C’est ce lundi 13 janvier que s’ouvre à Paris le procès de l’ancien patron sénégalais de l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme, de 1999 à 2015. Lamine Diack est poursuivi pour corruption, abus de confiance et blanchiment en bande organisée, notamment pour son implication présumée dans système de corruption voué à protéger des athlètes russes dopés. À ses côtés, cinq autres acteurs présumés dont son fils, Papa Massata Diack qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Actuellement à Dakar, il sera représenté par des avocats.
Nous sommes en 2011. Vingt-trois athlètes russes sont soupçonnés de dopage. Une situation délicate pour la Russie, alors que se profilent les JO de 2012 et surtout, les Mondiaux d’athlétisme de 2013 à Moscou.
L’IAAF, elle, manque d’argent. C’est dans ce contexte que Lamine Diack aurait passé un accord avec Valentin Balakhnitchev, alors président de la Fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF : retarder les procédures de sanction contre ces athlètes en contrepartie d’une entente sur des contrats de sponsoring et de diffusion des Mondiaux avec des sociétés russes. Il aurait aussi obtenu que la Russie finance l’opposition à Abdoulaye Wade lors des campagnes électorales de 2012 à hauteur de 1,5 million d’euros.
Si aujourd’hui ses avocats rejettent toutes les accusations portées contre lui, Lamine Diack, d’après l’ordonnance de renvoi, a reconnu l’existence d’un accord devant les enquêteurs ; des enquêteurs qui estiment que son fils, Papa Massata Diack, alors conseiller marketing de l’IAAF a joué un « rôle central » dans ce système de corruption, appuyé par Habib Cissé, ex-conseiller de Lamine Diack. Papa Massata Diack ne sera pas au procès, tout comme Valentin Balakhnitchev et Alexei Melnikov, ex-entraîneur des courses de fond russe.
Ces cinq hommes, selon l’accusation, auraient dans ce même dossier soutiré un total d’environ 3,8 millions dollars à des athlètes en échange d’une protection contre des sanctions. Enfin, Lamine Diack est également accusé d’avoir permis à son fils de s’approprier plusieurs millions d’euros de recettes de l’IAAF sur des contrats avec des sponsors.
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