Le nouvel accord commercial signé il y a un an entre les États-Unis, le Mexique et le Canada devait être ratifié d’ici la fin de l’année. Mais le durcissement d’une clause américaine sur l’acier mécontente fortement le Mexique.
L’acier pourrait faire obstacle à l’accord de libre-échange nord-américain. L’acier que le Mexique consomme pour fabriquer des véhicules ensuite exportés dans toute la région des Amériques. On le sait, les plus grands constructeurs mondiaux sont au Mexique : General Motors, Nissan, Fiat-Chrysler, Volkswagen…
Or dans le cadre de l’accord commercial avec les États-Unis et le Canada, le représentant américain au commerce Robert Lighthizer a imposé une nouvelle exigence : que non seulement les pièces, mais l’acier brut utilisé dans l’industrie automobile mexicaine provienne à 70 % d’Amérique du Nord. Sinon, les droits de douane sur les voitures fabriquées au Mexique seront rétablis.
Japon, Corée du Sud et Brésil grands fournisseurs d’acier du Mexique
Le ministre mexicain des Affaires étrangères refuse que la proposition américaine s’applique dès la ratification de l’accord. Marcelo Ebrard estime que cela nuirait à l’industrie automobile mexicaine et il demande un délai de 5 ans. Le Mexique importe en effet près de la moitié de son acier (11 millions de tonnes l’an dernier). Les aciers plats proviennent en premier lieu des États-Unis, mais aussi énormément du Japon et de Corée du Sud…
Le Canada, avec ses aciers longs, n’est lui que le sixième fournisseur du Mexique, loin derrière le Brésil, qui a fourni huit fois plus de produits semi-finis d’acier à l’industrie mexicaine en un an. La Russie a de son côté quintuplé ses exportations. L’Allemagne et la Chine sont également devenues des fournisseurs importants. Un afflux d’acier vers le Mexique dû à la fermeture des États-Unis aux aciers des autres continents, sur lesquels Washington a maintenu des taxes depuis un an.
Le négociateur en chef du Mexique part très remonté pour les dernières discussions avant la ratification au Congrès des États-Unis. Quelques jours après une autre exigence américaine que le président mexicain a considérée comme un affront, à savoir que des superviseurs des États-Unis viennent au Mexique pour vérifier si le nouveau droit du travail, modifié en vue de l’accord, est bien appliqué dans les usines mexicaines.
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