La flotte mondiale de Boeing 737 MAX reste clouée au sol depuis la mise en cause du système anti-décrochage dans deux crash aériens. 

Boeing a annoncé vendredi qu’il réduisait de près de 20% la production de son avion 737 MAX, dont la sécurité est mise en cause après deux accidents dans des circonstances similaires qui ont fait 346 morts à quelques mois d’intervalle.

La production du 737 MAX, dont toute la flotte déjà en service est clouée au sol depuis plus de trois semaines, va passer de 52 appareils par mois à 42, a annoncé Boeing dans un communiqué. Le constructeur, confronté désormais à un problème de logistique face à l’accumulation d’avions qui sortent des chaînes d’assemblage qu’il ne peut plus livrer, est sur la sellette en raison du système anti-décrochage qui équipe le 737 MAX.

Le système anti-décrochage

Boeing a déjà vendu plusieurs milliers d’exemplaires dont la livraison est prévue dans les prochaines années. Le MCAS (“Maneuvering Characteristics Augmentation System”), spécialement conçu pour le 737 MAX afin de le protéger du risque de décrochage, est accusé d’avoir contribué à la tragédie éthiopienne qui a fait 157 morts le 10 mars ainsi qu’à l’accident de la compagnie indonésienne Lion Air le 29 octobre qui a fait 189 morts.

Le géant de l’aéronautique a promis des modifications du MCAS et assuré qu’elles permettront à l’appareil de voler en toute sécurité, en l’accompagnant de plusieurs autres mesures dont une meilleure formation des pilotes, qui auront aussi une plus grande autonomie. Mais l’autorité de régulation de l’aviation civile, FAA, a rejeté lundi une première mouture des modifications. Il pourrait se passer encore plusieurs semaines avant que Boeing ne soit éventuellement autorisé à déployer la nouvelle version.

La confiance brisée

Les enquêtes officielles et des articles de presse ont montré des dysfonctionnements dans la certification de l’appareil en raison de la relation étroite entre Boeing et de la FAA. Pour tenter de restaurer la confiance, le PDG de Boeing, Dennis Muilenburg a aussi annoncé vendredi qu’un comité établi par le conseil d’administration et composer d’un certain nombre de ses membres allait passer en revue les procédés de conception et de développement des appareils, précise le communiqué.

Le constructeur ne précise pas quel pourrait être l’impact sur ses finances et le titre abandonnait un peu moins de 1,9% lors des transactions électroniques après la clôture de la Bourse. Les titres de ses principaux sous-traitants étaient également en baisse.

Technologies

Amazon prévoit une constellation de satellites pour propager Internet sur Terre

Le géant américain Amazon a confirmé jeudi l’existence du projet Kuiper destiné à fournir un réseau Internet au plus grand nombre grâce au lancement de 3.236 satellites dans l’espace.

Le géant américain du commerce en ligne Amazon a confirmé jeudi le développement en interne d’un projet visant à déployer un réseau de satellites destiné à fournir un service d’Internet à haut débit dans des régions du monde où les connections sont mauvaises ou inexistantes.

Le projet Kuiper a été mentionné pour la première fois par le site spécialisé dans les technologies GeekWire, faisant référence à des documents déposés auprès de régulateurs américains dans lesquels est détaillé le projet de plusieurs milliards de dollars.

Fournir un réseau Internet au plus grand nombre

“Le projet Kuiper est une nouvelle initiative pour lancer une constellation en basse orbite terrestre de satellites qui fourniront des connections à faible taux de latence et à haut débit à des communautés mal ou non desservies à travers le monde”, a indiqué Amazon. “Il s’agit d’un projet de long terme qui prévoit de servir des dizaines de millions de personnes ne disposant pas d’un accès de base à internet à haut débit”, a ajouté le groupe. Selon GeekWire, les documents déposés décrivent un projet de mise en orbite basse de 3.236 satellites à des altitudes allant de 590 à 630 kilomètres. La convention internationale établit la frontière de l’espace à 100 kilomètres de la surface terrestre, à la “ligne de Karman”.

Le groupe cherchait à s’associer avec d’autres entreprises ayant le même objectif en la matière. Mais rien n’indique à ce stade que le projet Kuiper implique également la société spatiale Blue Origin, propriété du PDG-fondateur d’Amazon Jeff Bezos, qui a réalisé cette année le dixième vol d’essai de sa nouvelle fusée New Shepard. Des essais supplémentaires sont programmés, mais les premiers vols habités pourraient commencer d’ici fin 2019.

Santé

Un décès sur cinq lié à une mauvaise alimentation

En 2017, 11 millions de décès étaient liés à une mauvaise alimentation, avec une surconsommation de sel, de sucre ou de viande et des apports insuffisants en céréales complètes et en fruits, selon une étude parue jeudi.

Un décès sur cinq dans le monde en 2017, soit 11 millions, était lié à une mauvaise alimentation, avec une surconsommation de sel, de sucre ou de viande et des apports insuffisants en céréales complètes et en fruits, selon une étude parue jeudi. La quasi-totalité de ces décès a été provoquée par des maladies cardiovasculaires, et le reste par des cancers et le diabète de type 2, souvent associé à l’obésité et aux modes de vie (sédentarité, alimentation déséquilibrée), selon cette étude publiée dans The Lancet.

En janvier, la revue médicale avait publié une première étude réalisée par les mêmes scientifiques. Elle préconisait de diviser par deux la consommation mondiale de viande rouge et de sucre et de doubler celle des fruits, des légumes et des noix pour aboutir à un régime bon pour la santé et pour l’environnement.

Des carences en noix, en graines et en lait 

L’étude publiée jeudi porte sur 195 pays. Selon ses conclusions, les principales carences dans l’alimentation mondiale concernent les noix et les graines, le lait et les céréales complètes. A l’inverse, les boissons sucrées, la viande transformée et le sel sont trop consommées. “Cette étude montre ce que nous sommes nombreux à penser depuis des années : une mauvaise alimentation est responsable de davantage de morts qu’aucun autre facteur de risque au monde”, a affirmé l’un des auteurs, Christopher Murray.

Il dirige l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé (IHME, Université de Washington), organisme financé par la fondation Bill et Melinda Gates. L’étude met en évidence de grosses disparités selon les pays. Ceux avec les plus importants taux de décès liés à une mauvaise alimentation sont l’Ouzbékistan et l’Afghanistan. A l’inverse, ceux où cette proportion est la plus faible sont Israël, la France, l’Espagne et le Japon. Les auteurs reconnaissent toutefois des limites à leur étude. Parmi elles, le fait que le lien entre l’alimentation et les décès ne peut être établi avec autant de certitude que dans le cas d’autres facteurs de risques, comme par exemple le tabac.