Le constructeur ferroviaire Alstom va racheter son concurrent canadien Bombardier Transport pour environ 6 milliards d’euros. Cette fusion prévue à l’horizon 2021 créerait un champion européen, mais doit pour cela être avalisée par la Commission européenne.
Après l’échec cuisant qu’a été l’interdiction par la Commission européenne de la fusion entre Alstom et Siemens il y a un an, la France et l’Allemagne avaient émis des appels pressants pour réformer les règles européennes de la concurrence. Ils ont été entendus par la Commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager. Elle s’est engagée en décembre à actualiser les règles pour faire face à la concurrence mondiale.
« Nous avons besoin de champions industriels européens, de défendre nos intérêts économiques et notre souveraineté économique, a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie. Et moi, je vois des États qui évoluent, une Commission européenne qui évolue. Il ne s’agit pas du tout de fragiliser le droit de la concurrence. Il s’agit d’adapter le droit de la concurrence à la réalité des rapports de force économiques mondiaux, pour que l’Union européenne puisse peser. Donc moi, j’ai confiance dans la capacité de la Commission européenne, des États européens, à évoluer sur ce sujet et à faire toute sa place à ce nouvel ensemble issu du rapprochement entre Alstom et Bombardier. »
« Nous sommes confiants », affirmait, lundi, le PDG d’Alstom quant à un feu vert éventuel. La première étape dans une telle opération est une notification formelle à la Commission européenne, mais il est évident que des contacts poussés ont déjà eu lieu. Si le PDG d’Alstom affiche une telle assurance, c’est, on peut l’espérer, que l’entreprise a tiré les leçons du dossier Siemens et trouvé de meilleurs relais auprès de la Commission. La situation a donc évolué depuis un an, ce qui est de bon augure pour la fusion d’Alstom avec Bombardier Transport.
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