En Haïti, le président est finalement sorti de son silence : cela fait douze jours que la Cour supérieure des comptes a publié un rapport-fleuve sur la corruption dans lequel Jovenel Moïse est accusé d’avoir profité de « détournements de fonds », de « collusion » ou encore de « favoritisme ». Mercredi, il a démenti être mêlé à toute affaire de corruption et appelle la justice à faire son travail.

Moïse s’est finalement exprimé sur le sujet au cœur de l’actualité depuis bientôt deux semaines : la corruption et le rapport Petrocaribe.

Malgré l’ampleur des manifestations dimanche à travers le pays et malgré la paralysie des activités dans la capitale ces dernières 48h, le président haïtien était donc resté silencieux jusqu’à ce mercredi.

« Je vous regarde droit dans les yeux pour vous dire aujourd’hui : votre président, celui pour qui vous avez voté, n’est pas impliqué dans la corruption. Votre président n’a jamais été impliqué dans la corruption. Il faut que la justice fasse son travail, mener l’enquête comme ça doit. Les personnes qui ont mal géré ou mal utilisé l’argent de l’État répondront devant la justice dans un procès juste, équitable et sans persécutions politiques ni parti pris », a déclaré Jovenel Moïse.

Aux divers secteurs qui réclament sa démission, Jovenel Moïse a répondu que « si la solution était de faire partir des chefs d’État, le problème d’Haïti serait résolu », en rappelant qu’ « Haïti est le pays du continent américain qui a eu le plus de dirigeants ».

Cela n’empêche que de nouvelles mobilisations citoyennes pour réclamer le départ du président sont annoncées pour jeudi et vendredi dans la capitale.

Massacre de Sobane au Mali: deuil national de trois jours et premières sanctions

Un deuil national de trois jours est décrété en hommage aux victimes, C’est ce qui a été décidé hier, mercredi 12 juin, en conseil des ministres. Le Premier ministre Boubou Cissé, qui s’est rendu dans le village de Sobane suite au massacre de 35 personnes dimanche, et après concertation avec le président malien, a annoncé les premières sanctions. Le gouverneur de la région de Mopti est révoqué. Et d’autres mesures sont attendues.

Administrativement, le premier qui fait les frais de l’attaque de Sobane est le gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré en poste depuis 2017.

Si le communiqué officiel ne donne pas trop de détails sur les fautes commises, on peut penser qu’étant le représentant de l’exécutif dans la région du centre, il est considéré comme celui qui devait prendre toutes les dispositions afin éviter une répétition du drame.

Peut-être lui reproche t-on également la cacophonie dans les chiffres publiés. Dans un premier temps, officiellement, le nombre de 95 civils tués a été avancé mais quelques heures après, le gouverneur a annoncé 35 morts.

Un deuil national de trois jours

En hommage aux victimes, le gouvernement malien a décrété un deuil national de trois jours. Par ailleurs, d’après nos informations, le Premier ministre malien Boubou Cissé a les noms d’autres personnes à sanctionner, de hauts gradés de l’armée notamment. Il n’attendrait que le feu vert du chef de l’État, qui est le chef des armées.

Pour de nombreux Bamakois interrogés, les forces de sécurité doivent assurer la sécurité des populations et l’exécutif prend en compte la colère des Maliens. Un renfort de troupe est sur le terrain, et on reparle d’une opération d’envergure pour assurer la sécurité des biens et des personnes.