C’est la confusion qui règne à Port-au-Prince alors que ce lundi, le président haïtien Jovenel Moise avait convoqué une séance au Sénat pour que la plus haute chambre du pays ratifie son choix de nommer Fritz William Michel au poste de Premier ministre. Selon les premières informations, des tirs ont retenti dans l’enceinte du Palais législatif alors qu’au même moment un attroupement se formait à ses abords.
C’est un sénateur haïtien, Ralph Fethiere, qui aurait tiré par accident, selon Patrice Dumont, un autre sénateur, interrogé par la radio locale Vision 2000. Deux personnes au moins auraient été blessées: un membre de la sécurité du Sénat et un photojournaliste, Dieu Nalio Chéry. Pour l’instant aucune information ne circule concernant leur état de santé.
Le sénateur Jean-Marie Ralph Fethière, élu du parti au pouvoir, a expliqué avoir agi pour se défendre face à ces manifestants de l’opposition qui avaient fait irruption dans l’enceinte du palais législatif pour empêcher la tenue de la séance. « Je me suis défendu. La légitime défense est un droit sacré », a déclaré M. Fethière à un média haïtien, en ajoutant qu’il ignorait qu’un journaliste ait été touché, selon l’AFP.
Le président avait reporté son voyage à New York…
C’est un incident qui s’est déroulé alors que devant le palais législatif une foule se rassemblait pour dénoncer le passage en force que tentait de réaliser le président Jovenel Moise. Ce dernier a convoqué à la dernière minute une séance au sénat pour que la chambre haute du pays donne son aval à la nomination de Fritz William Michel, dernière étape à franchir pour que ce choix soit officiel.
Jovenel Moise avait décidé de reporter à mardi son départ pour New York où il doit assister à l’Assemblée générale de l’ONU car il souhaitait quitter Port-au-Prince avec un gouvernement enfin installé. Ce qui ne sera pas le cas puisque la séance a d’ores et déjà été annulée. Un peu plus tôt dans la matinée, le président du sénat Carl Murat Cantave s’était plaint du chaos régnant aux alentours du Palais législatif, accusant même la police de ne pas faire son travail.
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