À Bogota, mardi, des affrontements avec la police ont émaillé les manifestations, disséminées dans la ville. Une journée à valeur de test pour la nouvelle maire issue du parti vert qui avait promis de n’utiliser la police anti-émeutes qu’en dernier recours
Les manifestations ont repris mardi contre la politique sociale du président Ivan Duque et en défense de l’accord de paix avec la guérilla. La date du 21 janvier était symbolique. Les manifestants voulaient faire savoir au gouvernement que la mobilisation entamée il y a deux mois continue. Johana 40 ans est revenue sur la place Bolivar, dans le centre de Bogota.
« Nous manifestons depuis l’année dernière pour des raisons diverses, rappelle-t-elle. Au début, ce sont les étudiants qui ont commencé pour protester contre le coût des études en Colombie. Ensuite, le mouvement a grandi pour exprimer un malaise social généralisé. L’autre sujet important, c’est l’accord de paix. »
À deux rues de là, les gaz lacrymogènes fusent. Foulard sur le nez, John 20 explique : « On veut avancer et ils nous ont lancé des gaz de façon indiscriminée alors qu’il y a des enfants et des personnes âgées, s’indigne-t-il. Même les mères de famille, agentes de paix, en ont reçu. »
Claudia Lopez à l’épreuve
Les agents et agentes de paix sont des civils chargés de promouvoir le dialogue entre la police et les manifestants. Ils font partie de la stratégie mise en place par la nouvelle maire qui a pris ses fonctions le 1er janvier, Claudia Lopez, pour limiter les violences des manifestations. Le bilan de cette première expérience est mitigé, a-t-elle admis. De nouvelles manifestations devraient avoir lieu dans les prochains jours.
Au total, 165 marches, rassemblements et blocages routiers ont été répertoriés dans tout le pays et 94 personnes arrêtées, la majorité dans la capitale, selon la police.
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