La Chambre des représentants à majorité démocrate a voté jeudi deux mesures, permettant de financer la plupart des administrations fédérale jusque fin septembre.
La nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représentants a voté jeudi deux mesures pour sortir de l’impasse budgétaire qui paralyse une partie des administrations américaines, mais sans le soutien de Donald Trump, qui exige un mur à la frontière mexicaine, elles risquent de ne pas passer le Sénat.

Cinq milliards pour le mur de Donald Trump. La Chambre a approuvé deux textes de financement temporaire qui permettraient de rouvrir les administrations affectées, tout en s’accordant le temps de trouver un compromis sur le contrôle de l’immigration clandestine. Mais la Maison Blanche s’oppose pour l’instant fermement à ces mesures car elles ne contiennent pas les cinq milliards de dollars qu’elle réclame pour la construction du mur que veut Donald Trump afin de lutter contre l’immigration clandestine. Or le chef républicain du Sénat a indiqué qu’il ne programmerait de vote sur le “shutdown” que s’il avait le feu vert de Donald Trump, qui a pouvoir de veto.

Un “vote inutile”. L’un des textes assurerait jusqu’au 30 septembre les budgets de la plupart des administrations fédérales frappées par le “shutdown”, tandis que l’autre ne financerait que jusqu’au 8 février le budget sensible de la Sécurité intérieure, afin de trouver d’ici là un compromis sur la frontière. Les républicains ont immédiatement dénoncé un “vote inutile qui ne fournit pas les moyens dont nous avons besoin pour sécuriser notre frontière”. Les démocrates, eux, martèlent qu’ils sont en faveur du renforcement de certaines mesures de sécurité mais rejettent fermement l’idée d’un mur qu’ils jugent “inefficace” et trop “coûteux”.

Le “shutdown” pourrait “durer longtemps”. Le bras de fer entre républicains et démocrates dure depuis bientôt deux semaines: 25% des administrations américaines sont paralysées depuis le 22 décembre. Donald Trump a de nouveau convié les chefs démocrates et républicains du Congrès à la Maison Blanche, vendredi à la mi-journée, afin de débattre d’une solution. Mais la situation semble profondément enkystée. Après une rencontre similaire mercredi, qui n’avait débouché sur rien, il avait averti que le “shutdown” pourrait “durer longtemps”.

-Inde : 750 arrestations depuis l’entrée de femmes dans le temple de Sabarimala
En marge de manifestations consécutives à l’entrée de deux femmes dans un des sanctuaires les plus sacrés de l’hindouisme, plus de 750 personnes ont été arrêtées en Inde.
Plus de 750 personnes ont été arrêtées en Inde en marge de manifestations consécutives à l’entrée de deux femmes dans un des sanctuaires les plus sacrés de l’hindouisme, a annoncé vendredi la police, qui redoute davantage de violences.

Les traditionalistes hostiles à l’entrée de femmes dans le temple. Le grand temple hindou d’Ayyappa à Sabarimala, dans l’État de Kerala (sud), a été l’objet de vingt ans de bataille judiciaire avant que, le 28 septembre 2018, la plus haute juridiction du pays ne juge discriminatoire le fait que le temple bannisse l’entrée des femmes en âge d’avoir leurs règles, soit entre 10 et 50 ans.

Mercredi, deux femmes d’une quarantaine d’années sont parvenues à pénétrer avant l’aube dans le temple, sous protection policière mais à l’insu des fidèles traditionalistes farouchement hostiles à la décision de la Cour suprême. Cette intrusion a entraîné depuis lors de nombreuses manifestations, et des affrontements entre les traditionalistes et la police.

“La police demeure extrêmement vigilante”. Plus de 750 personnes ont été arrêtées depuis mercredi, a déclaré V.P. Pramod Kumar, porte-parole de la police. “La police demeure extrêmement vigilante. Il y a des tensions mais c’est encore pacifique”, a-t-il ajouté. Il a précisé que des interdictions de déplacement avaient été décrétées dans les villes de Palakkad et de Kasargod, deux des localités les plus touchées par les violences.

Un mort et quinze blessés. Les affrontements de mercredi et jeudi ont notamment opposé les fidèles traditionalistes et les partisans de l’alliance de gauche au pouvoir dans l’Etat du Kerala, mais également les traditionalistes hindous à la police qui a eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau. Un homme a été tué et 15 autres personnes blessées, dont quatre sympathisants du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du Premier ministre Narendra Modi.

Une chaîne humaine en soutien aux femmes. Les traditionalistes hindous avaient toujours réussi jusqu’à mercredi, en dépit de la décision de la Cour suprême, à empêcher les femmes de s’approcher du temple. Mardi, des dizaines de milliers de femmes avaient formé une chaîne humaine pour soutenir la décision de la Cour suprême. Cette manifestation appelée “Mur des femmes” était soutenue par le gouvernement de gauche de l’Etat.

Les femmes ayant leurs règles sont souvent considérées comme impures dans la société indienne conservatrice et patriarcale. Si la plupart des temples n’autorisent pas les femmes à entrer lorsqu’elles ont leurs règles, Sabarimala était l’un des rares à interdire toutes celles entre la puberté et la ménopause.

-Brésil : Bolsonaro confirme qu’il transférera l’ambassade du Brésil à Jérusalem
Malgré les critiques jusqu’au sein de son propre camp, le nouveau président Brésilien a confirmé sa decision de transférer l’ambassade brésilien en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, suivant un mouvement initié par Donald Trump.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a confirmé jeudi dans une interview télévisée sa détermination à transférer à Jérusalem l’ambassade du Brésil en Israël et a minimisé les risques de représailles des pays arabes. Parlant à la chaîne SBT lors de sa première interview télévisée depuis son investiture le 1er janvier, le président d’extrême droite a rappelé qu’il s’était mis d’accord sur le transfert de l’ambassade lors de ses entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, venu au Brésil pour assister à son investiture.

L’exemple de Donald Trump. “Comme l’a dit le Premier ministre israélien, la décision est prise, il ne reste qu’à déterminer quand elle sera mise en application”, a déclaré Jair Bolsonaro dans son interview. Il avait annoncé en novembre, au lendemain de son élection, qu’il comptait transférer l’ambassade brésilienne de Tel-Aviv à Jérusalem, suivant l’exemple du président Donald Trump qui a transféré à Jérusalem l’ambassade des Etats-Unis en mai 2018.

Une décision polémique. Son annonce avait suscité de nombreuses objections y compris parmi certains de ses alliés. Jair Bolsonaro avait alors semblé faire marche arrière, déclarant que le transfert “n’avait pas encore été décidé”. Il vient de confirmer sa première annonce. Le nouveau président brésilien a minimisé dans son interview le risque que ce transfert de l’ambassade provoque des représailles commerciales de la part des pays arabes par solidarité avec les Palestiniens. Ces pays sont notamment de grands acheteurs de viande brésilienne. “Une grande partie du monde arabe est aligné ou en train de s’aligner sur les Etats-Unis, et cette question de la Palestine lasse les gens dans une grande partie du monde arabe”, a argumenté Jair Bolsonaro.

Double capitale. Israël considère toute la ville de Jérusalem comme sa capitale, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Jusqu’à présent, le Brésil suivait la ligne de la plus grande partie de la communauté internationale, qui veut que le statut final de Jérusalem soit négocié par les deux parties et que les ambassades ne s’y installent pas tant qu’un accord n’a pas été trouvé.