Un avion rapatriant le scientifique iranien Cyrous Asgari, détenu plusieurs années aux États-Unis sur des accusations de vol de secrets industriels avant d’être acquitté, a décollé du territoire américain, a annoncé mardi le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, rapporte l’AFP. «Bonne nouvelle, un avion transportant le Dr Cyrous Asgari a décollé d’Amérique. Félicitations à son épouse et à sa famille», a tweeté M. Zarif. En dépit de son acquittement en novembre dernier, M. Asgari restait incarcéré aux États-Unis, apparemment pour des raisons liées aux lois sur l’immigration.

La colère gronde  contre les violences policières

Près de 75 villes des États-Unis, selon un décompte du New York Times, ont connu dans la nuit de dimanche à lundi,  des manifestations contre le racisme et les violence policières envers les communautés minoritaires. Et pas moins de onze États (15 selon l’AFP) ont fait appel à la Garde nationale pour sécuriser ces événements, dont certains ont été émaillés de violences, comme à Philadelphie, Dallas, Las Vegas, Seattle, Des Moines, Memphis, Los Angeles, Atlanta, Miami, Portland, Chicago et Washington, ainsi que dans la plus grande ville du pays, New York. Dans le vaste quartier de Brooklyn, ils étaient près de 400 à dénoncer les violences policières envers la communauté noire.

Par ailleurs, les mouvements ont dépassé les frontières du pays. Au Canada tout d’abord. Aux cris de Black Lives Matter, ou les poings tendus vers le ciel, des milliers de personnes ont défilé dimanche à Montréal en soutien aux manifestations dans leur voisin du sud, selon un journaliste de l’AFP. Alors que la manifestation elle-même s’est déroulée dans le calme, des échauffourées ont éclaté en début de soirée en centre-ville lorsque des manifestants ont lancé des projectiles contre les forces de l’ordre. La police a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes, selon les images des télévisions.

La veille, plusieurs milliers de manifestants avaient  gagné les rues  dans le calme à Toronto. La manifestation a été organisée à la suite du décès d’une jeune femme noire mercredi à Toronto, tombée d’un balcon au 24e étage lors d’une intervention policière dans des circonstances encore non élucidées. Enfin, à Londres, des centaines de personnes ont manifesté dimanche, et des footballeurs ont également apporté publiquement leur soutien.

Regard de la presse chinoise sur les manifs aux États-Unis

CCTV, la télévision d’État parle de fracture raciale et présente les villes où se sont rassemblés les manifestants comme des « zones de guerre ». D’après un journaliste, les droits de l’homme version américaine ne sont qu’une hypocrisie.

Le Global Times, très proche du Parti communiste chinois fait le parallèle avec les manifestations à Hong Kong, alors que Donald Trump a signé en novembre dernier une loi qui soutenait le mouvement de contestation. Pour le journal, Washington aurait mieux fait de se consacrer au Minnesota et aux classes défavorisées.

L’agence de presse Chine nouvelle diffuse quant à elle sur Twitter une photo des émeutes aux États-Unis avec ce titre : « C’est une belle image ». En référence à la formule employée l’été dernier par Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants à propos d’une manifestation à Hong Kong.


Mort de George Floyd, « No Justice No Peace » (« pas de justice, pas de paix ») 

lacent des manifestants

« Je suis Noir et j’ai le droit de vivre ! » répète la foule. Au coeur de Manhattan, ils étaient des centaines à se rassembler à la mémoire de George Floyd. Malgré le confinement toujours en vigueur, ils voulaient dénoncer les violences policières à l’égard de la communauté noire.

Pour cette femme, « on est au milieu d’une pandémie, mais on ne peut pas ne rien faire et autoriser des gens à violer notre droit à la justice ». « On est opprimés depuis trop longtemps, déclare de son côté cet homme, on se bat depuis trop longtemps, on meurt depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on se lève et on se bat ! ».

« Je suis fatigué »

Un autre homme s’emporte : « Je suis fatigué de voir mon peuple mourir tous les jours. Au point où j’ai peur de sortir, peur de parler à un policier, de prendre le métro le bus et juste peur de vivre ». Autour de la manifestation, un important dispositif de sécurité est installé : policiers à pied, en voiture, hélicoptères… Et quand la tension monte entre certains manifestants et la police, la foule appelle au calme.

Pas question de céder à la violence. Même si beaucoup comprennent les pillages et la violences survenues à Minneapolis, comme ce manifestant : « Malheureusement, je pense qu’aujourd’hui, il faut que des commerces soient détruits ou pillés pour que le gouvernement accorde enfin son attention à ce qui se passe ». 

 C’était l’une des grandes demandes des protestataires. Sur les lieux du drame, deux militantes du mouvement Black Lives Matter (BLM) en pointe dans les contestations veulent continuer les manifestations. Pour celle-ci, qui s’insurge fortement, « en ce moment, nous les Noirs, avec nos alliés, nous sommes en guerre. C’est impossible de résoudre ca pacifiquement. Tant que les quatre policiers ne sont pas sous les verrous ». Pour cette autre, « les flics doivent comprendre qu’on ne peut tuer les Noirs sans raison. Ca ne concerne pas juste ces quatre policiers. Cela vaut pour tous les policiers. Ils doivent arrêter de voir notre couleur de peau comme une menace. Ce n’est pas parce que ma peau est noire que je suis une menace. C’est ça que les flics doivent comprendre. »

Le policier impliqué dans la mort de George Floyd, ce Noir américain dont le décès a ravivé les plaies raciales des États-Unis, a été arrêté et inculpé d’homicide involontaire vendredi comme le réclamaient depuis plusieurs jours les manifestants, dont la colère a pris la forme d’émeutes à Minneapolis.

Coronavirus-Nouveau record au Brésil

Le ministère brésilien de la Santé a répertorié quelque 26 417nouvelles contaminations, pour un total de 438 238. En termes d’infections, le géant sud-américain n’est dépassé que par les États-Unis, qui en comptent plus d’1,7 million.

Le Brésil a également connu, jeudi, son troisième pire bilan quotidien en termes de décès, avec 1 156 morts, pour un total de 26 754 depuis le début de la pandémie. Sixième pays le plus endeuillé de la planète, il est désormais proche de l’Espagne et de la France (respectivement 27 119 et 28 662), selon un comptage de l’AFP,  jeudi soir.

L’État de São Paulo, le plus riche et le plus peuplé, est aussi celui qui compte le plus de cas et de décès, avec 6 980 morts jeudi et près de 100 000 personnes infectées. Mercredi, le gouverneur libéral João Doria a annoncé une prolongation jusqu’au 15 juin du confinement, tout en permettant la réouverture de commerces dans certaines régions en fonction de la persistance de l’épidémie.