Un policier français attaché à l’ambassade de France au Liban est passé en conseil de discipline pour avoir volé un sac à main laissé sur un banc sur une plage privée en juillet dernier.

Un policier français en poste à l’ambassade de France à Beyrouth, au Liban, a fait l’objet d’une enquête administrative pour avoir volé le sac à main d’une vieille dame sur une plage privée en juillet dernier, révèle Le Parisien

Un Français de 41 ans, récemment promu au rang de brigadier-chef, s’est rendu sur la plage Lazy B Beach de Beyrouth en compagnie d’une collègue de l’ambassade de France qui est agent de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure). Pendant que celle-ci se changeait dans les vestiaires de la plage, Karim (prénom choisi par Le Parisien) s’est emparé du sac à main de la tante du propriétaire de la plage qui l’avait laissé sur un banc. Il l’a ensuite placé dans son propre sac de plage avant de le déposer dans le coffre de la voiture de fonction de sa collègue. Il s’est finalement ravisé et a rapporté le sac à main.

Des soupçons du chef de poste de l’ambassade

Karim a alors expliqué que par défiance envers les personnels de sécurité libanais, il a pris le sac pour le rapporter au commissariat, “comme il est d’usage en France”, précise Le Parisien. Le propriétaire de la plage en est resté là. Le policier est rentré en France pour les vacances d’été. Mais son supérieur, le chef de poste de l’ambassade, est convaincu d”une volonté frauduleuse”. Une enquête interne confiée à l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale) est ouverte en France.

Des sanctions pour les deux agents

Au terme d’une enquête à charge et à décharge, selon le journal, la conviction d’un vol est retenue. Une exclusion temporaire de service est demandée par le conseil de discipline bien que Karim ait continué de plaidé “un non-événement tellement banal”. Il a été interdit de retourner au Liban, tout comme sa collègue de la DGSE qui a elle aussi été relevée de ses fonctions. Elle a pourtant assuré n’avoir été au courant de rien et le policier ne l’a jamais mentionnée dans aucun de ses comptes-rendus à sa hiérarchie.

Japon : Carlos Ghosn de nouveau mis en examen

L’ancien PDG du groupe Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a de nouveau été mis en examen lundi à l’issue de sa garde à vue au Japon. Il fait l’objet de nouveaux soupçons de détournement de fonds de Nissan.

Carlos Ghosn, dont la garde à vue arrivait à terme lundi au Japon, a été inculpé sur des accusations de détournement de fonds du groupe Nissan, ont rapporté la chaîne publique NHK et l’agence de presse Jiji. Il s’agit de la quatrième mise en examen pour l’ancien PDG de l’alliance automobile Renault-Nissan. Ses avocats ont prévenu qu’ils déposeraient aussitôt une demande de remise en liberté sous caution.

Depuis sa ré-arrestation le 4 avril à son domicile de Tokyo, un mois à peine après avoir quitté la prison sous caution, l’illustre suspect de 65 ans est interrogé sur des transferts d’argent émanant du groupe nippon, à un distributeur de véhicules du constructeur à l’étranger, plus exactement à Oman.

Des soupçons de détournement de fonds

Sur un total de 15 millions de dollars (soit 13 millions d’euros) versés à cet intermédiaire entre fin 2015 et mi-2018, cinq millions ont été utilisés pour le bénéfice personnel de Carlos Ghosn, selon le bureau des procureurs. De l’avis des experts, il s’agit des éléments les plus graves qui lui sont reprochés à ce jour, cinq mois après son interpellation initiale qui a scellé sa chute, le 19 novembre dans la capitale japonaise.

D’après des sources proches du dossier, cet argent a été injecté via une société au Liban dans un fonds contrôlé par son fils Anthony aux États-Unis, Shogun Investments LLC, qui l’aurait réinvesti dans quelque 30 firmes. D’autres entreprises “coquilles vides” ont été identifiées sur une période remontant à plus loin. L’argent aurait également servi à l’achat d’un luxueux bateau, d’un coût de 12 millions d’euros, baptisé “Shachou” (prononcer “shatchô”, patron en japonais).

Carole Ghosn en appelle à Macron et Trump

L’épouse de Carlos Ghosn a été entendue à ce sujet par la justice japonaise, en tant que dirigeante de la compagnie “Beauty Yachts”, enregistrée dans les Iles vierges britanniques, qui a effectué la transaction. Carole Ghosn avait déjà pris la parole depuis le début de l’affaire pour dénoncer les conditions de détention de son mari, mais elle a accentué son offensive dans les médias ces dernières semaines, en appelant aux plus hautes autorités politiques.

D’abord rentrée en France, sous le choc de l’arrestation de Carlos Ghosn à l’aube “par plus d’une dizaine de membres du bureau des procureurs”, elle a adressé un message au président Emmanuel Macron. Puis, après un aller-retour express à Tokyo pour son audition par les enquêteurs, elle a pris la direction des États-Unis dont elle détient la nationalité, demandant cette fois à Donald Trump d’intervenir. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, doit rencontrer les deux chefs d’État cette semaine au cours d’une tournée dans six pays, en amont de l’organisation du G20 dans l’archipel. 

“Des courriels révèlent la vraie histoire derrière ce qui se passe : le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) travaillait avec des dirigeants de Nissan pour bloquer la fusion de Nissan et Renault souhaitée par Carlos et préserver l’autonomie de Nissan à tout prix”, soulignait-elle. “Ce qui aurait dû se régler en conseil d’administration est devenu une affaire judiciaire.”

Le “complot” se poursuit pour Carlos Ghosn

Cette théorie du “complot”, Carlos Ghosn la martèle depuis le début. Sur le fond, il a dans un premier temps répondu, parlant de “distorsion de la réalité”, mais il ne s’est pas exprimé sur les nouveaux soupçons qui le visent. Le naguère tout-puissant PDG, qui a hissé Renault-Nissan-Mitsubishi Motors au sommet, a déjà été mis en examen à trois reprises. Deux pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018, dans des documents remis par Nissan aux autorités financières, et une pour abus de confiance. Il est notamment accusé d’avoir tenté de faire couvrir par la compagnie des pertes sur des investissements personnels lors de la crise économique de 2008.

Attentats au Sri Lanka : “Pâques sanglantes”, titre la presse

En ce lundi de Pâques, les unes de journaux régionaux comme nationaux évoquent le carnage des attentats perpétrés dimanche au Sri Lanka. Les éditorialistes parlent de “date tragique”, de “temps des martyrs” et de “le message adressé à l’Occident”.

La presse de lundi est revenue sur les attaques qui ont fait près de 300 morts dimanche matin au Sri Lanka et ponctué de sang et dans “l’effroi” la Semaine sainte des catholiques.

“Le carnage”

La plupart des quotidiens paraissant en ce lundi de Pâques ont fait chorus en titrant “Pâques meurtrières” (Le Figaro, Ouest France), “sanglantes” (Courrier PicardLa ProvenceLa Voix du Nord) ou “ensanglantées” (Dernières Nouvelles d’Alsace), ou encore “dramatiques” (L’Union). “Le terrorisme frappe durement le Sri Lanka”, décrit L’Alsaceen une.

“Le carnage”, écrit pour sa part Midi-Libre en une, avec cependant “Pâques sanglantes au Sri Lanka” dans la légende de la photo où l’on voit des bancs en désordre, des militaires et des secouristes dans une église, image évoquant le chaos qui a ébranlé l’île et attristé le monde.

International

À l’heure de la retraite, l’ambassadeur de France à Washington compare Trump à Louis XIV

Dans un entretien au quotidien britannique “The Guardian”, Gérard Araud a comparé Donald Trump à “un vieux roi un peu capricieux, imprévisible et mal informé”.

Donald Trump comme Louis XIV, “un vieux roi un peu capricieux, imprévisible et mal informé qui veut malgré tout prendre toutes les décisions” : à l’heure de la retraite, l’ambassadeur de France aux États-Unis Gérard Araud dresse un portrait cinglant du président américain.

Dans un entretien publié par le quotidien britannique The Guardian vendredi, jour de son départ à la retraite, le désormais ex-diplomate estime que “l’Amérique d’abord” promise par le milliardaire républicain “c’est l’Amérique seule”.

“Ce président et cette administration n’ont pas d’alliés, n’ont pas d’amis”, affirme celui qui a auparavant été notamment ambassadeur aux Nations unies et en Israël. Selon lui, l’administration Trump “ne pense pas en termes de coopération multilatérale” et “n’a aucune affection à l’égard des Européens”. “Elle traite les Européens comme elle traite les Chinois”, ajoute-t-il, mettant en garde Londres, qui espère négocier un traité commercial avec Washington après le Brexit : “Lorsque les Britanniques viendront pour un accord de libre-échange, il y aura du sang sur les murs et ce sera du sang britannique”.

Un ambassadeur sans langue de bois et actif sur Twitter

Gérard Araud, 66 ans, est connu pour avoir été un ambassadeur sans langue de bois. Très actif sur Twitter – à l’instar de Donald Trump  -, ses réactions à chaud et peu diplomatiques ont souvent suscité de vives polémiques. “Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige”, avait-il ainsi tweeté la nuit de la victoire de Donald Trump, en novembre 2016. Un message qui lui a valu d’intenses critiques, bien qu’il l’ait très rapidement effacé.

“J’ai eu beaucoup d’ennuis avec ma propre capitale. Malheureusement, avoir raison trop tôt, c’est avoir tort”, dit-il au Guardian. “Rétrospectivement, bien entendu j’avais raison”, assure-t-il. “Mon monde, mon monde de certitudes, était vraiment en train de s’effondrer et nous étions face à une vraie crise, substantielle, dangereuse”, poursuit-il. “Je pense que nous entrons dans une nouvelle ère. Mais je ne sais pas comment sera cette ère.” Le successeur de Gérard Araud comme ambassadeur de France aux États-Unis n’a pas encore été nommé, mais le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron, Philippe Etienne, est pressenti.

Plus de 750 arrestations à Londres après une semaine de blocages “écologiques”

Le groupe de désobéissance civile “Extinction Rebellion” a mené toute la semaine des blocages pour réclamer un “état d’urgence écologique”. Au total, plus de 750 personnes ont été arrêtées depuis lundi. 

Leur mode d’action est souvent très simple : bloquer la circulation en occupant l’espace public pour se livrer à diverses activités, ou tout simplement en restant assis. Depuis une semaine, les membres du groupe de désobéissance civile “Extinction Rebellion” se mobilisent à Londres pour réclamer un “état d’urgence écologique”. Yoga, massages, discours, concerts ou attente en position du lotus, ils ont perturbé le trafic sur Waterloo Bridge, Parliament Square, Oxford Circus ou encore Marble Arch. Au total, plus de 750 militants ont été arrêtés par la police depuis lundi.

“Vous savez que vous n’en faites pas assez”

Né au Royaume-Uni et désormais présent à l’international, y compris en France, “Extinction Rebellion” réclame trois choses : la proclamation d’un “état d’urgence climatique et écologique”, l’élaboration d’un plan d’actions pour “réduire à zéro” les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2025 et la création d’une “assemblée citoyenne” qui, aidée d’avis scientifiques, se prononcerait sur des questions climatiques. Les activistes ont interpellé directement la Première ministre conservatrice, Theresa May, sur Twitter : “Nous savons que vous n’en faites pas assez [pour le climat]”, ont-ils écrit. “Vous savez que vous n’en faites pas assez. Parlons-en, alors.”

Sur les 750 interpellations, au moins 28 se sont soldé par des poursuites judiciaires. Mais la police gère difficilement un tel volume d’arrestations. Leur nombre pose “un problème logistique en termes d’espace cellulaire”, a regretté la Metropolitan Police dans un communiqué. Celle-ci a également souligné que cela détournait les agents de police de leurs autres missions. De son côté, Scotland Yard a également souligné un fait “inhabituel” : “la volonté des participants d’être arrêtés et leur manque de résistance aux arrestations.” Un comportement illustrant le mode opératoire du mouvement, qui prône la désobéissance civile non violente. Scotland Yard a d’ailleurs déployé plusieurs unités pour venir en aide à la “Met”, ainsi qu’une “équipe d’enlèvement des manifestants”.

Greta Thunberg et Emma Thompson au soutien

La semaine prochaine, Greta Thunberg, cette activiste suédoise de 16 ans devenue leader des jeunes engagés pour la défense de l’environnement, devrait rencontrer des politiciens britanniques. Elle a d’ores et déjà indiqué au Guardian qu’elle souhaitait rallier les militants d'”Extinction Rebellion” s’ils poursuivaient leur action jusqu’à son arrivée. “Je pense que c’est l’un des mouvements les plus importants et les plus porteurs d’espoir de notre époque”, a-t-elle expliqué. “La désobéissance civile est nécessaire pour attirer l’attention sur la crise écologique et climatique actuelle.” Les militants peuvent aussi compter sur le soutien de l’actrice Emma Thompson, venue des États-Unis pour les soutenir dans la rue.