Des mesures « douloureuses pour certains », mais « nécessaires », d’après le président dominicain. Luis Abinader maintient sa ligne intransigeante vis-à-vis de Haïti. Il promet d’engager plus de soldats à la frontière pour arriver à un total de 11 000 agents.

Autre mesure phare : continuer à murer la frontière. « Le ministre de la Défense a reçu pour instruction de lancer immédiatement la procédure d’appel d’offres pour la construction de treize kilomètres supplémentaires aux 54 kilomètres de mur déjà construits, renforçant ainsi notre capacité à répondre à toute menace tentant d’entrer dans notre pays », a assuré Luis Abinader.

Près de 500 000 Haïtiens vivent en République dominicaine, pays de 10,5 millions d’habitants. La plupart y entrent clandestinement pour fuir la crise politique et économique en Haïti, pays gangréné par la violence des gangs, où l’État s’est effondré. Le président dominicain en appelle à la communauté internationale. « À la communauté internationale, nous disons : faites votre devoir. Haïti a besoin d’aide, parce que la République dominicaine ne peut pas et ne doit pas être accablée par une crise qui n’est pas la sienne », a lancé le président dominicain.

Son plan prévoit aussi d’accentuer les sanctions contre les réseaux de passeurs ; les fonctionnaires aidant les Haïtiens sans papiers ou contre ceux qui leur louent des logements. L’accès aux hôpitaux publics sera conditionné à une preuve d’emploi et de résidence. Le président Abinader souhaite enfin, comme il le dit, « dominicaniser » les emplois. « Pendant trop longtemps, l’agriculture et la construction ont dépendu du travail illégal. La production agricole et la construction de nos villes ne peuvent continuer à dépendre uniquement du travail manuel, ce qui encourage l’immigration clandestine », a-t-il prévenu.

Depuis six mois et l’annonce de la République dominicaine de renforcer les expulsions, plus de 180 000 Haïtiens ont été renvoyés de force vers leur pays.

Crédit-Photo: JCOM/Haïti.