Après son arrivée au pouvoir fin juillet, Boris Johnson a ouvert des discussions avec Bruxelles, sans toutefois présenter jusqu’ici de nouvelles propositions pour sortir de l’impasse.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé mardi qu’il déposait une motion au Parlement pour convoquer des élections anticipées, juste après avoir été désavoué par les députés qui ont adopté une motion visant à obtenir un report duBrexit, prévu le 31 octobre.

21 élus conservateurs hostiles à Johnson

Le texte a été adopté par 328 voix pour (301 contre), réunissant députés de l’opposition mais aussi 21 élus conservateurs hostiles à une sortie de l’Union européenne sans accord envisagée par Boris Johnson, qui est résolument opposé à un report. Le Premier ministre avait déjà perdu dans la journée sa majorité absolue au Parlement avec la défection d’un député conservateur pour le petit parti europhile libéral démocrate. Son gouvernement avait annoncé avant le vote des députés que s’il le perdait, il convoquerait des élections anticipées le 14 octobre.

La motion sur les élections sera examinée mercredi par le Parlement et doit réunir deux-tiers des voix pour être adoptée. Mercredi également, les députés se prononceront sur un projet de loi demandant au Premier ministre d’obtenir un report du Brexit auprès de Bruxelles.  Les Britanniques ont voté à 52% lors d’un référendum en juin 2016 pour sortir de l’UE. 

Le bilan provisoire de l’ouragan Dorian aux Bahamas passe à 7 morts

L’ouragan Dorian, rétrogradé en catégorie 2, se dirigeait très lentement vers les États-Unis mardi soir après avoir dévasté l’archipel des Bahamas et provoqué la mort de sept personnes, un bilan qui devrait encore s’alourdir a averti son Premier ministre.

Le bilan de l’ouragan Dorian est passé de 5 à 7 morts aux Bahamas a annoncé mardi soir le Premier ministre de cet archipel des Caraïbes, Hubert Minnis, ajoutant que d’autres victimes étaient à redouter. “Nous pouvons nous attendre à d’autres morts”, a déclaré Hubert Minnis lors d’une conférence de presse.

Au moins 61.000 personnes auraient besoin d’aide alimentaire aux Bahamas. Un pêcheur des Bahamas, Howard Armstrong, a décrit une scène d’horreur, avec de l’eau arrivant par le toit. “On s’en sortait jusqu’à ce que l’eau ne cesse d’arriver et que tous les appareils ménagers se mettent à tourner autour de la maison comme dans une machine à laver”, a-t-il raconté à la chaîne CNN. “Ma pauvre femme a fait de l’hypothermie et était debout sur les armoires de la cuisine jusqu’à ce qu’elles se désintègrent. J’étais avec elle et elle s’est tout simplement noyée”.

Les îles Abacos et Grand Bahama, sur lesquelles Dorian s’est acharné avant de reprendre sa route destructrice, étaient encore largement coupées du monde mardi. Au moins 61.000 personnes auraient besoin d’aide alimentaire aux Bahamas, a estimé mardi l’ONU. La Croix-Rouge avait indiqué la veille que quelque 13.000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites dans les îles Abacos et Grand Bahama.

Bolsonaro annule sa présence à un sommet régional sur l’Amazonie

Le président brésilien “doit suivre un régime à base de liquide à partir de vendredi”, deux jours avant de subir une intervention chirurgicale à l’abdomen.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a annulé pour raisons médicales sa participation à un sommet régional sur les incendies en Amazonie prévu vendredi en Colombie, a annoncé lundi son porte-parole.

“Le président doit suivre un régime à base de liquide à partir de vendredi”, deux jours avant de subir une intervention chirurgicale à l’abdomen, ce qui rend son voyage “pratiquement irréalisable”, a déclaré le porte-parole de Jair Bolsonaro, Otavio Rego Barros. Il a ajouté que le Brésil enverra un “remplaçant” ou demandera le report de la réunion programmée à Leticia, une ville située en Amazonie colombienne sur la triple frontière entre la Colombie, le Pérou et le Brésil.

Une quatrième opération en un an

Ce sommet avait été proposé par le Pérou et la Colombie le 27 août, alors que les incendies en Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde dont la majeure partie est située au Brésil, suscitaient l’inquiétude de la communauté internationale. Jair Bolsonaro doit être opéré dimanche pour la quatrième fois depuis l’attentat à l’arme blanche qui avait failli lui coûter la vie durant sa campagne électorale le 6 septembre 2018. Il doit être réopéré pour “une hernie incisionnelle” à l’abdomen, c’est-à-dire une éventration de la paroi abdominale, suivie de dix jours de convalescence, selon ses médecins d’un grand hôpital de Sao Paulo (sud-est).

Jair Bolsonaro a affirmé lundi que cette opération ne l’empêchera pas de se rendre à New York pour défendre la position du Brésil sur l’Amazonie devant l’Assemblée générale de l’ONU le 24 septembre. “Je vais me présenter devant l’ONU même si ce doit être en fauteuil roulant ou sur un brancard, je vais y aller parce que je veux parler de l’Amazonie”, a dit le président à Brasilia devant des journalistes.

Les incendies qui font rage dans diverses régions de l’Amazonie ont mis le Brésil sous une intense pression internationale. Ils ont provoqué une crise diplomatique avec la France, dont le président Emmanuel Macron a déclaré que la question de la souveraineté de la plus grande forêt tropicale du monde était ouverte car elle est essentielle dans la régulation climatique de la planète tout entière.

1.390 départs de feu enregistrés pour la seule journée de dimanche

Jair Bolsonaro a conditionné à plusieurs reprises une acceptation par le Brésil de l’aide de 20 millions de dollars débloquée par les pays du G7 pour lutter contre les incendies à une rétractation de Emmanuel Macron. “Nous n’accepterons l’aumône d’aucun pays dans le monde au prétexte de protéger l’Amazonie”, a insisté Jair Bolsonaro lundi.

Entre le mois de janvier et dimanche dernier, les satellites de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) ont recensé 91.891 départs de feu au Brésil, soit un record pour cette période depuis 2010. Environ 52% de ces incendies ont eu lieu en Amazonie. Un total de 1.390 départs de feu ont été enregistrés pour la seule journée de dimanche.

Jair Bolsonaro n’est pas allé en Amazonie depuis le déclenchement de la crise actuelle, et un seul ministre de son gouvernement a jusqu’ici survolé une région affectée par les feux de forêt. Le président d’extrême droite a soutenu depuis son arrivée au pouvoir les activités minières dans des réserves indigènes et autres zones protégées, et estime que des pays profitent de la préservation de l’Amazonie pour s’ingérer et remettre en question la souveraineté brésilienne.


Afrique du Sud: la fièvre xénophobe sème le chaos à Johannesburg

En Afrique du Sud, ces dernières heures ont été marquées par la violence contre les ressortissants étrangers (Africains). Depuis dimanche 1er septembre, des centaines de magasins ont été vandalisés et on compte trois morts selon autorités à Johannesburg. Ce lundi, la journée de mobilisation de certains Sud-africains, qui veulent se débarrasser des étrangers, continue. Ce mouvement de contestation a été lancé par les chauffeurs routiers, qui arrêtent depuis plusieurs semaines les conducteurs étrangers et brûlent leurs cargaisons. Le mouvement s’était amplifié la semaine dernière dans le centre de la capitale Pretoria, avec le pillage de nombreux magasins tenus par des migrants.

C’est un mouvement national lancé par plusieurs corporations. Deux en particulier : les chauffeurs de poids lourds ainsi que les associations de taxis. Comme la semaine dernière à Pretoria, ce sont les chauffeurs de taxis de la ville de Johannesburg qui sont allés brûler des dizaines de magasins appartenant à des étrangers.

Ces violences ne sont pas récentes. Depuis un an, les conducteurs étrangers, Zimbabwéens, Congolais ou Zambiens sont persécutés sur les routes car accusés de voler le travail des locaux. 200 sont morts dans ces violences depuis un an.

Aujourd’hui, c’est donc l’heure d’en découdre, selon les conducteurs sud-africains, qui ont installé des barrages informels sur de nombreuses routes du pays. Mais en réalité le gros des violences se concentrent jusque-là dans au moins sept quartiers de Johannesburg depuis dimanche soir, où de simples citoyens viennent détruire piller et brûler.

Aucun magasin sud-africain n’a été vandalisé

Dans le sud de Johannesburg, dans le quartier de Turffontein, plus de 500 habitants s’en sont pris à une dizaine de magasins, pillant tout sur leur passage. Il est très clair que les établissements visés appartiennent à des étrangers, des Pakistanais, Somaliens ou Nigérians. Aucun magasin sud-africain n’a été vandalisé. C’est le cas du magasin de Sebastian qui lui, est sud-africain.

« Ils ont décidé de cibler les magasins des migrants, des Congolais et des Pakistanais. Ils n’ont pas touché aux Sud-Africains. C’est injuste car ces gens travaillent dur. Regardez, si vous jetez un œil, c’est vide maintenant », constate-t-il.

Sivuyile Nama est porte-parole de la communauté, responsable des pillages. Il explique l’action des criminels et le ras le bol de ses concitoyens. « L’Afrique du Sud accueille un nombre impressionnant de migrants. Peut-être même le plus de réfugiés dans le monde ! Donc qui est supposé s’occuper d’eux ? », interroge-t-il avant de pointer du doigt le gouvernement. « Les gens veulent du travail et le gouvernement ne nous donne aucune solution. Et on a besoin d’une sortie de crise très rapidement dans ce pays », ajoute-t-il.

Est-ce alors une nouvelle vague d’attaques xénophobes ? Du côté des autorités, on calme le jeu. Le ministre de la Police, Bheki Cele, préfère parler de criminalité.

« Pour moi, c’est de la simple criminalité. Les gens volent mais pour le moment, il n’y a rien qui me fasse dire qu’il y a un conflit entre Sud-Africains et les étrangers. On parle de criminalité, pas de xénophobie », dit-il.

Pourtant, le motif des manifestants était clair. Leur communiqué disait. « Trop c’est trop. Les étrangers dehors ! ».

Les étrangers, des boucs émissaires

La situation est extrêmement tendue dans le reste de la métropole. Les boutiques du centre-ville sont fermées pour la plupart. Les policiers sont accusés d’inaction par la société civile. En fait, ils sont complétement dépassés par ces rassemblements spontanés. Ils n’ont pas pu empêcher la mort de trois personnes la nuit dernière. Trois personnes brûlées dans leur magasin, juste après avoir vu des dizaines de Sud-Africains casser la vitrine et voler leurs produits. 

Cette léthargie n’étonne pas Johan Burger, un spécialiste des questions policières, à l’Institut d’études de sécurité de Pretoria. « On affirme parfois que la police est sur place mais qu’elle reste les bras croisés. Dans le passé, la police a déjà répondu à cette accusation, expliquant qu’elle ne peut pas se permettre de prendre en chasse chacun des pilleurs parce que les policiers risqueraient d’être entraînés dans des quartiers difficiles où ils pourraient d’être agressés et même tués par des bandes criminelles. Je rappelle que peu de pays au monde sont plus dangereux pour un policier que l’Afrique du Sud. La police est sous pression, mais force est de constater qu’elle n’est pas à la hauteur. Les policiers ne sont pas assez nombreux et n’ont pas assez de moyens pour apporter une riposte, disons professionnelle, à ces incidents. Mais il faut garder à l’esprit que la violence xénophobe n’est qu’un des multiples visages de la violence en Afrique du Sud. »

Sheikh Amir, président d’une association de Somaliens d’Afrique du Sud, considère que les étrangers servent actuellement de boucs émissaires.

« J’ai vu des magasins incendiés et pillés. L’intimidation, les insultes et le harcèlement, nous, les migrants, nous avons l’habitude. Mais en ce moment, il s’agit de crimes. Des bandes circulent en minibus. Elles pillent des magasins et les incendient. On ne parle pas d’intimidation. Des policiers sont sur place, mais ils ne font pas grand-chose. Nous sommes même portés à croire que la police et les autorités sont les instigateurs de cette violence. Dès que l’économie commence à ralentir, les migrants servent toujours de boucs émissaires. Le sentiment anti-migrant qui est très fort, est propagé, depuis un mois, de la base au sommet de la classe politique », souligne-t-il.

Pour un premier bilan, lundi 2 septembre, on comptait une cinquantaine de magasins vandalisés, plus de soixante arrestations et donc trois morts pour le moment. Un policier indiquait que le bilan devrait rapidement monter compte tenu du chaos qui règne dans les rues de Johannesburg.