Le FC Barcelone abordera sa demi-finale retour en position plus que favorable grâce à une large victoire au Camp Nou (3-0), acquise notamment grâce sa star, mercredi soir face à Liverpool.
Il est toujours périlleux de réécrire l’Histoire avec des “si”. Pourtant, il y a fort à parier qu’en l’absence de sa star Lionel Messi, le FC Barcelone ne se trouverait pas dans une position aussi favorable à l’issue de sa demi-finale aller de Ligue des Champions face à Liverpool, mercredi. Larges vainqueurs à domicile (3-0), les hommes d’Ernesto Valverde ont fait un grand pas vers Madrid, où se disputera la finale de la prestigieuse compétition européenne. Grâce à un Argentin rageur, génial et exigeant, auteur de ses 599e et 600e buts pour le Barça.
Le Barça bousculé, Salah en forme
Avant cela, les choses n’ont pas toujours été simples pour les locaux. Le premier des trois buts catalans, le seul non signé par Messi, avait même des allures de divine surprise : les Espagnols étaient déjà bousculés par les Reds et notamment un fulgurant Mohamed Salah, lorsque Suarez s’est jeté au premier poteau pour surprendre Alisson (26e), sur un superbe centre de Jordi Alba.
L’action aurait pu ouvrir une période plus confortable pour les Barcelonais. Mais il n’en a rien été, à l’image des dangereuses et régulières accélérations de Sadio Mané face à Gérard Piqué sur la gauche. Seul face au gardien, l’attaquant de Liverpool n’est pas parvenu à s’équilibrer au moment de tenter un lob qui aurait pu relancer la partie (35e). Côté catalan, l’homme du match s’est d’ailleurs longtemps appelé Marc-André Ter Stegen, auteur de plusieurs parades décisives face à l’attaque anglaise, certes amputée de Firmino, blessé à la cuisse.
Un doublé et une attitude rageuse
Et puis, le match a basculé, sur une passe en profondeur d’un certain… Lionel Messi (75e). Parfaitement relayé par Sergi Roberto, le ballon a d’abord été frappé du genou par Suarez, trouvant la transversale. Mais derrière, le quintuple Ballon d’Or avait suivi et n’a plus eu qu’à le pousser au fond des filets de Becker. Implacable. Devant son public, Messi pouvait exulter : après avoir évité le pire, son équipe se mettait à l’abri.
Où était l’Argentin jusque-là ? Souvent contenu par le défenseur des Reds Virgil Van Dijk, élu meilleur joueur de la saison en Premier League. Parfois passeur, pour Arturo Vidal ou Suarez, sans qu’ils ne parviennent à concrétiser. Qu’importe : une fois réveillé, le lion Messi a rugi une deuxième fois, tirant un exceptionnel coup franc directement dans la lucarne d’Alisson (82e).
Surtout, il a montré le visage le plus conquérant de son équipe, réclamant du calme à ses partenaires lorsqu’il le fallait et manifestant son agacement sur chaque ballon qu’il considérait inutilement perdu. Parfaite illustration en est son coup de poing de rage, donné allongé au sol, quand son coéquipier Ousmane Dembélé a manqué le 4-0 qui s’offrait à lui au terme d’une belle contre-attaque collective, dans les dernières secondes du temps additionnel. La victoire était acquise, mais Messi en voulait toujours plus.
“Leo ouvre la voie, et on le suit”
“C’est le moment de se soutenir, d’aller de l’avant et d’aller chercher le triplé (Championnat-Coupe-C1, ndlr). Il reste peu de matches, il reste trois finales et nous allons y parvenir tous ensemble”, a sobrement commenté le principal intéressé à l’issue de la rencontre, répondant systématiquement en référence au collectif. Mais l’expression trouvée par Ivan Rakitic en conférence de presse d’avant-match – “Leo ouvre la voie, et on le suit” -, n’a jamais semblé s’appliquer aussi bien aux Catalans. Préservé par son entraîneur avant le choc – il a commencé plusieurs matches de Liga sur le banc en avril -, l’attaquant star, 31 ans, porte le collectif sur ses épaules. Il a répondu présent, mercredi soir.
Et après ? Si son équipe devait composter son billet pour Madrid la semaine prochaine, Lionel Messi disputerait la cinquième finale de Ligue des Champions de sa carrière. Et s’il la remportait en équipe, l’une des retombées pourrait bel et bien être individuelle : absent du podium du Ballon d’Or en 2018, l’Argentin pourrait légitimement espérer reconquérir son titre, remporté de 2009 à 2012 puis en 2015. Avec des “si”…
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