Selon les autorités, le bilan humain dans le Sud s’élève définitivement à 1 852 morts, 9 158 blessés et 300 disparus. 42 889 maisons sont endommagées alors que 30 887 sont détruites et 73 776 familles  sont sinistrées à la suite du tremblement de terre,  a-t-il poursuivi. Sur un total de 518 institutions scolaires existantes, 114 sont détruites, 316 sont endommagées.

La Direction de la protection civile (DPC) et ses partenaires dans le Sud ont tenu,  le mardi 14 septembre 2021, un mois après le passage du séisme, une conférence de presse conjointe en vue de présenter le bilan de leurs différentes interventions du 14 août à aujourd’hui.

Sylvera Guillaume, coordonnateur technique de la Protection civile, a lâché, sans langue de bois, que la couverture de la réponse un mois après le tremblement de terre du 14 août dernier est de 10 %. Le coordonnateur technique de la Protection civile dans le Sud a insisté sur le fait que leur capacité de réponse a été inadéquate face aux besoins de la population en raison de difficultés liées à l’accès puisque, a-t-il souligné, les sections communales sont les plus affectées par le tremblement de terre.

Sur 82 934 familles affectées, seulement 25 968 ont pu bénéficier d’une réponse en termes de distribution de ration alimentaire, 34 514 ont été touchées par des articles non alimentaires, a précisé Sylvera Guillaume . Il a aussi rappelé que les premières réponses au séisme ont été données par les responsables sur place.

Le coordonnateur technique de la Protection civile en a profité pour féliciter le dynamisme et la bravoure des brigadiers de la Protection civile et des pompiers qui ont sauvé plus de 25 personnes et extrait des décombres 16 morts durant les premiers instants du séisme.

La rentrée des classes dans l’impasse

« Nous ne sommes pas encore prêts pour la rentrée des classes le 4 octobre prochain », a fait savoir la directrice départementale du Sud du ministère des Travaux publics, Transports et Communications, l’ingénieur Théresa Horderline Altenor. Sous les ordres de son ministre, elle a affirmé avoir fait de sa priorité la démolition des établissements scolaires en vue de faciliter la rentrée des classes.

Seules 45 écoles sont déjà démolies dans tout le département du Sud, a affirmé la directrice Sud des TPTC. Du fait du déblaiement, de la préparation de l’espace et la construction des hangars, elle a montré l’impossibilité de rendre disponibles les écoles avant le 4 octobre prochain.

Menacé d’inculpation, Ariel Henry a décidé de révoquer le chef du parquet de Port-au-Prince,  Bed-Ford Claude

Après la mort du président haïtien Jovenel Moïse, abattu chez lui à Port-au-Prince par un commando armé le 7 juillet, Bed-Ford Claude a adressé une lettre au tribunal de première instance de la capitale mardi. Dans celle-ci, le commissaire du gouvernement — un poste équivalent à celui de procureur —, demandait au juge en charge de l’enquête sur l’assassinat d’inculper le Premier ministre, Ariel Henry.

Il « existe suffisamment d’éléments compromettants » justifiant de « poursuivre M. Henry et de demander son inculpation pure et simple », écrit Bed-Ford Claude, qui avait déjà convié le chef du gouvernement vendredi à se présenter mardi au parquet. Il avait affirmé qu’Ariel Henry avait eu des conversations téléphoniques avec Joseph Félix Badio, l’une des personnes activement recherchées dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse. Ces appels auraient eu lieu quelques heures après la mort du président.

Le commissaire du gouvernement requérait également une interdiction de quitter le territoire

Le téléphone de Joseph Félix Badio a été géolocalisé dans le quartier où se situe la résidence privée de Jovenel Moïse lors des appels passés à Ariel Henry à 04h03 puis 04h20, la nuit de l’attentat. Samedi, le Premier ministre avait balayé ces accusations : « Les manœuvres de diversion pour semer la confusion et empêcher la justice de faire sereinement son travail ne passeront pas ! Les vrais coupables, les auteurs intellectuels et les commanditaires de l’assassinat odieux du président Jovenel Moïse, seront trouvés, traduits en justice et punis pour leur forfait. »

En dépit de la défense d’Ariel Henry, le commissaire du gouvernement a insisté mardi. Bed-Ford Claude a demandé que le Premier ministre soit interdit de quitter le territoire haïtien « en raison de la gravité des faits exposés ». Dans un second courrier, adressé au directeur de l’administration migratoire, il a justifié cette demande d’interdiction « pour des présomptions graves d’assassinat sur le président de la République ».

Menacé d’inculpation, Ariel Henry a limogé Bed-Ford Claude quelques heures plus tard. « J’ai l’avantage de vous informer qu’il a été décidé de mettre fin à votre fonction », a indiqué le chef du gouvernement dans une lettre rendue publique. Il estime que le commissaire du gouvernement s’est rendu coupable d’une « faute administrative grave ».