Pour la première fois depuis 2008, la déforestation en Amazonie a dépassé le seuil des 10.000 kilomètres carrés. Selon l’INPE (Institut national des études spatiales), les données révèlent une progression de 74,5% de la déforestation dans les territoires indigènes. La plus grande forêt du monde a perdu près de 10.000 kilomètres carrés en un an.
La déforestation en Amazonie brésilienne a dépassé le seuil des 10.000 kilomètres carrés pour la première fois depuis 2008 entre août 2018 et juillet 2019, en hausse de 43% par rapport aux 12 mois précédents, selon des chiffres officiels actualisés jeudi. Ces données révèlent une progression encore plus importante, de 74,5%, de la déforestation dans les territoires indigènes en un an, selon l’INPE, l’institut national des études spatiales. Au total, la plus grande forêt tropicale du monde a perdu 10.100 km2 en un an, contre 7.033 km2 entre août 2017 et juillet 2018.
Ces chiffres révisent un précédent bilan publié le 18 novembre qui faisait état de la déforestation de 9.762 km2 sur l’année écoulée en juillet dernier. La surface déboisée est la plus vaste depuis 2008, lorsque 12.287 km2 de forêt amazonienne avaient été perdus en 12 mois.
Une accélération entre août et juillet 2018
En ce qui concerne les terres indigènes, la déforestation s’est accélérée entre août 2018 et juillet dernier, atteignant 423,3 km2, contre 242,5 km2 lors des 12 mois précédents, selon l’INPE (+74,5%), soit la surface la plus élevée depuis le début de ces compilations, en 2008. A lui seul, le grand Etat amazonien du Para (nord) a représenté 44% de la déforestation totale pendant cette période de 12 mois et 75% de la déforestation des terres indigènes.
Le Brésil détient plus de 60% de l’Amazonie. Jair Bolsonaro, partisan du développement en Amazonie des activités minières et agricoles, au grand dam des défenseurs de l’environnement, a affirmé la semaine dernière que la déforestation, comme les incendies qui l’accompagnent, étaient liée à des pratiques traditionnelles à certaines périodes de l’année. “Vous n’allez pas en finir avec la déforestation ni les incendies, c’est culturel”, a-t-il dit alors que les foyers ayant ravagé des régions entières d’Amazonie en août et septembre ont choqué la communauté internationale. Mais “plus on déboise -pour faire de la place pour l’élevage bovin et les cultures agricoles – et plus il y a de foyers” d’incendies a constaté l’IPAM, l’Institut de recherche sur l’environnement sur l’Amazonie.
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