La jeune équipe de l’Ajax, brillante depuis le début de la compétition, a été éliminée par Tottenham, mercredi soir, sur un but à la dernière seconde.

Ils rêvaient de marcher sur les traces de leurs glorieux aînés, Clarence Seedorf, Edgar Davids ou Patrick Kluivert, vainqueurs de la Ligue des champions en 1995. Mais pour la nouvelle génération dorée de l’Ajax, le rêve s’est fracassé avant même la finale, mercredi. Alors qu’ils avaient remporté la demi-finale aller 1-0 et qu’ils menaient encore 2-0 à la pause face à Tottenham lors du match retour, les Matthijs de Ligt, Frenkie de Jong et autres Donny van de Beek ont subi de plein fouet le “come-back” londonien orchestré par Lucas Moura (2-3). Et, sur le troisième but du Brésilien, une seconde après la fin du temps additionnel prévu, plusieurs de ces jeunes joueurs, qui avaient enthousiasmé les amateurs de football ces dernières semaines, se sont écroulés sur le terrain…

“Je suis très fier de cette équipe et ce qu’elle a accompli jusqu’ici”, a commenté l’entraîneur des Ajacides, Erik ten Hag. “Nous avons connu un superbe parcours. Nous avons essayé de tuer la partie, mais n’avons pas réussi.” L’Ajax Amsterdam, qui a résisté au Bayern Munich en phase de groupes (1-1, 3-3), a ensuite éliminé le Real Madrid, triplé tenant du trophée, en huitièmes de finale (0-1, 4-1), puis la Juventus Turin de Cristiano Ronaldo en quarts de finale (1-1, 2-1). Et, après trois mi-temps dans cette demi-finale (1-0 à l’aller, 2-0 à la mi-temps mercredi soir), elle semblait maîtriser son sujet.

Déjà auteur du but de la qualification pour les demi-finales sur le terrain de la Juve le 16 avril dernier, son jeune capitaine de 19 ans Matthijs de Ligt avait mis les siens sur les bons rails dès la 5e minute d’un coup de tête rageur sur corner. Une demi-heure plus tard, c’était le Marocain Hakim Ziyech qui concluait d’un tir enroulé dans le petit filet opposé une action splendide initiée par Van de Beek (35e). Mais, visiblement décontenancée par le fait de mener, cette équipe de l’Ajax s’est repliée en seconde période, se liquéfiant même par périodes. Et, quand elle a eu l’opportunité de faire le break, elle n’a pas réussi à le faire, Ziyech échouant sur le poteau (79e) ou sur Lloris (90e+2).

“Le football est cruel”

Comment expliquer un tel retournement de situation ? Le manque d’expérience, alors que le capitaine de cette équipe, De Ligt, n’a que 19 ans ? La fatigue, alors que la saison européenne de l’Ajax a commencé au mois de juillet, avec trois tours préliminaires successifs, deux mois avant l’entrée en lice des clubs anglais ? Ou tout simplement, est-ce inexplicable, alors que Lucas, rejeté du PSG, a inscrit lors de son 22ème match de phase finale de Ligue des champions – il a souvent disputé des bouts de rencontre avec le PSG – ses trois premiers buts seulement ?

“J’ai dit aux joueurs que c’est très difficile de trouver les mots justes dans un moment comme celui-ci et que le football est cruel. Nous devons supporter le côté cruel ce soir (mercredi soir), mais nous devons poursuivre le chemin”, a estimé le coach de l’Ajax. “La finale de la Ligue des champions est unique et les joueurs le réalisent parfaitement. Du coup, nous avons besoin du temps pour oublier, mais nous devons retourner sur le terrain dimanche. Nous le devons à nous-mêmes et à nos fans.”

Vainqueur de la Coupe des Pays-Bas samedi dernier face à Willem II, les Lanciers, comme on les surnomme, tenteront de réaliser le doublé, plus réalisé depuis 2002, alors qu’il reste encore deux journées à disputer, dimanche et mercredi prochain, et qu’ils comptent le même nombre de points que le PSV Eindhoven. Après le traumatisme vécu mercredi soir, ce sera sans doute loin d’être une formalité. Après cela, il sera temps de se projeter sur l’avenir, un avenir autre, plusieurs titulaires de mercredi soir étant amenés à quitter le club dès l’été prochain. C’est déjà une certitude pour le milieu de terrain Frenkie de Jong, qui a signé avec le Barça. De Ligt, Van de Beek et Ziyech sont eux aussi très courtisés. Mais quoi qu’il arrive désormais, les amateurs de football ne sont pas prêts d’oublier les émotions que ces joueurs nous ont données, y compris, comme mercredi soir, dans la défaite…

Sport

Ligue des champions : pourquoi la qualification de Liverpool contre Barcelone est historique

À l’issue d’une rencontre fantastique, Liverpool s’est qualifié pour la finale de la Ligue des champions, en remontant trois buts à Barcelone (4-0). Les Reds ont réalisé là un exploit mémorable.

C’est presque surréaliste. Pourtant larges vainqueurs lors du match aller (3-0), les Barcelonais se sont totalement écroulés à Anfield (4-0), et sortent de la Ligue des champions par la petite porte. Les Reds, eux, jubilent, et se souviendront longtemps de leur “remontada” historique, inédite à ce stade de la compétition. Liverpool affrontera l’Ajax Amsterdam ou Tottenham, en finale, le premier juin prochain. Europe 1 vous explique pourquoi la qualification des Reds est époustouflante.

Salah et Firmino étaient absents

Habituellement emmené par un trio d’attaque explosif, composé de Sadio Mané, Roberto Firmino, et Mohamed Salah, Liverpool avait des raisons d’y croire au moment de sa qualification pour les demi-finales. Mais dans l’intervalle, Firmino, touché à une cuisse, avait dû s’asseoir sur le banc, lors de la rencontre aller. Mardi, le Brésilien n’était pas non plus présent, insuffisamment remis. En tribunes, l’attaquant était accompagné par la star des Reds, Mohamed Salah. Sévèrement touché à la tête à Newcastle, le week-end dernier, l’Égyptien, virevoltant au Camp Nou, a dû déclarer forfait pour la demi-finale retour.

À eux deux, Salah et Firmino ont inscrit 42 buts cette saison sous les couleurs de Liverpool. Alors avec deux des trois attaquants vedettes des Reds absents lors d’une rencontre où Liverpool devait inscrire au moins trois buts, forcément, il y avait de quoi être inquiet. Liverpool a donc réalisé un exploit historique sans deux de ses joueurs majeurs. De quoi agrémenter un peu plus la belle histoire des Reds.

Wijnaldum et Origi, deux héros inattendus

Pourtant, Liverpool n’était pas démuni en attaque. Pour remplacer Mohamed Salah, Jürgen Klopp a fait le choix de titulariser Divock Origi, jeune attaquant belge de 24 ans, passé par Lille, et qui n’avait jamais inscrit le moindre but en C1. Un choix gagnant, puisque le “Diable rouge” a ouvert la marque dès la septième minute, mettant son équipe sur de bons rails. Ensuite, il a fallu un coup du sort pour que Georgio Wijnaldum, l’autre héros, fasse son entrée.

Remplaçant au coup d’envoi, le Néerlandais a profité de la blessure de Robertson pour fouler la pelouse d’Anfield. Nouveau coaching gagnant pour le coach allemand, puisque le milieu de Reds a inscrit deux buts coup sur coup (54e et 56e), avant que Divock Origi, encore lui, n’inscrive le but de la qualification (79e). “Je vais m’en rappeler toute ma vie, 100% certain”, a indiqué Jürgen Klopp, après la rencontre. “Je ne sais pas si ça s’est déjà fait avant ou si ça se refera. Je suis tellement fier d’être le manager de cette équipe”.

Une remontée qui en rappelle une autre

Tout le monde se souvient de la remontée historique des Reds à Istanbul, en 2005, face au Milan AC, en finale de la C1. Mené 3-0 à la mi-temps, Liverpool était revenu à 3-3 en moins de dix minutes, avant de l’emporter aux tirs au but. Les Reds avaient soulevé ce soir là leur cinquième et dernière Ligue des champions à ce jour. Quatorze ans plus tard, un nouveau miracle a eu lieu. Un bon signe avant la finale à Madrid, dans trois semaines ? La remontée de ce mardi entre, en tout cas, dans l’histoire du club de la Mersey.

Nouveau crash pour le Barça

La qualification de Liverpool est d’autant plus mémorable qu’elle l’est face au Barça, favori annoncé du dernier carré. En quête du triplé championnat-coupe-C1, les Barcelonais s’étaient ouverts la voie pour la finale lors du match aller, emmenés par un Lionel Messi des grands soirs. Mais contre toute attente, les Catalans se sont faits reprendre, et même éliminer. Pourtant, les hommes de Valverde étaient prévenus. La saison dernière, déjà, ils s’étaient faits sortir par l’AS Rome (3-0), en quarts de finale, malgré leur victoire à l’aller (4-1). Ce qui en fait le premier club de l’histoire à se faire éliminer à deux reprises lorsqu’il compte trois buts d’avance (ou plus) à l’issue du match aller. Historique…