Dans le contexte de l’épidémie de nouveau coronavirus, la Turquie vide en partie ses prisons surpeuplées. Un tiers des détenus, soit environ 90 000 personnes, devraient bientôt bénéficier d’une libération anticipée ou d’une assignation à résidence en vertu d’une loi débattue ce mardi au Parlement. Mais une partie des prisonniers, dont ceux jugés ou condamnés pour « terrorisme », sont exclus de ces mesures. Et parmi eux, de nombreux détenus politiques.

Voilà bien un paradoxe : si les prisons turques sont surpeuplées – 240 000 places pour environ 300 000 détenus – c’est que depuis le coup d’État manqué de l’été 2016, des dizaines de milliers de personnes ont été enfermées pour des accusations de liens avec le « terrorisme ». Fidèles du prédicateur Fethullah Gülen – le cerveau désigné du putsch – mais aussi journalistes, défenseurs des droits de l’homme, opposants politiques membres du parti pro-kurde.

Or tous ces prisonniers – dont beaucoup sont en détention préventive – sont exclus des mesures de libération anticipées. Pour l’avocat Erdal Dogan, spécialiste de ces procès, ils auraient dû être les premiers à en bénéficier : « Ce sont des gens qui n’ont commis aucun autre crime que celui de penser et d’écrire, qui sont victimes de la colère et de la haine du pouvoir. Ce n’est compréhensible ni juridiquement, ni humainement, ni moralement. »

Erdal Dogan ne croit pas aux déclarations du ministre de la Justice, selon lequel aucun cas de Covid-19 n’aurait été dépisté en prison. « L’administration pénitentiaire fait travailler des dizaines de milliers de personnes, dit-il. Il est impossible qu’aucune d’entre elles ne porte le virus. En plus, les détenus n’ont bien sûr pas accès à l’eau et au savon comme tout un chacun. Exclure les prisonniers politiques, c’est les menacer de mort, puis se rendre responsable de leur mort. »

D’autant que l’épidémie leur inflige une double peine : l’allongement de leur procès. Pour cause de coronavirus, les audiences au tribunal sont suspendues au moins jusqu’à la fin du mois.

 Covid-19: première réunion jeudi du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra jeudi sa première réunion sur la pandémie de Covid-19 après des semaines de tergiversations notamment entre ses cinq membres permanents, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques.


Jeudi dernier, excédés par les divisions opposant entre autres la Chine aux États-Unis, paralysant l’instance, neuf membres non permanents sur dix avaient réclamé formellement une session du Conseil sur le Covid-19 avec un exposé du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

 Coronavirus: détenu au Sénégal, l’ex-président tchadien Hissène Habré se voit accorder une sortie de prison de 60 jours (officiel)

La justice sénégalaise a autorisé lundi l’ex-président tchadien Hissène Habré à quitter pendant 60 jours la prison de Dakar où il est détenu pour crimes contre l’humanité, car elle doit abriter la quarantaine de prévenus dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. (AFP)

Trump souhaite un prompt rétablissement à son «ami» Boris Johnson

Le président américain Donald Trump a souhaité lundi un prompt rétablissement à son « ami » Boris Johnson, après l’admission en soins intensifs du Premier ministre britannique, atteint du coronavirus.


« Nous avons été très tristes d’apprendre qu’il avait été placé en soins intensifs il y a peu de temps. Tous les Américains prient pour son rétablissement », a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche.


« Lorsque vous êtes placé en soins intensifs, c’est très très grave avec cette maladie », a-t-il ajouté, précisant que la Maison Blanche était en contact avec ses médecins pour voir. « Nous verrons si nous pouvons aider », a-t-il ajouté, sans autres précisions.