Le coronavirus en Chine a déjà causé au moins 304 décès et plus de 12 500 personnes contaminées, selon le dernier bilan annoncé ce 1er février. Le pays est de plus en plus isolé avec des compagnies aériennes qui suspendent leurs vols à destination de la Chine. Outre l’impact humain et sanitaire les conséquences économiques de la crise se font déjà sentir sur l’industrie et la consommation.

Les écrans tactiles n’ont pas la côte en période d’épidémie, les écrans de cinéma et les files d’attentes aux caisses des magasins non plus. Après McDo, IKEA, Wallmart, Starbucks, Pizza Hutt ou encore KFC, c’est au tour d’Apple d’annoncer la fermeture d’une quarantaine de ses points de vente en Chine. Selon les analystes, cités par nos confrères de Caixin, le coronavirus a coûté près de 130 milliards d’euros de pertes à l’ensemble des services (restauration, tourisme, divertissement) lors de la première semaine des vacances du nouvel an lunaire.

La Chine, dont la croissance a atteint son plus bas niveau en 30 ans, espérait un rebond après avoir conclu le mois dernier une trêve dans la coûteuse guerre économique avec les États-Unis. Mais avec le coronavirus, tout est à nouveau remis en cause.

Crainte de conflits sociaux

Wuhan, l’épicentre de l’épidémie est aussi l’épicentre de l’industrie chinoise surtout dans le domaine automobile et électronique. Plusieurs usines vont y prolonger leurs congés annuels, alors que le taux d’emplois est surveillé comme le lait sur le feu par Pékin qui craint les troubles sociaux.

Difficile pourtant d’imaginer que cela puisse relancer la consommation. La peur du virus incite à rester à la maison, or certains livreurs ne livrent plus et les déplacements sont devenus compliqués : chauffeurs VTC ou taxi redoutent de prendre des passages infectés. Même chose pour l’industrie. Si les usines de masques et d’équipements médicaux tournent à plein régime, dans de nombreuses entreprises, les ouvriers ne sont pas retournés au travail. L’industrie du tourisme, qui pèse des milliards surtout pendant cette saison, est directement affectée. L’économie, comme la vie quotidienne des Chinois a ralenti.

9 milliards de dollars investis

La Banque centrale de Chine parle pour l’instant d’un impact limité et temporaire. Certains experts en Chine, dont Zhang Mong de l’Académie chinoise des sciences sociales, cité par le Guardian, estiment que la croissance annualisée pourrait tomber sous la barre des 6 % au premier trimestre.

Mais contrairement à l’épidémie du SRAS, qui est apparue pour la première fois en Chine en 2002, les autorités ont été plus promptes à agir. 60 milliards de yuans, 9 milliards de dollars, ont été investis pour répondre à la crise sanitaire.

Il faut dire que, depuis, la Chine est devenue la seconde économie mondiale. Si elle s’enrhume, l’impact sera encore plus dévastateur pour la région asiatique déjà affectée et pour le monde dont un tiers des richesses est produit en Chine.