. Il faut qu’on prenne des responsabilit\u00e9s pour les r\u00e9sultats.<\/p>\n

L.N. : Ici, le Canada est r\u00e9put\u00e9 avoir appuy\u00e9 Monsieur Martelly, appuy\u00e9 Monsieur Mo\u00efse et aujourd’hui il appuie Monsieur Henry. Vous \u00eates conscients de cette image que le Canada projette?<\/p>\n

BR: Je ne dirais pas que c’est une image. Je dirais que c’est une th\u00e9orie. Parce qu’on n’est pas l\u00e0 pour appuyer certains candidats ou certains pr\u00e9sidents. Est ce que nous appuyions le pr\u00e9sident Trump quand il \u00e9tait le pr\u00e9sident des \u00c9tats-Unis? Est ce qu\u2019on a appuy\u00e9 le pr\u00e9sident Biden? Comme je l’ai dit avant, je vais le dire encore une fois, le Canada ne se met pas au milieu des batailles int\u00e9rieures de la politique ha\u00eftienne. Ce n’est pas \u00e0 nous de le faire et on ne le fait pas.<\/p>\n

On n’appuie pas cette notion. Et je n’accepte pas que ces th\u00e9ories ont une existence dans la r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n

L.N. : Vous \u00eates ambassadeur du Canada aux Nations Unies, hier il a \u00e9t\u00e9 dit que le Comit\u00e9 des sanctions des Nations Unies va se mettre au travail et adoptera des sanctions d’ici le mois de janvier. Vous avez quelque chose \u00e0 dire \u00e0 ce sujet?<\/p>\n

BR: Oui, c’est possible. Il y aura encore une discussion au Conseil de s\u00e9curit\u00e9 dans quelques jours autour de No\u00ebl. Quelques fois, le calendrier autour de No\u00ebl est un peu compliqu\u00e9. Mais je crois que c’est sur quoi qu’on va discuter dans les semaines \u00e0 venir. Certainement.<\/p>\n

L.N. : On va vous revoir bient\u00f4t en Ha\u00efti?<\/p>\n

BR: Oui je vais revenir.<\/p>\n

Cr\u00e9dit-Photo: lapresse.\u00a0<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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