Avant le défilé de “Team USA” mercredi après-midi, jamais une équipe féminine américaine de sport collectif n’avait encore eu droit à une parade à New York.

Des dizaines de milliers de personnes ont célébré mercredi à New York, sous une pluie de confettis, l’équipe nationale féminine américaine de football, tout juste auréolée de son quatrième titre mondial. Debout sur une remorque, les championnes du monde ont fendu la foule au son des fanfares qui leur ont ouvert la route le long de Broadway, où chefs d’Etat, militaires et sportifs défilent depuis plus de 130 ans sous les confettis.

Les clés de New York en poche

Parties de l’extrême sud de Manhattan, elles ont salué leurs fans – parmi lesquels de nombreuses jeunes filles portant le maillot blanc des Stars and Stripes – le long d’un parcours d’environ un kilomètre jusqu’à l’hôtel de ville, où le maire Bill de Blasio devait leur remettre symboliquement les clés de la ville lors d’une réception.

Après les célébrations du titre, le voyage du retour lundi depuis la France et la tournée des interviews mardi, les “19ers” (Nineteeners), comme les a appelées l’attaquante Alex Morgan en référence au millésime de leur victoire (2019), poursuivaient ainsi leur marathon.

Les retombées de #MeToo

“Il n’y a pas meilleur endroit pour célébrer” ce nouveau titre, s’est enthousiasmée, sur la chaîne ESPN, Megan Rapinoe, la joueuse la plus charismatique de l’équipe. En quelques heures, elle dit avoir déjà pu se rendre compte que l’intérêt pour la formation de l’entraîneuse Jill Ellis était sans précédent. “2015 était incroyable, mais ça a l’air d’être tellement plus gros, tellement plus”, a-t-elle expliqué.

Plus qu’aucune autre équipe féminine, celle des Etats-Unis symbolise l’émergence du sport féminin, mais aussi le combat pour la parité hommes-femmes, dont la force s’est démultipliée dans l’ère #MeToo. “2015 a lancé ce mouvement dont nous faisons partie”, a expliqué la trentenaire aux cheveux teints en mauve, “que ce soit pour la parité dans les rémunérations, l’égalité des droits. Il semble que ce soit un tournant historique, (…) un de ces moments qui feront date”.

Sport

Wimbledon: Serena, le rêve se rapproche

Plus que deux. Serena Williams, qualifiée mardi pour les demi-finales de Wimbledon, n’est plus qu’à deux victoires de l’éternité, deux victoires pour empocher son 8e titre à Londres et son 24e trophée majeur, un record absolu.

Elle affrontera en demi-finale une novice à ce niveau, la Tchèque Barbora Strycova (54e), tombeuse de la Britannique Johanna Konta (19e). L’autre demi-finale mettre aux prises la Roumaine Simona Halep (7e) face à l’Ukrainienne Elena Svitolina (8e), elle aussi en demi-finale d’un Grand Chelem pour la première fois.

– Serena se sent “bien” –

Huit jours après ses premiers pas sur le gazon, voilà Serena Williams pour la 12e fois de sa carrière en demi-finale à Wimbledon après avoir bataillé face à sa compatriote Alison Riske (55e) en trois sets 6-4, 4-6, 6-3.

Il y a deux semaines, il était difficile de savoir quel visage elle allait présenter à Londres la reine Williams, sept fois titrée sur le gazon du All England Club. Un mois avant, elle était sortie sans gloire de Roland-Garros au 3e tour, énième avatar d’une saison saccadée, incomplète, décousue, à cause d’un genou droit problématique.

L’Américaine, qui aura bientôt 38 ans, n’avait joué que 12 matches avant de se présenter à Wimbledon. Une préparation tronquée, qu’elle avait décidé de passer à l’ombre, sans tournoi après Paris.

Son quart de finale face à Riske n’a pas été simple, et Serena n’a pas été sereine tout le temps. Mais elle est passée. Et surtout, son corps la laisse visiblement tranquille. “C’est la première fois depuis l’Australie (en janvier, éliminée en quarts, ndlr) que je me sens bien”, a-t-elle confié.

Pas forcément une bonne nouvelle pour Barbora Strycova (54e), sa future adversaire, qui n’a elle jamais connu les effluves d’une telle hauteur dans un Majeur. Mais les imperfections de Serena Williams notamment dans le déplacement ne seront pas gommées d’ici là, et le manque de matches et de préparation vont peut-être rattraper un jour l’Américaine.

“Chaque match ici compte pour 5 ou 10 parce que je n’ai pas joué beaucoup. C’est vraiment une année très longue, très compliquée, je ne suis pas habituée à me blesser”, a expliqué l’Américaine.

A bientôt 38 ans, ces péripéties physiques ont freiné sa quête du record de 24 Grand Chelem détenu par l’Australienne Margaret Court. Wimbledon représente cette année l’une de ses dernières opportunités, un élément qui va sans doute commencer à peser.

“J’ai de plus en plus senti de pression en vieillissant. Maintenant, j’ai eu une grande carrière, donc je la ressens moins”, a-t-elle pourtant assuré. Sa demi-finale dira si son assurance est bien réelle.

– Halep, enfin la main verte –

Simona Halep, qui a remporté Roland-Garros l’année dernière, mais qui a longtemps assuré ne pas se sentir à l’aise sur le tapis vert, s’est elle enfin convertie au gazon. Il lui aura fallu du temps, et une deuxième demi-finale à Wimbledon (en 2014) pour y arriver.

Face à la surprenante chinoise Shuai Zhang (50e), qui n’avait jamais disputé de quart de finale de Grand Chelem et qui avait surtout passé près de 7 ans sans le moindre match gagné en Majeur (entre 2008 et 2015), Simona Halep a mis un set à trouver le rythme. Mais une fois dedans, elle ne lui a laissé aucune chance 7-6 (4), 6-1.

“Depuis ma première demi-finale ici il y a cinq ans, tout a changé. Maintenant, j’ai beaucoup d’expérience. J’ai plus de confiance. J’adore le gazon. C’est la première fois que je dis ça”, a-t-elle avoué. Un aveu pas si compliqué une fois dans le dernier carré du tournoi londonien.

L’ex N.1 mondiale, qui occupait ce rang il y a à peine 6 mois, affrontera Elena Svitolina, dont la romance avec Gaël Monfils alimente les réseaux sociaux et les coulisses du circuit. L’Ukrainienne, quart de finaliste à l’Open d’Australie, et qui retrouve des couleurs sur le gazon londonien après quatre mois compliqués, posède en tout cas les armes pour gêner la Roumaine.

Recherche trophées de Boris Becker pour éponger ses dettes

L’un des administrateurs judiciaires chargés de vendre les actifs de Boris Becker pour éponger une partie de ses dettes a appelé ceux qui pourraient détenir un des trophées manquants de la star déchue du tennis allemand à se faire connaître.

La vente aux enchères, en ligne, de 82 articles appartenant au plus jeune vainqueur de l’histoire de Wimbledon à l’âge de 17 ans, a débuté le 27 juin et doit s’achever jeudi, selon la maison Wyles Hardy, basée au Royaume-Uni.

Le lot inclut médailles, coupes, raquettes, montres et photographies, mais plusieurs “gros trophées” du champion manquent à l’appel, dont certains remportés à l’Open d’Australie et à Wimbledon, a indiqué Mark Ford, l’un des trois administrateurs judiciaires du cabinet londonien chargé de réduire la dette de Becker.

“Nous les avons demandés et redemandés”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Nous avons publié un communiqué de presse conjoint avec M. Becker l’année dernière pour que (les personnes qui pourraient les avoir) se manifestent”.

“Ils peuvent être exposés quelque part, dans un musée ou un autre lieu, voire oubliés dans une résidence privée quelque part”.

Selon Mark Ford, le montant des dettes de Boris Becker pourrait atteindre 50 millions de livres sterling (56 millions d’euros) et la vente de ces trophées manquants pourrait permettre de réunir plus d’argent pour rembourser les créanciers.

Le triple vainqueur de Wimbledon, âgé de 51 ans, avait été déclaré en faillite en 2017. En juin 2018, il avait stoppé au dernier moment la vente aux enchères de ses trophées et souvenirs personnels en invoquant un prétendu statut diplomatique.

L’ex-numéro un mondial avait alors affirmé avoir été nommé par le président de la Centrafrique “attaché” auprès de l’Union européenne pour les affaires culturelles, sportives et humanitaires de ce pays.

Mais l’administration centrafricaine avait rétorqué que le passeport brandi par Becker était un faux, venant manifestement d’un lot “de passeports vierges volés”.

Becker avait clos cet épisode baroque en décembre en renonçant à revendiquer l’immunité devant un tribunal londonien spécialisé dans les affaires d’insolvabilité.

Six fois titré en Grand Chelem, “Boum Boum” Becker, ainsi surnommé pour son service ravageur, a remporté 49 titres et obtenu plus de 20 millions d’euros de gains pendant sa carrière sportive. Il se consacre aujourd’hui à ses activités liées au tennis, notamment celle de commentateur.