Dans le département de la Grand’Anse, les paysans ont été lourdement affectés par le tremblement de terre. Au centre-ville de Beaumont, c’est jour de marché. Depuis le séisme du 14 août, plusieurs façades le long de l’étroite rue Roumère semblent ne tenir qu’à un fil.

Yolène est venue faire des courses pour sa famille et l’inquiétude se lit sur son visage: « Pour l’instant on trouve un peu de tout parce que les marchandes avaient des stocks. Mais dans les jours à venir, cela va changer. Les routes sont coupées et les points de ravitaillement très loin. »

Quelques mètres plus loin, Bonèse Aimé a étalé des noix de coco et quelques oranges. C’est tout ce qu’elle a pu ramasser de ses plantations. Des glissements de terrain ont dévasté son champ. Et la tempête tropicale Grace, deux jours plus tard, a inondé ses rizières.

« Le tremblement de terre a affolé le bétail. Beaucoup d’animaux se sont étranglés en tirant sur les cordes qui les attachaient aux arbres. Ils sont morts étouffés, se désole Bonèse Aimé. On n’a pas pu les aider. On avait peur, nous aussi. On a perdu ainsi des cabris, des moutons, des bœufs et même des poules. Comme le séisme s’est produit le matin, on n’avait pas encore changé l’emplacement de pâturage de tous les animaux. Certains d’entre eux ont été ensevelis sous des glissements de terrain ou sous des roches qui leur sont tombés dessus. »