Les actionnaires de Nissan, réunis lundi à Tokyo, ont voté la révocation du mandat d’administrateur de Carlos Ghosn. Le patron déchu, inculpé par la justice japonaise, avait déjà été limogé comme président après son arrestation en novembre.

L’assemblée générale a dans la foulée entériné l’élection comme membre du conseil d’administration du président de Renault, Jean-Dominique Senard. Ce dernier s’est dit “très honoré”.

L’assemblé se déroule quelques jours après une nouvelle interpellation de l’ex-directeur général de Renault-Nissan, qui se trouve donc réduit au silence alors qu’il avait annoncé une conférence de presse pour le 11 avril.

Détournement des fonds Nissan

L’ancien grand patron du groupe automobile, déjà inculpé à trois reprises, est actuellement entendu par les enquêteurs du parquet de Tokyo sur des soupçons de détournement de fonds de Nissan.

Le constructeur français Renault a également transmis à la justice française des éléments lui paraissant suspects.

La femme de Carlos Ghosn a quitté le Japon alors que la justice voulait l’interroger

L’épouse de Carlos Ghosn a quitté le Japon après la nouvelle arrestation de l’ex-patron de Renault, alors que la justice japonaise voulait l’interroger. Dans un entretien accordé à la presse française, elle affirme s’être “sentie en danger”.

Carole Ghosn, femme de Carlos Ghosn, patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi, a regagné la France jeudi 4 avril, peu après l’interpellation de son mari à son domicile de Tokyo en raison de nouveaux soupçons de malversations financières. “Je me suis sentie en danger”, a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche (JDD).

Des procureurs japonais voulaient poser des questions à la femme de l’ex-PDG, sur la “base du volontariat”, selon la chaîne publique NHK, la télévision privée Asashi et l’agence de presse Kyodo, cette dernière affirmant que des sommes éventuellement détournées, reprochées à son mari, pourraient avoir transité par une société dirigée par Carole Ghosn.

Présente lors de l’arrestation, elle a indiqué avoir s’être envolée pour la France malgré la confiscation de son passeport libanais par la police japonaise, en utilisant son autre document de voyage, américain.

“L’ambassadeur de France m’a accompagnée à l’aéroport, il ne m’a pas lâchée jusque dans l’avion”, a-t-elle raconté. “Jusqu’à la dernière seconde je ne savais pas si on me laisserait décoller. C’était irréel”.

Carole Ghosn a affirmé également avoir “refusé” de “signer un mandat en japonais” pendant l’interpellation de son mari. “Puis ils ont voulu m’emmener avec eux. Sur le conseil de mon avocat, j’ai refusé”, a-t-elle ajouté.

Carole Ghosn a affirmé également avoir “refusé” de “signer un mandat en japonais” pendant l’interpellation de son mari. “Puis ils ont voulu m’emmener avec eux. Sur le conseil de mon avocat, j’ai refusé”, a-t-elle ajouté.

Un “message” pour “designer les responsables”

La femme de l’ex-patron de Renault a également déclaré au JDD que son mari avait enregistré un message pour “désigner les responsables de ce qui lui arrive” et qui sera “bientôt” diffusé.

Samedi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait appelé le Japon à respecter les droits et la présomption d’innocence de Carlos Ghosn lors d’un entretien avec son homologue nippon en marge d’une réunion du G7 à Dinard.