La fréquence de ces actes a augmenté depuis plus d’un mois, a confié  Marc André Dériphonse, transporteur de produits pétroliers, de station d’essence et responsable de l’ANAPROSS, le mardi 5 octobre 2021.

«La semaine dernière, en un seul jour , ils se sont emparés de trois camions. Le jour suivant, ils en ont pris deux », a-t-il confié, soulignant que, dans certains cas, la cargaison est déportée et vendue au marché noir.

Dans d’autres cas, les bandits négocient un prix pour récupérer la cargaison, le camion, le chauffeur et son assistant.

Les bandits ont leurs propres sites pour effectuer ces opérations à Wharf Jérémie ou dans les parages de l’Aciérie d’Haïti, à Drouillard, au nord de Port-au-Prince, a expliqué pour sa part Marc Antoine Nessi, porte-parole de l’ANAPROSS.

  Le président de l’ANADIPP, David Turnier, a soutenu que les membres de son association vivent la même galère face aux bandits qui s’emparent des camions. « La situation est catastrophique. Nous perdons presque 50% de notre volume à la pompe. Nous fonctionnons pratiquement tous les trois jours, 12 jours par mois.

Nos employés sont dans le désarroi. Si la situation perdure, le secteur formel de vente de produits pétroliers va s’effondrer et les consommateurs continueront d’acheter de l’essence dans des gallons et des jerricanes », s’est alarmé David Turnier.

 Les représentants de trois chambres de commerce et d’industrie doivent discuter avec le Premier ministre Ariel Henry des problèmes d’approvisionnement en produits pétroliers.

« Nous faisons appel à votre disponibilité afin d’organiser une rencontre dans les meilleurs délais pour discuter des problèmes relatifs à l’approvisionnement de produits pétroliers stratégiques, affectant tous les secteurs de la vie nationale sans exception », ont écrit les responsables de l’ADIH, de la CCIO et de l’Amcham.

 Nous nous devons donc de tirer la sonnette d’alarme, de partager avec vous les réalités du secteur, les prévisions sombres et conséquences qui nous attendent tous, mais aussi certaines pistes de solution, afin que votre gouvernement puisse faire des choix jugés appropriés en connaissance de cause », ont indiqué les responsables de ces entreprises.

Le problème d’approvisionnement, lié aux conditions de sécurité qui se sont aggravées autour des terminaux pétroliers, a été exposé au Premier ministre Henry, il y a un mois, par l’Association des professionnels du pétrole (APPE) .