Jean-Claude Ganga, ancien ministre des Sports du Congo-Brazzaville et président du comité olympique africain (ACNOA), est décédé ce 28 mars 2020 à l’âge de 86 ans. Le Congolais avait été le grand artisan de la création des Jeux Africains, dont la première édition s’est tenue en 1965 dans son pays.

C’est une figure du sport africain qui a disparu, ce 28 mars 2020. Jean-Claude Ganga, 86 ans, a rendu son dernier souffle près de Brazzaville, la ville qui l’a vu naître et à laquelle il avait offert la première édition des Jeux Africains.

Père fondateur du sport africain

Après des études écourtées, le Congolais se tourne vers l’enseignement; Il doit  aider ses parents à financer les soins d’un frère malade. Peu après l’indépendance de son pays, Jean-Claude Ganga devient le premier inspecteur de la jeunesse et des sports du Congo. Avec son ami Boniface Massengo, ancienne star du football brazzavillois, il plaide ardemment pour la création de Jeux olympiques pour toute l’Afrique, dans la lignée des Jeux de l’Amitié organisés sous l’égide de la France. Ganga prend alors son bâton de pèlerin et voyage à travers tout le continent pour convaincre les gouvernements de créer des comités nationaux olympiques affiliés au CIO.

En 1965, le rêve de Jean-Claude Ganga se réalise : sa terre natale accueille les premiers Jeux Africains. Dans la foulée, il contribue en 1966 à la création du Conseil Supérieur du Sport en Afrique (CSSA), une agence satellite de l’Organisation de l’unité africaine (l’ancêtre de l’Union africaine). Un CSSA qu’il va administrer jusqu’à 1979 et à une polémique sur sa gestion.

Chantre de la lutte contre l’Apartheid

Entre-temps, son organisation a été en première ligne dans la lutte contre l’Apartheid. Elle contribue grandement au boycott par de nombreuses nations africaines des Jeux de Montréal. Des JO 1976 auxquels participe la Nouvelle-Zélande, qui avait envoyé son équipe de rugby à XV en Afrique du Sud pour une tournée.

Après avoir fait office d’ambassadeur du Congo-Brazzaville dans plusieurs pays d’Asie durant les années 1980, Jean-Claude Ganga est nommé ministre des Sports. En 1989, il succède par ailleurs au Togolais Anani Matthia à la tête du comité olympique africain (ACNOA). Une ACNOA qu’il dirige durant une décennie, jusqu’à une polémique qui va mettre fin à sa carrière.

Exclu du CIO pour corruption

En 1999, Jean-Claude Ganga est exclu du CIO. Il est accusé d’avoir été corrompu dans le cadre de la candidature de Salt Lake City (États-Unis) pour l’attribution des Jeux d’hiver 2002. Durant les années qui suivent, le Congolais continue de clamer son innocence et menace de faire des révélations fracassantes sur le Comité international olympique.

En 2015, un Jean-Claude Ganga visiblement apaisé publie l’ouvre Il était une fois les Jeux Africains, quelques semaines après que la 11e édition des Jeux continentaux se soit déroulée à Brazzaville. « Je suis heureux, souriait-il alors, durant une séance de dédicaces à Paris.Il n’y a pas beaucoup d’auteurs qui sont encore présents lorsqu’on joue la pièce, cinquante ans après la première ».


Coronavirus: le syndicat mondial des footballeurs inquiet des baisses de salaires

Le syndicat mondial des footballeurs professionnels (Fifpro) s’est dit le 27 mars dernier « inquiet » face aux décisions de plusieurs clubs européens de placer au chômage technique leurs joueurs, ou de diminuer leurs salaires pour soulager des finances bouleversées par la pandémie de coronavirus. La Fifpro a appelé les clubs ayant des « difficultés financières » à « rencontrer leurs ligues nationales pour négocier des arrangements proportionnés et équitables ».



Coronavirus: les athlètes du Brésil sourds aux appels du président Bolsonaro

Au Brésil, la vie sportive est paralysée, comme ailleurs, à cause de la pandémie du Covid-19. Et en dépit des appels du président Jair Bolsonaro à la reprise d’une vie normale.

« Grâce à mon passé d’athlète, si j’étais contaminé, je ne m’inquièterais pas, car je ne ressentirais rien, à peine une petite grippe, ou un rhume », a déclaré le président du Brésil dans sa récente allocution à la nation. Cet ancien militaire qui a déjà été filmé, en public, faisant des pompes en costume-cravate, estime que le virus ne concerne que les personnes de plus de 60 ans.

Malgré ses 65 ans, Jair Bolsonaro, appelle donc à la reprise de l’activité dans son pays, en fustigeant la politique de « la terre brûlée » que provoque « le confinement de masse ». La présidence vient même de lancer une campagne « Pour la fin du confinement » dans les médias nationaux. Mais pour l’instant, le chef de l’État n’a pas été écouté.

Les gouverneurs de 26 États de la république fédérale préfèrent respecter les directives de prévention du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé. La vie économique est au ralenti, celle des sportifs à l’arrêt.

Dani Alves interpelle Bolsonaro

Un seul athlète célèbre, Dani Alves, s’est inquiété, et a osé interpeller le président. L’ancien footballeur du PSG et du Barça, qui porte aujourd’hui les couleurs du club de São Paulo FC, a donc écrit sur les réseaux sociaux : « Monsieur le président, je respecte beaucoup votre présidence […] mais (…) en tant que l’une des personnes les plus importantes de ce pays, vous devez également apporter le bien à notre pays et notre peuple », terminant par cette formule #RestezALaMaisonPourL’AmourDeVosProches.

« Pour le président c’est facile de parler », s’est indigné Jonathas Cristian de Jesus, premier sportif professionnel brésilien à être victime du Covid-19. « Même en étant un athlète, j’ai beaucoup souffert, alors imaginez quelqu’un de plus âgé », a expliqué au quotidien Folha de São Paulocet ancien footballeur de Corinthians, qui évolue en Espagne à Elche, un club de deuxième division.

D’autres sportifs du monde olympique, soulagés par le report des JO de Tokyo, ont aussi préféré prôner la prudence, et le confinement. « De toutes façons, le président a beau dire, tout est paralysé ici, les sportifs se protègent, ils sont volontairement en quarantaine », constate, depuis chez lui à São Paulo, le journaliste sportif et éditorialiste confiné Juca Kfouri.

Neymar fait polémique

Enfin, tous ne sont pas confinés ni seuls. Neymar, qui est rentré au Brésil à la suite des mesures annoncées en France le 16 mars dernier, est au contraire vu en mouvement ! Et peu soucieux, dans un État qui impose le confinement, des gestes barrières vantés par son coéquipier Marquinhos sur une vidéo du PSG.

Le numéro 10 de la Seleção a été vu au supermarché de la petite et historique cité balnéaire de Angra dos Reis, au sud de Rio où il a une grande maison. Et des photos postées sur son compte Instagram le montrent après un match de volley sur le sable, avec un groupe d’amis et son fils Davi-Lucca. Clichés qui ont immédiatement provoqués des critiques, alors que son compte Twitter continue à prôner « les gestes qui sauvent » et qu’il s’est filmé applaudissant les personnels de santé.

Sur ces réseaux sociaux, on lui réclame, à l’exemple de Cristiano Ronaldo ou de Lionel Messi, de faire un don en faveur de la lutte contre le coronavirus.

Le Championnat national en question

En tous cas, il n’y a plus de compétitions ni championnats au Brésil. Les dirigeants du football viennent d’octroyer aux joueurs des vacances, pour l’instant jusqu’à la mi-avril, avant d’examiner de possibles réduction de salaires. Des discussions ont lieu autour des championnats d’États, arrêtés à la dixième journée le 16 mars dernier, et menacés d’être annulés si le confinement perdurait.

La Confédération brésilienne de football voudrait assurer les 38 journées du championnat national, le Brasileirão, dont le coup d’envoi est prévu le 2 mai prochain. Du moins selon le calendrier d’avant l’arrivée du virus.