Les causes du décès du financier, accusé d’agressions sexuelles sur mineures et retrouvé mort samedi dans sa cellule, restent inconnues et agitent la classe politique américaine. 

Les spéculations et les théories du complot font rage aux États-Unis après la mort en prison du riche financier et membre de la jet set Jeffrey Epstein, dans l’attente des résultats de l’autopsie pratiquée dimanche.

Les causes de la mort de ce sexagénaire, incarcéré depuis juillet pour de multiples agressions sexuelles présumées sur mineures, et retrouvé sans vie samedi matin, restent à confirmer. Si la mort a été qualifiée samedi d'”apparent suicide” par l’administration pénitentiaire, la médecin légiste en chef de New York Barbara Sampson a indiqué, après avoir procédé à l’autopsie, avoir besoin de “plus d’informations” avant de pouvoir rendre ses conclusions. 

Les procédures de surveillance d’Epstein ont-elles été respectées ? 

De nombreuses personnalités politiques ont exigé des explications de l’administration pénitentiaire et du ministère de la Justice, alors que la prison du Metropolitan Correctional Center est réputée l’une des plus sûres du pays. Samedi, le ministre américain de la Justice William Barr a annoncé l’ouverture de deux enquêtes, l’une du FBI, l’autre des services de son ministère, sur les circonstances de la mort du détenu.

Sans attendre leurs résultats, des responsables pénitentiaires anonymes ont indiqué dimanche à certains médias que les procédures prévues pour la surveillance de Jeffrey Epstein n’avaient pas été respectées : des rondes, prévues toutes les 30 minutes, n’avaient pas eu lieu, il était seul dans sa cellule alors que la règle veut qu’ils soient deux. De plus, les gardes en charge de sa surveillance faisaient tous deux des heures supplémentaires.

Trump encourage les théories mettant en cause Bill Clinton

Ces informations sont survenues alors que se propageaient un peu partout des théories du complot, rejetant l’idée d’un suicide. Longtemps proche des cercles du pouvoir, Jeffrey Epstein, 66 ans, était accusé d’avoir fait venir, pendant plusieurs années, des dizaines de jeunes adolescentes dans ses luxueuses résidences, notamment à New York et en Floride, les forçant à des “massages” qui tournaient presque toujours aux rapports sexuels forcés.

Beaucoup sur les réseaux sociaux, sous le mot-clé “#EpsteinMurder” voulaient croire au meurtre de cet homme qui avait invité de nombreux puissants dans ses jets privés ou à ses soirées – dont Donald Trump, Bill Clinton ou le prince Andrew, fils de la reine Elizabeth II. Certains d’entre eux risquaient de se retrouver, sinon dans le viseur de la justice, au moins dans l’embarras à l’approche de son procès. 

Donald Trump a lui-même encouragé les théories les plus folles, en retweetant samedi soir une vidéo publiée par le comédien Terrence Williams, affirmant qu’Epstein “avait des informations sur (l’ex-président) Bill Clinton” et en sous-entendant que cela serait lié à sa mort. Un retweet dénoncé dimanche par plusieurs candidats démocrates à la présidentielle 2020, dont le Texan Beto O’Rourke et le sénateur du New Jersey Cory Booker. “Ce que (Trump) fait est dangereux: il donne vie non seulement à des théories du complot mais il fait aussi monter la colère et pire contre certaines personnes”, a ainsi estimé Cory Booker.

Le financier ne bénéficiait plus d’une surveillance renforcée anti-suicide

Pour alimenter l’idée d’un complot, beaucoup mettaient en avant les quelque 2.000 pages de documents judiciaires rendues publiques vendredi, détaillant les accusations contre Epstein émanant d’une certaine Virginia Giuffre, dans une action intentée au civil. Dans ces documents, elle citait plusieurs hommes politiques avec lesquels elle aurait été forcée par Epstein d’avoir des relations sexuelles. Tous ont démenti.

Beaucoup s’interrogeaient par ailleurs sur les raisons pour lesquelles Jeffrey Epstein ne bénéficiait plus – depuis le 29 juillet, selon plusieurs médias – d’une surveillance renforcée anti-suicide, alors qu’il avait apparemment fait une première tentative le 23 juillet.
Il avait alors été retrouvé allongé dans sa cellule avec des marques au cou, même si ses blessures s’étaient avérées sans gravité. Certains commentateurs n’excluaient pas non plus que Jeffrey Epstein ait pu, grâce à son argent, bénéficier d’aide au sein de l’établissement.

Guatemala: le conservateur Alejandro Giammattei vainqueur de la présidentielle

Selon le tribunal électoral, le candidat de la droite l’emporte avec 59% des suffrages sur 95% des bulletins dépouillés. Le parti de son adversaire sociale-démocrate Sandra Torres a reconnu sa défaite.

« L’objectif est atteint », a déclaré dimanche soir de son QG de campagne Alejandro Giammattei, sans attendre la fin du dépouillement. Après trois tentatives infructueuses pour accéder au fauteuil de président du Guatemala, la quatrième aura donc été la bonne.

Après le dépouillement de 95% des bulletins, le candidat conservateur était crédité de près de 59% des suffrages, battant largement son adversaire, la sociale-démocrate Sandra Torres, pourtant arrivée en tête du premier tour et elle-même candidate pour la troisième fois.

Il devrait donc succéder à la tête de ce petit État d’Amérique centrale à Jimmy Morales, dont le mandat aura été marqué par la corruption. Sa prise de fonction est prévue le 14 janvier 2020.

Et les défis sont immenses dans un pays gangrené par la violence et la pauvreté. Pendant sa campagne sous les couleurs du parti de droite Vamos (« Allons-y »), ce médecin de 63 ans a promis de combattre les criminels et les trafiquants de drogue à coup de « testostérone », et de rétablir la peine de mort.

Le scrutin a été marqué par une forte abstention, de plus de 55%, selon les résultats préliminaires.