Si lundi est un jour férié aux États-Unis, tous les élus se préparent activement à aborder la journée historique du mardi 21 janvier, où doit s’ouvrir le procès en destitution de Donald Trump au Sénat.

Le président est furieux de devoir affronter un procès en destitution. Il l’a fait savoir en lettres capitales sur Twitter, mais il affiche un optimiste sans faille : « Le procès va être rapidement mené et chacun sait qu’il n’aboutira à rien », a-t-il assuré. Donald Trump passe le week-end dans sa résidence de Floride, avant de s’envoler lundi pour la Suisse où il va participer au Forum économique de Davos.

Kenneth Star, ex-procureur de l’affaire Lewinsky aux côtés de Trump

Pour le défendre devant le Sénat, le président a fait appel à l’ex-procureur Kenneth Starr. Celui-ci connaît bien la procédure : c’est lui qui avait accablé Bill Clinton dans le cadre de l’affaire Monica Lewinsky. À ses côtés figurera notamment le célèbre constitutionnaliste Alan Dershowitz.

Les sénateurs qui officieront comme jurés ont tout le week-end pour réfléchir à leur positionnement, notamment sur la question cruciale des témoins. Les démocrates insistent pour entendre notamment John Bolton, ex-conseiller national à la sécurité qui a affirmé qu’il se présenterait s’il était convoqué, et qu’il avait des choses à dire. Et Mick Mulvaney, le directeur de cabinet de Donald Trump.

Reporter le vote le plus tard possible

Mais le chef de la majorité républicaine au Sénat souhaite reporter ce vote le plus tard possible. Les scrutins de la journée de mardi, à la majorité simple, concerneront avant tout le temps de parole dévolu à l’accusation, et celui réservé aux questions des sénateurs.

Le Sénat américain ouvre solennellement le procès en destitution de Trump

Le procès de Donald Trump devant le Sénat a formellement commencé, jeudi.

Les sénateurs qui vont juger le président ont prêté serment au cours d’une séance particulièrement solennelle, en commençant par l’entrée dans l’hémicycle du Sénat du président de la Cour suprême en toge noire dans un silence total.

Le plus haut magistrat du pays a lui-même prêté serment sur la Bible avec parfois une certaine hésitation. Il faut dire que c’est seulement la troisième fois de l’histoire qu’un tel évènement se produit au Capitole.

John Roberts a ensuite procédé à la prestation de serment collective, avec cette image forte : 100 sénateurs américains, tous debout, main droite levée pour jurer de juger le président américain de façon impartiale, conformément à la Constitution.

Juste avant, les 7 élus démocrates de la Chambre désignés pour être les procureurs de Donald Trump lors de son procès ont lu son acte d’accusation. Un acte voté le 18 décembre, selon lequel le président a fait pression sur l’Ukraine pour trouver des éléments compromettants sur son rival démocrate Joe Biden.

« Donald Trump a été mis en accusation pour des crimes et délits graves », a lu avec émotion le procureur en chef Adam Shiff. Le procès du 45e président des États-Unis est donc bel et bien lancé, les auditions doivent débuter mardi pour durer près de deux semaines. Mais il a peu de chance d’aboutir.

Malgré de nouvelles déclarations d’un adjoint de son avocat assurant qu’il était parfaitement au courant de la diplomatie parallèle menée en son nom en Ukraine, Donald Trump est toujours soutenu en bloc par les républicaines, majoritaires au Sénat.