La réunion extraordinaire de l’OPEP+ prévue ce lundi est reportée à jeudi, le temps pour l’Arabie saoudite et la Russie de négocier la baisse de leur production et de revoir leur prix. Les États-Unis font pression en menaçant de taxer les importations de pétrole.

Donald Trump s’impatiente, après avoir annoncé jeudi une baisse de production de 10 à 15 millions de barils par jour de la part de l’OPEP+. Il menace à présent de renforcer les sanctions contre Moscou et de taxer les importations de pétrole. Les États-Unis continuent en effet d’importer du brut, même s’ils sont devenus le premier producteur de la planète. Ils n’ont, en particulier, jamais autant acheté de pétrole russe

Fixation des prix d’Aramco repoussée à jeudi

La Russie et l’Arabie saoudite n’ont pas encore confirmé de baisse concertée de l’offre pétrolière. Depuis vendredi, le Kremlin et les autorités de Ryad ont surtout passé leur temps à se reporter mutuellement la responsabilité du plongeon des cours.

Renouer l’alliance OPEP+ est difficile. Tout l’enjeu réside dans les baisses de volumes que devront consentir les uns et les autres. Ce qui déterminera aussi la fixation des prix de chaque opérateur. Fait notable le géant saoudien Aramco, qui devait publier ses prix de vente ce dimanche, a reporté leur fixation à jeudi prochain, le jour où la réunion de l’OPEP+ a été reprogrammée. Le pétrole saoudien veut rester compétitif par rapport aux pétroles concurrents en fonction des quotas qui seront décidés.

Pas de quotas aux États-Unis

Les États-Unis, eux, ne semblent pas prêts à imposer des quotas à leurs compagnies. Ce n’est pas la solution préconisée à l’issue des concertations entre l’industrie pétrolière américaine et la Maison Blanche ou le secrétaire à l’énergie. Le poids de la loi antitrust qui interdit les cartels est encore trop fort aux États-Unis.

Geste du Canada et de la Norvège

En revanche des pays exportateurs qui ne faisaient jusqu’à présent pas partie de l’alliance OPEP+ ont indiqué qu’ils pourraient participer à un effort collectif substantiel de réduction de la production : le Canada, la Norvège. Oslo a déjà décidé dans le passé de réductions semblables dans les années 1990 et au-début des années 2000. Une époque où le pétrole ne valait guère plus de 30 dollars le baril, comme aujourd’hui.