Au moins 55 détenus ont été tués dimanche et lundi, dont un certain nombre par strangulation, dans une vague de violences dans des prisons du nord du Brésil, pays au système pénitentiaire surpeuplé et gangréné par les rivalités sanglantes entre bandes.

Lundi, au moins 40 détenus ont été retrouvés morts dans quatre prisons de l’Etat septentrional de l’Amazonas, et le bilan aurait pu être bien plus lourd sans l’intervention des forces de l’ordre, selon les autorités. Dans un de ces établissements, une rixe entre détenus avait déjà fait 15 morts dimanche.

Tous les prisonniers tués lundi “montrent des signes de décès par asphyxie”, a annoncé dans un communiqué le Secrétariat de la sécurité publique d’Amazonas, apparemment après strangulation. L’administration pénitentiaire a ensuite expliqué que l’intervention rapide de la police militaire dans les prisons avait permis d’éviter “près de 200 possibles victimes”. Au moment où des troupes de choc pénétraient dans les cellules, des prisonniers étranglaient d’autres détenus, a précisé la même source dans un communiqué.

Le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde

“Alors que les troupes avançaient, (les détenus) étaient en train de tuer les personnes par étranglement”, a déclaré le secrétaire à l’administration pénitentiaire Vinicius Almeida. “Je viens de parler avec le ministre (de la Justice et de la Sécurité publique) Sergio Moro, qui envoie une équipe d’intervention dans les prisons dans l’Amazonas, pour qu’il puisse nous aider dans ce moment de crise”, a annoncé le gouverneur de l’Etat Wilson Lima, dans un communiqué.

Trois des quatre prisons où sont survenus les décès sont très proches les unes des autres et situées non loin de Manaus, la capitale de l’Amazonas.

 Avec près de 727.000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent secouée par des drames. La capacité des prisons est deux fois moindre, environ 368.000 places, dans ce pays de près de 210 millions d’habitants qui est l’un des plus violents au monde. Les prisons brésiliennes sont généralement sordides et en proie à une violence endémique entre bandes organisées. La crise ne date pas d’aujourd’hui et menace de s’aggraver alors que le gouvernement d’extrême droite de Jair Bolsonaro a promis la guerre à la criminalité sans pour autant annoncer de programmes de construction de prisons.

Le bilan du séisme au Pérou et en Équateur s’alourdit à huit morts et 26 blessés

Le séisme de magnitude 8 sur l’échelle de Richter qui a eu lieu dimanche a fait un mort et au moins 26 blessés au Pérou et en Équateur. De nombreux logements ont également été détruits.

Le séisme de magnitude 8 qui a frappé dimanche à l’aube une région de la forêt amazonienne a fait huit morts et au moins 26 blessés au Pérou et en Équateur, selon un dernier bilan, et semé la panique à Lima où de nombreux habitants se sont rués dans la rue en pleine nuit, en pyjama et sous la pluie. Le tremblement de terre s’est produit à 2h41 locale (9h41 heure française) à environ 70 kilomètres au sud-est de Lagunas, une ville de 12.000 habitants dans le nord du Pérou. Sa magnitude a été évaluée à 8 par l’Institut géophysique du Pérou (IGP) et par son homologue américain USGS.

“On nous signale la mort d’une personne à cause de la chute d’un rocher sur son logement” dans le district du Huarango, dans le nord du Pérou, a déclaré le coordinateur de la Défense civile Ricardo Seijas à la radio RPP. Le séisme a par ailleurs fait onze blessés et démoli 53 logements et cinq écoles, a-t-il précisé. Quinze autres blessés ont été recensés par les autorités en Équateur voisin.

Un concert interrompu, des milliers de personnes paniquées

Dans les régions les plus touchées, des milliers d’habitants sont sortis précipitamment de chez eux. Dans la ville de La Rioja, un concert d’un chanteur populaire auquel assistaient un millier de personnes a été brusquement interrompu. Une vidéo publiée sur Instagram par le chanteur, Ezio Oliva, montre le public hurlant de terreur et se ruant de façon désordonnée vers la sortie, sans écouter les appels au calme lancés par le musicien. “Je viens de vivre une des plus grandes peurs de ma vie”, a commenté Ezio Oliva.

Une autre vidéo devenue virale montre le chef du commissariat de Yurimaguas ordonnant à ses subordonnés d’ouvrir les cellules de garde à vue et d’emmener les prisonniers à l’extérieur : “C’est violent ! Je vous ordonne d’ouvrir les cellules ! Aidez les détenus, prenez-en un chacun, bordel !”

Une onde de choc qui s’est largement répandue

La profondeur du séisme a été estimée à 110 kilomètres par l’USGS et à 141 kilomètres par l’institut péruvien. En général, plus la profondeur du séisme est importante, moins l’impact est fort à la surface mais l’onde se propage dans ce cas plus largement, ce qui explique qu’il ait été ressenti en Équateur, en Colombie et au Venezuela. La secousse, qui a duré 127 secondes, a fait sortir de chez eux, au petit matin et sous la pluie, les habitants de la capitale Lima.

Le président équatorien Lenin Moreno, qui se trouvait à Lima pour une réunion de la Communauté andine dimanche, a écrit sur Twitter que des coupures de courant avaient eu lieu à Yantzaza, tandis que le séisme a aussi été ressenti dans l’agglomération de Guayaquil, sur l’océan Pacifique. Au Pérou, le président Martin Vizcarra a déclaré à la presse avoir été informé d’habitations effondrées, de routes bloquées et d’un pont détruit.

Les tremblements de terre sont fréquents au Pérou, de même qu’en Équateur et au Chili voisins. Le 15 août 2017, un séisme de magnitude 7,9 dans la région d’Ica, à 325 km au sud de Lima, avait fait plus de 500 morts.

Une écolière tuée, 17 blessés dans une attaque au couteau au Japon

Une écolière a été tuée mardi à Kawasaki, dans la banlieue sud de Tokyo, dans une attaque au couteau qui a également fait 17 blessés au moment où salariés et enfants se rendaient au travail et en classe.

Une écolière a été tuée mardi à Kawasaki, dans la banlieue sud de Tokyo, dans une attaque au couteau qui a également fait 17 blessés au moment où salariés et enfants se rendaient au travail et en classe. Selon les médias locaux, qui ont confirmé le décès de l’enfant, l’agresseur présumé, âgé d’une cinquantaine d’années, est également mort des suites des blessures qu’il s’est infligées.

Auparavant, les services de secours avaient indiqué que deux personnes ne présentaient pas de signes vitaux, expression utilisée au Japon avant que le décès ne soit médicalement confirmé. Parmi les blessés, “une femme d’une quarantaine d’années et trois filles, âgées de 6 ans, souffrent de graves blessures, principalement au niveau de la tête et du cou”, a affirmé à la presse Takehito Otsubo, directeur adjoint de l’hôpital où elles ont été admises. “Elles vont subir une opération et seront ensuite transférées dans une unité de soins intensifs”.

“Tous les Américains sont au côté du peuple japonais et pleurent pour les victimes et leurs familles”

En visite au Japon, Donald Trump a témoigné de sa solidarité. “Tous les Américains sont au côté du peuple japonais et pleurent pour les victimes et leurs familles”, a déclaré le président, qui se trouvait à bord d’un navire militaire japonais. “Au nom de la Première Dame et de moi-même, je veux prendre un moment pour leur adresser nos prières et notre sympathie”.

Les circonstances de l’attaque restaient floues. D’après la télévision publique NHK, deux couteaux ont été trouvés sur les lieux. Les pompiers ont reçu un appel d’urgence en tout début de matinée, à 07H44 (21H44 GMT lundi).
De premiers éléments faisaient état d’une attaque dans un parc, mais des témoins ont raconté qu’elle était survenue à hauteur d’un arrêt de bus. “J’ai entendu les sirènes des ambulances et j’ai vu un homme à terre, en sang”, a témoigné un riverain sur l’antenne de la NHK.

Afghanistan : le minaret de Jam, classé à l’Unesco, sauvé des inondations

Le minaret de Jam, premier site afghan inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est désormais “hors de danger” malgré les inondations qui frappent le pays, ont annoncé lundi les autorités. 

Le minaret de Jam, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et menacé par des inondations dans l’ouest de l’Afghanistan, est désormais “hors de danger”, ont annoncé lundi les autorités, qui appellent à protéger l’édifice du 12ème siècle.

“Le courant a été détourné mais les eaux ont atteint la base de la tour et endommagé le mur de protection”, a indiqué le porte-parole du gouverneur de la province de Ghor, Abdul Hai Khatebi. Trois jours durant, a-t-il souligné, quelque 300 habitants ont œuvré à détourner les flots d’eau boueuse qui entouraient le deuxième minaret en briques le plus haut du monde, culminant à 65 mètres. Erigé à l’intersection de deux rivières, il était menacé suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues la semaine passée sur six des 34 provinces du pays.

Des inondations meurtrières

Selon l’Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes (ANDMA), 24 personnes ont péri dans ces inondations. Le gouvernement afghan a envoyé une délégation sur place, et le chef de l’exécutif Abdullah Abdullah a estimé lundi que “des mesures sérieuses doivent être prises pour prévenir le minaret de futures menaces”. “Nous avons besoin de toute urgence d’une équipe d’experts pour nettoyer la base du minaret et construire un mur de protection adéquat. Il est hors de danger maintenant mais s’il y a de nouvelles inondations, le minaret est désormais vulnérable”, a dit Fakhruddin Ariapur, le responsable du département de l’information et de la culture de Ghor. 

Le minaret de Jam est situé dans une région reculée, en grande partie sous contrôle des talibans. L’Unesco a indiqué dans un communiqué n’avoir pu encore accéder à l’édifice, mais qu’une mission d’évaluation serait organisée “dès que les conditions sur place le permettront”.

Le minaret de Jam a été érigé à partir de la fin du 12ème siècle à la frontière des provinces de Ghor et de Herat (Ouest), au cœur de la dynastie des Ghorides qui domina l’Afghanistan et certaines parties de l’Inde aux XIIe et XIIIe siècles. Construit sur une base octogonale, il possède un double escalier intérieur et sa façade extérieure est richement décorée. En 2002, le minaret de Jam a été le premier site en Afghanistan à être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.