L’ancienne procureure fédérale de 56 ans, Lori Lightfoot, est la première femme noire et ouvertement homosexuelle à être élue maire de Chicago. Elle amené une campagne sur les inégalités sociale et la violence qui gangrènent la ville.

Les habitants de Chicago ont élu mardi une femme noire et ouvertement homosexuelle à la tête de leur ville, une première historique dans cette cité marquée par les inégalités sociales et la violence due aux armes à feu.

Une première femme noire maire et une première personne homosexuelle

Lori Lightfoot, 56 ans, une ancienne procureure fédérale qui a notamment dirigé une commission de surveillance des activités de la police, l’a largement emporté face à Toni Preckwinkle, démocrate et Afro-Américaine comme elle. Lori Lightfoot a obtenu 74% des voix selon les premières estimations, après que la majorité des bulletins ont été dépouillés.

La municipalité de Chicago n’a été dirigée depuis 1837 qu’une fois par un Noir et une fois par une femme. Chicago devient la plus grande ville du pays à porter à sa tête une femme noire. Lori Lightfoot devient aussi la première personne homosexuelle à diriger cette ville de 2,7 millions d’habitants, la troisième du pays, marquée par la défiance entre police et minorités, les inégalités profondes entre quartiers et une criminalité importante.

Toni Preckwinkle, 72 ans, qui se qualifie aussi de progressiste, avait revendiqué son expérience et sa connaissance des affaires publiques – contrairement à sa concurrente – pour tenter de refaire son retard dans les sondages. Au premier tour, les deux femmes ont notamment devancé un cacique de la politique locale, Bill Daley, et un ancien chef de la police de la ville, Garry McCarthy.

Une ville gangrenée par la violence

Elle a fait campagne avec un programme progressiste, promettant notamment de réduire les inégalités sociales et raciales. Les quartiers sud et ouest de la ville, les plus pauvres et habités majoritairement par une population noire, restent à la traîne du centre financier et du nord de la ville, qui ont bénéficié des programmes de développement économique.

Plus de 550 meurtres ont été comptabilisés en 2018 à Chicago, soit davantage que les chiffres combinés de New York et de Los Angeles, dont les populations sont pourtant plus importantes. Selon les analystes, le scrutin a été marqué par un sentiment de ras-le-bol concernant la politique locale dans ce fief démocrate.

Démission de Bouteflika : “On est contents, mais il ne faut pas dire que l’on a gagné”

Dans les rues d’Alger mardi soir, la joie suscitée par l’annonce de la démission du président Bouteflika ne venait pas entacher la détermination à faire tomber l’ensemble du système, gangrené par la corruption.

Un millier d’Algériens sont descendus dans la rue, mardi soir à Alger, pour célébrer la démission, après 20 ans à la tête de l’État, d’Abdelaziz Bouteflika. Une annonce historique, faite peu après la remise en cause explicite par l’armée algérienne de l’autorité de la présidence. Au centre de la capitale, ils étaient nombreux à manifester leur satisfaction, sans pour autant crier victoire.

“On est contents, mais il ne faut pas dire que l’on a gagné”, temporise un manifestant , avant d’affirmer avoir “toute confiance en l’état-major”. L’annonce de la démission de Bouteflika a suivi un communiqué pour le moins inhabituel de l’institution militaire, dans lequel les affaires de l’État sont dévoilées au grand public. L’armée parle de corruption et accuse le clan Bouteflika d’avoir dilapidé les richesses du pays.

Les Algériens demandent des comptes

Mais est-ce l’armée qui sort victorieuse de ce bras de fer qui l’oppose au clan Bouteflika ? La question reste entière, car les Algériens semblent déterminés à poursuivre leur combat pour se débarrasser d’un système rejeté dans sa totalité. Pour beaucoup d’Algériens, si Bouteflika est parti, il faudra tout de même demander des comptes, notamment au frère du président déchu. “La machine constitutionnelle va continuer. Il faut que Saïd Bouteflika et tous ses complices soient arrêtés, ainsi que le départ du gouvernement installé il y a quelques jours“, exhorte Malek, la cinquantaine.

Même si la justice a déjà entamé des enquêtes visant quelques hommes d’affaires proches de Bouteflika, à Alger, on ne croit vraiment pas à l’enclenchement d’un processus judiciaire indépendant. Les menaces de l’armée à l’encontre des proches du président déchu pourraient s’avérer juste un coup de bluff pour pousser Bouteflika à la démission.

Le chemin est encore long pour bâtir la nouvelle Algérie réclamée par le peuple.

Une Chinoise arrêtée avec un logiciel malveillant dans la propriété de Donald Trump

Une Chinoise a été arrêtée samedi en possession de plusieurs téléphones et d’un “logiciel malveillant” alors qu’elle se trouvait dans une propriété de Donald Trump.

Une Chinoise a été arrêtée samedi après s’être introduite dans le complexe de Mar-a-Lago en Floride, où le président Donald Trump passait le week-end, en possession de plusieurs téléphones et d’un “logiciel malveillant”, selon des documents judiciaires rendus publics mardi. 

Zhang Yujing, qui est originaire de la Chine populaire, a prétendu vouloir se rendre à la piscine du club pour passer les premiers contrôles, selon le compte-rendu de son arrestation. Profitant de la présence d’un homonyme sur la liste des personnes accréditées à la piscine et de la barrière de la langue, elle a pu franchir ce barrage et a ensuite été transportée en voiture de golf jusqu’à la réception du complexe, où elle a dit être invitée à un événement lié à un groupe d’amitié américano-chinoise de l’ONU.

Inculpée pour fausses déclarations et intrusion sur un site sécurisé

Le réceptionniste, ne trouvant pas trace de cet événement, a donné l’alerte. Lors de son interrogatoire, les agents de la sécurité du président ont découvert qu’elle transportait quatre téléphones portables, un ordinateur, un disque dur et une clé USB avec “un logiciel malveillant”. Elle a été inculpée pour fausses déclarations et intrusion sur un site sécurisé.

Elle ne s’est pas approchée du président qui jouait au golf dans une autre partie du club. Selon le Miami Herald, elle pourrait avoir été invitée à des événements prévus le même jour dans le complexe par Li “Cindy” Yang. Cette ancienne gérante d’un salon de massage est au coeur d’un scandale de prostitution impliquant le propriétaire de l’équipe de football américain des New England Patriots, Robert Kraft.

International

États-Unis : l’équipe de Joe Biden dénonce des images “calomnieuses”

Depuis les accusations de baiser déplacé contre Joe Biden, en tête des sondages démocrates pour la présidentielle américaine, des photos le montrant dans des situations pouvant paraître déplacées se multiplient. L’équipe de l’ancien vice-président dénonce des images qui “déforment” la réalité.

L’équipe du démocrate Joe Biden, candidat pressenti pour la présidentielle américaine de 2020, a dénoncé lundi une campagne de “calomnies” face aux images montrant l’ancien vice-président dans des situations apparemment gênantes avec des femmes, tandis qu’une seconde accusatrice a révélé d’anciens gestes déplacés.

Un geste qui relève du “sexisme ou de la misogynie”, selon une accusatrice

À 76 ans, Joe Biden domine les sondages dans le camp démocrate alors même qu’il n’est pas officiellement candidat à la Maison-Blanche. Mais ces accusations et la polémique qui enfle depuis vendredi menacent la probable candidature de l’ancien vice-président de Barack Obama, dans un pays où les sensibilités ont nettement évolué depuis le déferlement de la vague #MeToo qui a fait tomber nombre de personnalités pour harcèlement sexuel.

“Il a mis sa main autour de mon cou, m’a attirée vers lui pour se frotter le nez contre le mien. Pendant qu’il me tirait vers lui, j’ai cru qu’il allait m’embrasser sur la bouche”, raconte Amy Lappos. “Ce n’était pas de nature sexuelle” mais ce geste relève du “sexisme ou de la misogynie”, estime cette femme aujourd’hui âgée de 43 ans, dans le journal Hartford Courant. Ces faits remontent à 2009, lors d’une réunion démocrate pour lever des fonds. 

Des photos qui “déforment” la réalité, selon l’équipe de Joe Biden

Connu pour être tactile avec les femmes, Joe Biden a déjà été accusé vendredi par Lucy Flores, 39 ans, ex-élue démocrate de l’Assemblée du Nevada, d’un baiser déplacé, “sur le haut de la tête”, en 2014 lors d’un meeting de campagne. Des images défilent depuis en boucle le montrant dans des situations pouvant paraître déplacées avec des femmes et des jeunes filles, généralement lors d’événements publics.

L’une d’elle a pris sa défense. Stephanie Carter, épouse de l’ex-ministre de la Défense Ashton Carter, affirme sur le site Medium qu’une image amplement reprise montrant Joe Biden à la Maison-Blanche en 2015 se tenant debout derrière elle, les mains sur ses épaules, trahit la réalité d’un moment de pure complicité et de solidarité.

L’équipe de Joe Biden a cité son exemple pour dénoncer lundi dans un communiqué des images qui “déforment” la réalité. “Ces calomnies et manipulations existent depuis un moment dans les recoins sombres d’Internet. Et, jusqu’à aujourd’hui, des trolls de droite et d’autres continuent de les exploiter à leur propre avantage”. S’il dit ne pas se souvenir des faits que lui reprochent les deux femmes, Joe Biden a en revanche pris soin de ne pas les attaquer, affirmant dimanche qu’elles devaient “être écoutées”.

Les enfants de Jamal Khashoggi généreusement indemnisés par les Saoudiens

Les quatre enfants du journaliste saoudien critique du régime assassiné à Istanbul, Jamal Khashoggi, ont reçu chacun une maison à plusieurs millions de dollars et des versements mensuels de 10.000 dollars de la part des autorités saoudiennes, selon le “Washington Post”.

Les enfants du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné à Istanbul le 2 octobre, ont chacun reçu en compensation des maisons de plusieurs millions de dollars et perçoivent chaque mois des milliers de dollars des autorités saoudiennes, écrit lundi le Washington Post.

Quatre maisons et des versements mensuels

Selon le journal, auquel contribuait Khashoggi, les maisons en question sont situées à Djeddah (dans l’ouest de l’Arabie saoudite), dans un même complexe résidentiel, et vaudraient jusqu’à quatre millions de dollars chacune (soir 3,5 millions d’euros).

À cela s’ajoutent des versements mensuels à chacun des quatre enfants supérieurs à 10.000 dollars (8.900 euros), poursuit le journal qui fait référence à des responsables saoudiens, ancien et actuel, ainsi qu’à des proches de la famille. Et, poursuit-il, ils “pourraient également recevoir des paiements beaucoup plus élevés – possiblement plusieurs millions de dollars par personne – dans le cadre de négociations pour ‘le prix du sang’ qui sont attendues lorsque les procès des suspects du meurtre s’achèveront dans quelques mois”.

Des zones d’ombre dans ce meurtre

Critique du régime, l’intellectuel saoudien qui résidait aux États-Unis a été tué et démembré le 2 octobre par un commando de quinze agents saoudiens venu de Ryad dans le consulat de son pays à Istanbul, où il effectuait des démarches administratives. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Après avoir nié le meurtre, l’Arabie saoudite a évoqué une opération menée par des éléments “hors de contrôle” et qui aurait dégénéré. Le procès de onze suspects s’est ouvert en début d’année devant la justice saoudienne, le procureur général a requis la peine de mort contre cinq d’entre eux. Mais des zones d’ombre persistent, à commencer par le rôle du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane (“MBS”), considéré comme “responsable” du meurtre par le Sénat américain.

Une manière de “réparer un tort” ?

Le Washington Post souligne que les compensations aux enfants Khashoggi ont été autorisées fin 2018 par le roi Salmane, père de MBS, dans le cadre de ce qui a été décrit par un ancien responsable comme la reconnaissance qu’une “grande injustice a été commise” et la tentative de “réparer un tort”. Une pratique qui “fait partie de nos traditions et de notre culture”, a précisé cette source. Les négociations sur ces compensations auraient été menées par Khalid ben Salmane, frère de MBS et ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis.

Climat : le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde

Selon un rapport gouvernemental, les températures annuelles moyennes au Canada ont augmenté de 1,7 degré depuis 1948, soit près de deux fois la hausse mondiale moyenne.

Le changement climatique a provoqué un réchauffement près de deux fois plus rapide au Canada que dans le reste du monde, dont les effets sont les plus marqués dans le Nord canadien, selon un rapport gouvernemental cité lundi par plusieurs médias canadiens.

Les températures annuelles moyennes au Canada ont augmenté de 1,7 degré depuis 1948, soit près de deux fois la hausse mondiale moyenne de 0,8 degré, et le climat “continuera de se réchauffer dans l’avenir, sous l’influence humaine”, selon un rapport commandé par le ministère canadien de l’Environnement, qui devait être rendu public mardi. Dans le Nord du Canada, proche du cercle Arctique, les températures ont augmenté en moyenne de 2,3 degrés sur la même période. Le réchauffement pourrait atteindre plus de six degrés d’ici la fin du siècle, selon les projections des scientifiques.

Des conséquences environnementales multiples

Les conséquences d’un tel réchauffement sont multiples : fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, inondations, sécheresses, vagues de chaleur et feux de forêts plus fréquents sont notamment à prévoir. “Les scénarios de réchauffement limité ne se produiront que si le Canada et le reste du monde réduisent les émissions de dioxyde de carbone à près de zéro au début de la seconde moitié du siècle”, précise le rapport.

Ce document est dévoilé alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau, qui a fait de l’environnement l’une de ses priorités, a imposé lundi une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) à quatre provinces dont il juge les efforts insuffisants. Cette mesure a provoqué la colère des dirigeants conservateurs, à quelques mois d’élections législatives fédérales prévues en octobre. Selon les engagements pris par le Canada en 2015 dans l’accord de Paris sur le climat, le pays doit réduire de 30% ses émissions de GES d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005.