Reportage devant la Maison Blanche, à Washington, où opposants et partisans de Donald Trump manifestent leur soutien ou leur rejet du président américain.

Dans un an, le 4 novembre 2020, les États-Unis connaîtront le nom de leur nouveau président. Donald Trump pavoisera-t-il comme en 2016 après une nouvelle victoire ou sera-t-il chassé par un démocrate après un seul mandat à la Maison Blanche ? Seule certitude : l’Amérique est plus divisée que jamais.

Cette semaine, les opposants de Donald Trump manifestent chaque jour en silence devant la Maison Blanche à midi et à 18h. Sur les grandes banderoles qu’ils déploient, on peut lire : « Trump ment » ; « Arrêtez Trump » ; « Il est temps ». « Nous sommes ici pour demander à ce que Donald Trump soit démis de ses fonctions. C’est un criminel, un escroc, un menteur, un raciste. Il n’a pas sa place en tant que président et on veut qu’il s’en aille », clame Helen Kaufman.

Mais la Maison Blanche est aussi le lieu de rassemblement des partisans du président, et notamment des touristes venus du reste des États-Unis pour visiter la capitale fédérale. « Je crois dans le capitalisme et je crois dans la liberté. Et en ce moment, vu les candidats qui sont déclarés, le président Trump est le meilleur pour cela. Donc, oui, je voterai pour lui », affirme Chris, du Texas.

À un an du scrutin présidentiel, la base électorale de Donald Trump lui reste fidèle. Les démocrates, eux, n’ont pas encore désigné leur candidat. Samedi, Beto O’Rourke s’est retiré de la course à la présidentielle après des mois de sondages décevants et des difficultés à trouver des financements. Ils sont encore 17 prétendants à l’investiture.

Le pari très risqué de l’impeachment

La procédure de destitution engagée contre Donald Trump ne fait que creuser le fossé entre partisans et opposants du président. L’hôte de la Maison Blanche l’assure : la procédure lancée contre lui au Congrès, au lieu de l’affaiblir, galvanise son propre camp. De fait, le nombre de donateurs au budget de la campagne du président a augmenté d’au moins 50 000 au cours du mois écoulé.

Rien ne semble ébranler la base électorale du président. Les outrances de Donald Trump, ses écarts de langage et ses tweets inquisiteurs séduisent une population hostile à la classe politique traditionnelle. Et dans le camp républicain, très rares sont ceux qui avouent un quelconque trouble devant les pressions exercées par le président sur son homologue ukrainien.

Le débat sur la procédure de destitution, les interrogations sur son calendrier accaparent toutes les autres questions et les démocrates risquent d’y perdre des plumes. C’est en axant leur campagne sur l’assurance maladie et sur d’autres sujets qui préoccupent les Américains qu’ils ont reconquis une majorité à la chambre lors des dernières élections.

La tâche des démocrates est également compliquée par le fait qu’aucun candidat ne se détache encore nettement du lot dans leur camp. De son côté Donald Trump peut surfer sur la bonne santé de l’économie. Et continuer de se poser en victime d’une procédure qui n’a que très peu de chances d’aboutir.