C’est le premier contentieux climatique contre une entreprise française : 4 associations et 14 collectivités locales se sont réunies pour assigner ce mardi Total devant la justice, en raison d’un plan de vigilance inadéquat avec l’accord de Paris sur le climat.
La loi sur le devoir de vigilance de mars 2017 impose aux grandes entreprises françaises – de plus de 5 000 salariés en France ou 10 000 dans le monde – un devoir de vigilance sur leurs activités et celles de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants. Ces entreprises doivent établir, publier et mettre en œuvre un plan de vigilance pour identifier et prévenir les risques qu’elles font peser notamment sur l’environnement. Le pétrolier français Total est donc soumis à cette loi.
Dans cette action contre la multinationale Total, celles et ceux qui œuvrent au plus près des populations sont partie prenante, en particulier l’association Les Éco Maires.
« Du côté des collectivités locales, l’action elle est réfléchie par les conséquences duréchauffement climatique. Aujourd’hui un maire c’est celui qui répare, qui accompagne et qui atténue les effets du réchauffement climatique. Donc on s’est dit pourquoi être juste ceux qui finalement en bout de course sont là pour réparer, les élus peuvent agir autrement, ils peuvent agir en amont pour diminuer la pression sur les territoires », commente Maud Lelièvre, élue municipale à St Denis, en banlieue parisienne et déléguée générale de l’association.
Champneuville est un tout petit village de l’est de la France, le maire, Daniel Lefort, a fait voter la mise en demeure du pétrolier par le conseil municipal.
« Nous on est une petite commune qui s’est engagée dans la mise en pratique du développement durable sur notre territoire, donc en essayant de prendre un maximum de critères de développement durable dans nos projets, que ce soit pour la rénovation de notre mairie ou de notre salle de fêtes ou la requalification de friches. Donc on estime qu’on fait un certain nombre d’efforts alors qu’on est plutôt petits et pauvres et que les puissants et les riches ne font pas les efforts nécessaires alors qu’il y a urgence à agir par rapport au dérèglement climatique », explique Daniel Lefort.
Et le juge pourrait bien leur donner raison, puisqu’il s’agit, somme toute, de faire respecter la loi.
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