Le pays risque un « effondrement économique » d’ici un mois en raison du confinement induit par la pandémie de coronavirus qui progresse rapidement, et de la désorganisation de la production qu’il provoque, a averti  le ministre de l’Economie du Brésil, Paulo Guedes.

« L’alerte est sérieuse », a prévenu le ministre de l’Economie, « d’ici à 30 jours il se pourrait que les choses commencent à manquer sur les étagères (des magasins), que la production soit désorganisée et qu’on entre dans un système non seulement d’effondrement de l’économie mais de désintégration sociale ».

Le ministre se trouvait aux côtés du président Bolsonaro ce jeudi lorsqu’il a lancé ce message. Ce dernier a d’aillleurs réitéré sonopposition aux mesures de confinement imposées pour sauver des vies par une majorité de gouverneurs et de maires, soutenus par la Cour suprême qui leur a accordé une autonomie de décision dans la lutte contre le coronavirus.

Coronavirus : Arthur Virgilio, le maire de Manaus au Brésil lance un cri d’alarme

Il vient d’envoyer une vidéo à une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement  à travers le monde, dont le président Emmanuel Macron, pour demander de l’assistance financière. Avant de s’adresser à ces dirigeants, il avait sollicité l’aide de l’activiste suédoise Greta Thunberg.

Manaus est la capitale de l’État d’Amazonas, au cœur de la forêt tropicale. Elle a été durement touchée par le coronavirus. Mal équipés, les hôpitaux de la ville ont vite été débordés. Au cimetière, il a fallu creuser des fosses communes.

Le maire, Arthur Virgilio, a lui-même fondu en larme devant l’ampleur de la catastrophe. Il a fait savoir que les autorités brésiliennes ont échoué face à cette crise meurtrière. Il lance un véritable « SOS Manaus » pour lutter contre le coronavirus. « Nous avons besoin d’aide internationale pour sauver plus de vies. Nous sommes une région stratégique pour le monde », avance-t-il.

 Le maire de Manaus est un défenseur du confinement, mais il accuse le président Jair Bolsonaro d’avoir incité les Brésiliens à ne pas respecter la quarantaine, ce qui aurait contribué à l’aggravation de la crise.  « Il fait une vraie campagne, presque électorale. Je considère qu’il est responsable de beaucoup de mauvaises choses qui arrivent aujourd’hui. »

Manaus comptait mercredi 530 morts et plus de 5 500 cas de coronavirus, selon un bilan officiel qui augmente rapidement.