La police du Guatemala a annoncé mardi avoir découvert 54 migrants haïtiens qui se cachaient dans la remorque d’un camion en route pour le Mexique, dans l’espoir de gagner les Etats-Unis. Le groupe de migrants comprenait 20 hommes, 20 femmes et 14 mineurs, dont l’un voyageait non accompagné, a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la police guatémaltèque, Jorge Aguilar.

Le camion a été intercepté sur la route du Pacifique, en direction du Mexique, a-t-il précisé. Deux Guatémaltèques, soupçonnés d’être les passeurs, ont été arrêtés. Les migrants ont reçu “de l’aide immédiatement” et ont été transportés à El Florido, où ils avaient franchi illégalement la frontière entre le Guatemala et le Honduras, a encore indiqué M. Aguilar.

Haïti-République dominicaine: guerre des tweets, le gouvernement dominicain suspend le programme de visa des étudiants haïtiens

Tout a commencé par un tweet du président dominicain lançant un SOS à la communauté internationale. Tweet auquel le chancelier haïtien a répondu en rappelant au chef de l’État dominicain que les deux pays sont respectivement notés par le département d’État américain à cause de leur problème de sécurité.

Pour le département d’État américain, la République dominicaine est au niveau 3 – Reconsidérez votre voyage et Haïti au niveau 4 – Ne pas voyager.

Pour clore les échanges dont raffole particulièrement la twittosphère, un haut responsable de la chancellerie dominicaine a annoncé sur le même réseau social, quelques heures plus tard, une décision migratoire à fort impact sur des dizaines de milliers d’étudiants haïtiens en République voisine.

« La communauté internationale, en particulier les États-Unis, le Canada, la France et l’Union européenne, doit agir en Haïti et de toute urgence », a d’abord écrit le président dominicain Luis Abinader sur son compte Twitter, appelant la communauté internationale à « agir en urgence » en Haïti, afin d’enrayer l’instabilité profonde que connaît le pays en raison de la crise politique et de l’omnipotence des gangs armés.

Le tweet du président de la République dominicaine n’est pas resté longtemps inaperçu puisque le ministre haïtien des Affaires étrangères, Claude Joseph, a lui-même réagi sur Twitter en soulignant que la République dominicaine connaît également une « augmentation de la criminalité », comme en témoigne le département d’État américain dans ses alertes aux voyageurs.

« Suite à la mise en garde du 25/10/21 du Département d’État américain contre la montée de la criminalité en terre voisine, j’encourage le gouvernement dominicain et celui d’Haïti à travailler d’un commun accord pour enrayer le problème de l’insécurité sur l’Île », a écrit Claude Joseph, en réaction à l’appel du président Abinader concernant Haïti, rappelant au pays voisin qu’il est également confronté à un problème d’insécurité.

« Pour sa part, le gouvernement haïtien intensifiera les efforts, avec l’appui et la solidarité sincère de la communauté internationale, pour restaurer la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national », a poursuivi le chancelier haïtien dans un second tweet.

Le valse des tweets a continué en ce début de soirée de lundi du jour des morts avec l’annonce du vice-ministre dominicain des Affaires consulaires et des migrations, Jatzel Román qui, via son compte Twitter, informe que le gouvernement dominicain a décidé de suspendre « indéfiniment » le programme spécial de visa pour les étudiants haïtiens dans le pays.

« Le gouvernement dominicain a décidé de suspendre indéfiniment le programme de visa spécial pour les étudiants haïtiens en République dominicaine », a publié le haut responsable du ministère des Affaires étrangères de la République voisine.

Cette mesure risque d’impacter une communauté d’environ 70 000 élèves et étudiants haïtiens fréquentant les institutions scolaires et universitaires dominicaines, selon une estimation du professeur Nesmy Manigat, ancien ministre de l’Éducation nationale.

L’annonce intervient peu de temps après que le gouvernement haïtien a répondu au pays par un appel lancé par le président Luis Abinader demandant à la communauté internationale d’agir « d’urgence » en Haïti, rapporte le média dominicain Listin Diario.