Cette semaine à Davos, Donald Trump s’est adressé aux dirigeants du monde économique avec fierté: « Nous sommes au milieu d’un boom économique, a-t-il déclaré, un comme le monde n’a jamais vu jusqu’ici ! » Ce message très optimiste du président américain est-il fiable ?
Nous avons bien raison de le demander, car Donald Trump, c’est le roi de l’infox ! Et c’est le Washington Postqui le clamait il y quatre jours. Depuis qu’il a pris possession du Bureau ovale il y a trois ans, il a lâché plus de 16.200 infox !
Le quotidien a tenu les comptes : 20% des infox communiquées par le président américain sont diffusées sur twitter… Il tourne à une moyenne de 15 Infox par jour, et une sur cinq concerne l’économie ou l’emploi ! Ce qui nous ramène à Davos : une économie américaine florissante comme jamais, c’est une déclaration que Donald Trump fait souvent. Mais qu’il faut prendre avec des pincettes.
Le président américain affirme que l’économie américaine était dans un mauvais état lorsqu’il a récupéré les clés de la Maison Blanche…
C’est vrai, la croissance de la première année de présidence Trump était supérieure à celle de la dernière année de la présidence Obama – surtout grâce au nouvel abattement d’impôt de l’administration Trump. En revanche, c’est de l’infox de dire que tout allait mal. En fait, Donald Trump a profité de ce qui avait été mis en place durement, mais sûrement par le président Obama.
Lors de sa première année au pouvoir, il aura créé près de 2,2 millions d’emplois – c’est moins que ce qui a été créé chaque année de présidence du deuxième mandat Obama par exemple.
La phrase la plus importante de sa déclaration à Davos, c’est celle du « boom économique ». Qu’en est-il vraiment de la situation économique de votre côté de l’Atlantique ?
Ce n’est pas une infox pour le coup, l’économie américaine se porte bien. Le taux de croissance a augmenté entre 2 à 3% sous Donald Trump. Mais quand il clame que c’est la meilleure situation économique vue dans l’histoire des États-Unis, c’est de l’infox. À la fin des années 90, sous la présidence Clinton, la croissance a avoisiné les 4 points quatre années de suite. On en est encore loin. Le chômage est en baisse certes, et les salaires ont augmenté, mais ce que les chiffres cachent, c’est la disparité dans la redistribution. Les classes moyennes basses en souffrent le plus.
Pourtant, devant les leaders du monde économique, il n’a pas hésité à dire que « pour la première fois en plusieurs décennies, la fortune ne se concentrait plus que dans quelques mains » (aux États-Unis) …
Ça, c’est une belle infox. Les inégalités ne cessent de se creuser. Le Bureau du recensement le dit lui-même : l’écart entre les plus et les moins aisés a encore augmenté en 2019. C’est même le plus grand jamais enregistré depuis qu’il a commencé à mesurer cet indicateur il y a plus de 50 ans. Et c’est sûrement un message pour séduire son électorat.
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