Les tensions montent au Moyen-Orient en ce début janvier, et pourtant on n’observe pas de flambée des cours du pétrole. Pour 2020, les analystes parient sur une hausse plutôt modérée des prix.

Le cours du baril de Brent ont à peine dépassé les 66 dollars jeudi après les affrontements autour de l’ambassade américaine à Bagdad. Les marchés pétroliers semblent ignorer la recrudescence des tensions au Moyen-Orient et particulièrement en Irak, le deuxième producteur de l’OPEP.

Coup de frein de la production américaine

Pourtant les facteurs de hausse des prix du brut ne manquent pas. L’OPEP élargie diminue de nouveau de 500 000 barils sa production quotidienne à partir de ce mois de janvier. A plus long terme, on entrevoit un plafonnement, voire un déclin de la production de pétrole de schiste aux États-Unis, au deuxième semestre 2020. Les petites compagnies américaines connaissent de plus en plus de difficultés financières et le nombre de puits est en train de chuter.


Enfin la perspective d’un accord commercial entre la Chine et les États-Unis, dont Donald Trump a annoncé la date, le 15 janvier prochain, et le lieu, la Maison Blanche, devrait propulser les cours. Mais ce n’est pas le cas.

Mais la demande de pétrole ralentit

Les marchés pétroliers restent prudents. On ne sait pas encore quel sera le réel impact de l’accord sino-américain sur l’économie mondiale et donc sur la demande de pétrole, alors que l’on voit déjà le ralentissement de l’Inde, le deuxième consommateur de brut derrière la Chine. Certains prédisent que la demande mondiale de pétrole pourrait en 2020 augmenter de moins de 1 %, pour la première fois depuis 2014.

La Russie prête à quitter l’OPEP

Du côté de l’offre, malgré le ralentissement annoncé du boum des schistes américains, il y a toujours des risques d’excédents pétroliers, avec les nouveaux barils de Norvège et du Brésil, attendus en 2020. Enfin le front commun de l’OPEP et de la Russie, qui modéraient l’offre pétrolière depuis trois ans, pourrait éclater cette année : « Nous devrons prendre la décision de nous retirer progressivement, a déclaré le ministre russe de l’Énergie, afin de préserver notre part de marché ».


Dans ce contexte la hausse des prix envisagée pour 2020 reste modeste, de quoi contenter Donald Trump, l’année de la présidentielle américaine : le baril devrait coûter en moyenne 63 dollars, selon le panel d’analystes de Reuters.