Qu’est-ce qu’un intellectuel par James Osne? Cette question a suscité beaucoup de débats. Pour certains, il s’agit de quelqu’un qui possède des diplômes universitaires. Cette position est celle de Siméon. Avoir des diplômes est une preuve d’intellectuation. Pour d’autres, il s’agit plutôt d’une personne capable d’utiliser son intelligence pour simplifier des réalités complexes. Cette deuxième position me semble limitée dans la mesure où elle ne prend pas assez en compte l’utilité dans la cité de celui qu’on appelle intellectuel.
Selon moi, l’intellectuel doit être utile. À cet effet, il réunit plusieurs caractéristiques dont l’une me semble incontournable : l’engagement public. À travers ses activités, l’être intellectuel est appelé à partager ses opinions, ses idées sur des sujets complexes et variés. Il doit également être une figure d’autorité, c’est-à-dire que sa parole est entendue et écoutée. Il est consulté par les différentes couches de la société lorsque cette dernière est empêtrée dans des carrefours incertains.
Cela étant dit, l’intellectuel n’est pas forcément un diplômé d’université. Je connais de grands intellectuels qui n’ont pas fait de doctorat, encore moins d’études universitaires. Je cite par exemple un grand théoricien de la démocratie, si ce n’est le plus grand, Jean Rosanvallon. Je peux également citer Jean-Luc Mélenchon. Plus près de nous, Dany Laferrière n’a fait aucune étude universitaire. Cependant, personne ne peut oser contester sa notoriété intellectuelle.
S’il est vrai qu’un intellectuel n’est pas forcément un diplômé d’université pour la simple et bonne raison qu’il existe beaucoup de diplômés qui sont des cancres, il est aussi vrai qu’il faut respecter l’effort consenti par une personne pour obtenir un grade universitaire.
Pour ce qui concerne le débat qui occupe Jean-Baptiste, Siméon et Wisner, je suis incapable de prendre position, pour peu que je ne connaisse pas M. Sem. Je n’ai pas eu la chance de l’avoir comme professeur. Je n’ai pas encore lu son œuvre. Cette dernière ne fait pas encore assez d’écho pour arriver jusqu’à moi. Pour son titre de docteur, il peut être discutable dans la mesure où il poursuit le même doctorat dans l’université où il dit avoir fait le premier. Cela me paraît suspect. Deux doctorats en philosophie avec le même sujet de recherche (particulier quand même). Il paraîtrait plus sensé s’il disait qu’il faisait un post-doc.”
Crédit-Texte: James Osne.
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