Le gouvernement de La Havane a annoncé en fin de semaine une série de rationnements qui touchent les aliments de base tout comme les produits de première nécessité. Avec ce train de mesures, le régime castriste dit vouloir éviter que certains Cubains stockent des produits chez eux, alors que le pays traverse une grave crise économique et que la population est confrontée à de nombreuses pénuries.
C’est ce qu’a annoncé la ministre du Commerce Betsy Diaz qui impute la responsabilité des difficultés économiques cubaines aux nouvelles sanctions américaines sous l’administration Trump.
Mais c’est avant tout la baisse de l’aide du Venezuela qui affecte l’île castriste. L’effondrement de la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA a entraîné une réduction de près de deux tiers des livraisons de carburant subventionné aux Cubains.
Ces dernières années pourtant, La Havane avait utilisé le carburant vénézuélien pour produire de l’énergie et pour gagner des devises. Des devises dont le pays a urgemment besoin, car Cuba importe près de deux tiers de la nourriture consommée par la population.
C’est en raison de ce manque de devise et en absence d’une production nationale suffisante que les pénuries de produits et d’aliments de base se sont aggravées ces derniers mois.
Venezuela: les opposants mobilisés malgré la peur
Au Venezuela, le président autoproclamé Juan Guaido a tenté de remobiliser la population ce samedi 11 mai en les appelant à se libérer de la peur. Lui-même sous le coup d’un mandat d’arrêt est apparu entouré de députés qui eux aussi sont soumis à d’intenses pressions de la part du gouvernement. Les Vénézuéliens étaient invités à se rassembler dans tout le pays. Après le soulèvement militaire raté de la semaine dernière et la violente répression qui a suivi, les manifestants étaient bien moins nombreux que les semaines passées.
Sous l’ombre d’un arbre d’une place de Caracas, Mirta Gueris se tient la tête haute aux côtés de ses amis. Tous ont la soixantaine. Tous affirment qu’ils continueront à lutter jusqu’au bout.
« Voilà 20 ans que nous nous regroupons, depuis que Chavez est arrivé au pouvoir, depuis qu’ils volent le pouvoir. Mais ça va changer, c’est l’espoir que nous avons. Ça met du temps, nous nous rendons compte maintenant que ce n’est pas facile. Mais ça va changer parce que les Vénézuéliens nous sommes faits pour vivre en liberté. Nous ne pouvons pas supporter de traitement inhumain », assure-t-elle.
Sur cette petite place de Caracas, ils ne sont pas plus de 2 000 à venir soutenir celui qu’ils reconnaissent comme leur président. Pour encourager les manifestants à continuer la lutte, Joao Martis offre à la volée des tournesols. Il porte pourtant un t-shirt aux couleurs de sa patrie d’origine : le Portugal.
« J’offre une partie des fleurs que je cultive pour que les gens sentent de la joie et du courage,explique Joao.Le pays de quelqu’un ce n’est pas où il nait, mais où il vit. Voilà 40 ans que je vis ici, j’ai mes enfants et mes petits-enfants ici. Ce pays m’a tout donné. C’est pour ça que je me sens le devoir de lutter pour lui au côté du peuple vénézuélien. »
Depuis une estrade, Juan Guaido a affirmé que les discussions continuaient avec les différents acteurs du conflit vénézuélien dans l’espoir d’une solution par le dialogue. Il a tout de même précisé avoir demandé à son représentant aux États-Unis de se rapprocher des forces militaires américaines pour construire une coopération directe.
France: essoufflement confirmé pour les «gilets jaunes»
À bientôt six mois de mobilisation, les « gilets jaunes » n’ont pas réussi à faire démentir l’essoufflement de leur mouvement au cours de leur XXVIe samedi de mobilisation.
Selon le ministère de l’Intérieur, ils étaient 18 600 personnes en France, dont 1 200 à Paris, soit la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement le 17 novembre. Un décompte contesté par les « gilets jaunes » qui ont comptabilisé environ 37 500 manifestants.
Cet essoufflement du mouvement est depuis longtemps espéré par les autorités, tant la crise des « gilets jaunes » est la pire essuyée par Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir il y a deux ans et a coïncidé avec une baisse de sa popularité. Sa cote est cependant remontée à 32%, selon le dernier sondage en date, paru vendredi, à un peu plus d’un mois des élections européennes du 26 mai, pour lesquelles la liste de la majorité présidentielle est au coude-à-coude avec celle de l’extrême droite.
« On est là, on est là », assuraient cependant plusieurs centaines de « gilets » qui défilaient à Paris. L’accès aux Champs-Élysées était une nouvelle fois fermé, dans la crainte d’une répétition des violences qui émaillent régulièrement ces cortèges.
Heurts à Lyon
À Lyon (centre-est) ou Nantes (ouest), où les « gilets jaunes » avaient annoncé des manifestations « nationales », les cortèges ont réuni respectivement environ 2 000 personnes dans une ambiance qui s’est rapidement tendue. La gendarmerie mobile et les CRS, qui encadraient de très près la tête du cortège, ont été l’objet de jets de bouteilles, pierres ou pétards. Ils ont riposté par de nombreux tirs de gaz lacrymogène. Des heurts qui ont fait 10 blessés côté forces de l’ordre, au moins un côté manifestants selon l’AFP et ont conduit à 9 interpellations sur la journée.
À Nantes, une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été la cible de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l’ordre et des tirs de LBD. Un journaliste reporter d’images de la chaîne d’information CNews a dit avoir été touché par un tir de LBD au niveau du bas ventre, assurant toutefois aller « bien ».
À Bordeaux (sud-ouest), ex-bastion du mouvement, la mobilisation a continué de baisser avec 700 « gilets jaunes », tandis qu’une centaine d’entre eux seulement ont défilé à Nice (sud-est).
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