Une nouvelle journée de turbulences à Hong Kong. Après un week-end de violences, des appels à la grève générale ont été lancés pour ce lundi 2 septembre. Les étudiants sont eux invités à boycotter la reprise des cours à l’université. Ils ont prévu de se rassembler dans l’après-midi. Ce matin déjà, les militants pro-démocratie ont perturbé les transports.

Il flotte toujours à Hong Kong un air de guérilla urbaine en cette rentrée,  j’ai surtout vu des policiers ce matin dans les couloirs du métro, mais aussi dans les rames, des agents des forces anti émeutes, bottés, casqués. Des incidents ont été signalés dans plusieurs stations : des manifestants ont tenté de bloquer les portes des trains. La police est intervenue. Il y a eu des arrestations notamment aux changements de lignes, les points de transfert vers les universités étant particulièrement surveillés.

Scènes étonnantes

C’est aujourd’hui, lundi 2 septembre, la rentrée des écoles et des lycées avec des scènes étonnantes devant l’entrée des établissements où des lycéens en noir et masqués distribuent des tracts appelant à la mobilisation à leurs camarades en chemise blanche se rendant en cours. On a même vu un étudiant un peu provocateur en uniforme se rendant à son école privée, et portant un masque à gaz qu’il a bien sûr pu retirer avant de passer la grille.

Selon le secrétaire à l’Éducation de l’exécutif hongkongais, la rentrée s’est passée normalement. Pour l’instant, les syndicats étudiants du secondaire ont appelé à un boycott partiel de la rentrée. En revanche, demain, c’est la rentrée universitaire et plusieurs syndicats étudiants ont appelé à un blocage total de leur établissement.

Pour Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, « l’appel à la grève rappelle celui du 5 août dernier ; vont s’y ajouter les grèves des étudiants puisque les universités et les syndicats d’étudiants ont appelé également à la grève. L’objectif, c’est qu’il n’y ait pas uniquement les manifestants du samedi ou du dimanche qui manifestent, mais que le mouvement soit suivi par l’ensemble de la population de Hong Kong. »

Un « moindre suivi » ?

« Il est possible, indique le chercheur, que le suivi soit moindre. De nombreuses entreprises à Hong Kong ont incité leurs employés à ne pas manifester. C’est notamment le cas de Cathay Pacific qui a annoncé que si des employés manifestaient, ils seraient licenciés. L’objectif, du point de vue des manifestants, c’est de montrer qu’il y a un large soutien. Mais il est malheureusement peu probable que les autorités de Hong Kong bougent dans les jours qui viennent. Dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis, mais aussi le 70e anniversaire de la République populaire de Chine, le message que veut envoyer Pékin, c’est celui d’une intransigeance vis-à-vis de la moindre revendication à Hong Kong. »